Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad
Medelci, est attendu aujourd’hui en Italie pour une visite
officielle de deux jours, au cours de laquelle il aura des
entretiens avec des hauts responsables italiens sur les relations
de coopération bilatérale et les perspectives de leur
développement, dans de nombreux domaines, a-t-on
annoncé samedi de source officielle.
La visite de M. Medelci
à Rome intervient à quelques semaines de la tenue
à Alger du deuxième sommet algéro-italien
prévu avant la fin de décembre qui constitue "la
démonstration" de la volonté des deux pays de poursuivre
la mise en oeuvre d'un véritable partenariat
stratégique, axé sur l'énergie et sur le
partenariat, a-t-on indiqué.
Sur ce plan, l'Italie
considère l'Algérie comme le "marché au plus fort
potentiel" de la région du Maghreb à recueillir ses
investisseurs.
L'Italie a été le premier pays
européen à afficher une "position sans
équivoque" au sujet de la situation en Algérie, à
tenir un "langage clair" et à l'accompagner de "mesures
concrètes", soutient-on de source diplomatique.
L'année
1999 a vu se concrétiser en novembre, la visite d'Etat du
Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika,
à Rome, la première du genre effectuée alors
dans un pays européen, rappelle-t-on.
En janvier
2003, à l'occasion de la visite en Algérie du
président italien, M. Carlo Azeglio Ciampi, les deux pays
ont signé un Traité d'amitié, de
bon-voisinage et de coopération, en application duquel,
s'est tenu le premier sommet algéro-italien, le 14
novembre 2007, à Alghero (Sardaigne).
Ce sommet a
confirmé l'engagement des deux pays d'établir un
"partenariat privilégié" qui serait un "véritable
modèle" de coopération entre le nord et le sud de
la Méditerranée, souligne-t-on.
Il a, de ce fait,
permis l'instauration d'un mécanisme de coopération
similaire à celui en vigueur entre l'Italie et ses principaux
partenaires européens et le premier que ce pays organise avec un
pays de la rive sud de la Méditerranée, indique-t-on.
Par
ailleurs, Alger et Rome ont signé le 10 août 2006 à
Alger, un accord portant sur le remboursement par anticipation de
la totalité de dette algérienne
rééchelonnée vis-à-vis de l'Italie pour un
montant équivalant à 1,7 milliard de dollars.
L'Italie occupe le second rang comme fournisseur et client de
l'Algérie.
Les hydrocarbures continuent de constituer la quasi-totalité des
exportations de l'Algérie vers l'Italie (98,7%), alors que ce
sont les produits semi-finis, les équipements industriels
et agricoles et les biens de consommation qui constituent ses
importations, indique-t-on.
Le volume des échanges pour 2007
a atteint 10,3 milliards de dollars dont 7,9 milliards
d'exportations algériennes constituées
essentiellement, en hydrocarbures, produits chimiques et produits
miniers.
L'énergie étant le secteur dominant des
échanges algéro-italiens, l'Algérie assure
à l'Italie 40% de ses besoins en gaz naturel.
Les
perspectives de développement des relations en matière
d'énergie portent sur le projet du renforcement de la
capacité du gazoduc Transmed ainsi que sur le projet le
plus ambitieux qui concerne le 2e gazoduc entre l'Algérie
et l'Italie via la Sardaigne (GALSI), dont la réalisation a fait
l'objet d'un accord intergouvernemental lors du premier sommet
algéro-italien, rappelle-t-on.
Les investissements italiens
déclarés au niveau de l'Agence nationale de
développement des investissements (ANDI) durant la
période allant de 2000 au 30 avril 2006
représentent 39 projets d'une valeur de 7,3 milliards de
DA avec une création de 1.788
emplois.
Les
entreprises italiennes implantées en Algérie, dont le
nombre est passé de 80 en 2004 à 125 en 2007, sont
présentes surtout dans l'industrie sidérurgique et
métallurgique, l'agroalimentaire, le bâtiment et travaux
publics et les services aux entreprises, relève-t-on.
Dans
le secteur de l'hydraulique, 12 contrats ont été conclus
de 2001 à 2006 avec les entreprises et les bureaux
d'études italiens pour un montant global de 47,5 milliards de
DA, précise-t-on.
S'agissant des transports, la partie
italienne manifeste son intérêt pour participer aux
appels d'offres concernant les opérations de gestion des
infrastructures de transport, tel que le chemin de fer et le tramway.
A
ce titre, différents projets ont été
confiés aux entreprises italiennes, notamment, le tramway de
Constantine, la modernisation du système de contrôle
de la circulation aérienne, la réalisation de la ligne
Redjem Demouche-Mecheria (140 km), la réalisation de la
ligne à voie normale et ligne nouvelle de chemin de fer
Saïda-Mouley Slissen (120 km) et le projet de doublement de voie
de chemin de fer Oued Tlilat-Tlemcen (130 km).
Sur un autre plan,
l'expérience italienne en matière de gestion des
transports urbains pourra servir de modèle à la gestion
du trafic dans les grandes villes algériennes et dans
l'aménagement du territoire en général,
estime-t-on.
Par ailleurs, la coopération culturelle
algéro-italienne, régie par l'accord signé
à Alger, en juin 2002, s'articule essentiellement autour de
l'octroi de bourses au profit des cadres et des étudiants du
secteur culturel, du cinéma, de la restauration des
monuments et l'organisation de misions de fouilles sur les sites
archéologiques, signale-t-on.
En outre, les deux pays
envisagent de mettre en place un "ambitieux" programme de
coopération dans le domaine des sports, axé sur la
médecine sportive, les infrastructures, le leadership
sportif et la formation des formateurs.
Source : El Moudjahid