U
n nouveau Schéma
directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU),
établi par l’Agence urbaine de Casablanca, avec
l’assistance de l’Institut d’aménagement et
d’urbanisme de l’Ile-de-France (IAURIF), est entré
en lice sans consultation des élus de la ville, hormis certaines
présentations du projet devant leurs instances.
Ce
schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme
(SDAU) devait voir le jour le mois de mars dernier comme l’avait
déclaré son architecte Allal Sakrouhi, gouverneur
directeur de l’Agence urbaine de Casablanca, dans un entretien
accordé à Al Bayane en février dernier.
Après
sa validation par le Comité stratégique de pilotage, le
projet sera soumis aux élus de la ville pour son approbation.
Selon des sources concordantes, la question suscitera de chauds
débats au sein du conseil de la ville lors de sa prochaine
session ordinaire.
Ce projet, comme il a été
présenté mardi à Casablanca au Souverain,
apportera une vision urbanistique pour la ville et des réponses
à ses besoins et ses attentes.
Une réalisation
satisfaisante des objectifs et des prescriptions du SDAU porte,
d’une part, sur des actions à mener (réalisation
d’infrastructures et d’opérations d’urbanisme)
et, d’autre part, sur des mesures législatives et
réglementaires.
Le processus de réalisation du SDAU
concerne le lotissement et l’équipement de plus de 1000 ha
de terrains par an, la résorption de l’habitat
précaire: plus de 2000 ha à traiter dont 1000 ha de
bidonvilles, la conduite des 3 grandes opérations-phares que
sont Anfa, Zenata et Sidi-Moumen ; le dédoublement de la ligne
de chemin de fer de manière à séparer le trafic
urbain du trafic national et marchandises; la réalisation des
premières lignes de tramway, premiers transports collectifs en
site propre et enfin la réalisation des premiers parcs
d’activités et zones logistiques de fret de niveau
international.
Ce SDAU tiendra-t-il ses promesses ? La question
se pose et s’impose car les deux schémas, plan Ecochard et
le Schéma directeur de 1984, n’ont pas tenu leurs
promesses.
Le plan Ecochard de 1952 prévoyait une extension de
la ville vers l’axe Aïn Harrouda-Mohammédia, alors
que c’est pratiquement l’inverse qui s’est produit.
Rappelons dans ce cadre qu’Ecochard a été combattu
par ceux-là mêmes qui avaient appelé
l’urbaniste au chantier ! La ville s’est
étendue vers le sud sur des terres agricoles que le plan
Ecochard prévoyait sauvegarder.
Aujourd’hui ces terres
sont bouffées par la brique. De même, environ 83 % des
équipements des services publics prévus par le
schéma directeur de 1984 n’ont pas été
réalisés. Alors que ces épuisements de
proximité (centres de santé, écoles, espaces
verts, etc), devaient être réalisés avant 1999.
Il
faut dire que si Casablanca est une grande ville, les
spéculateurs et les lobbies sont à la dimension de sa
grandeur.
Après
la cérémonie de présentation du nouveau
Schéma Directeur de cette ville, le ministre de
l’Intérieur Chakib Benmoussa a indiqué que la
cadence de réalisation des projets prioritaires contenus dans ce
schéma sera activée afin qu’ils soient fin
prêts à l’horizon 2013.
Ces projets
consistent notamment en l’aménagement de nouveaux
pôles urbanistiques dans les quartiers de Hay Rahma, Sidi Moumen,
Lahraouiyines et Anfa, la construction du grand complexe sportif Sidi
Moumen, la modernisation et l’amélioration du
réseau routier et du réseau du transport urbain à
travers la réalisation de la première ligne de tramway et
du Réseau Express Régional (RER), l’extension du
réseau d’assainissement liquide et la réalisation
de l’important projet de la protection du grand Casablanca contre
les inondations sur l’oued Boussekoura.
A
cette fin, il a été décidé de mettre en
oeuvre ces projets selon un calendrier bien déterminé, et
d’accélérer le rythme de réalisation de ces
projets afin qu’ils répondent aux exigences de
développement intégré et global fondé
particulièrement sur la politique de proximité en
matière d’amélioration du produit d’habitat
et la mise à disposition d’un réseau routier
moderne et évolué.
De même, un fond foncier doit
être mobilisé et dédié au pôle
financier de la région d’Anfa, qui sera à
l’horizon 2013, d’après le projet, une
réalité tangible et un pôle d’une
extrême importance qui lui permettra d’acquérir une
notoriété régionale et une dimension
internationale.
Les aménagements urbains prévus par ce
schéma visent à améliorer l’offre
d’habitat et à répondre aux besoins de la
population et tout particulièrement les familles à faible
revenu et les classes moyennes, leur permettant ainsi de disposer de
logements décents et d’espaces munis
d’équipements publics et de services sociaux de
proximité.
Les différents pôles projetés
dans la périphérie, notamment à Lahraouiyne et
à Dar Bouazza, seront conçus et aménagés de
manière à assurer leur intégration à
l’espace urbain et à préserver la cohésion
sociale qui constitue l’un des fondements de la
société marocaine.
D’une
superficie de 400 ha, ce pôle sera dédié en
priorité au logement moyen standing avec une réserve
foncière de 80 ha qui pourrait abriter une place
financière régionale.
Le schéma Directeur et
les aménagements urbanistiques seront consolidés par la
mise en oeuvre d’un dispositif prévoyant la mobilisation
de moyens de transport modernes et efficients soutenus par une
organisation optimale de la circulation dans le Grand Casablanca.
A
cet effet, il a été procédé à la
signature de la convention de financement de la réalisation de
la première tranche du tramway de Casablanca.
Celle-ci
mobilisera une enveloppe de 6,4 milliards de dirhams qui seront
financés par l’Etat à raison de 1,2 milliard de
dirhams, la Direction Générale des Collectivités
Locales pour 1,5 milliard dirhams, le Conseil de la ville et divers
partenaires contribueront pour 900 MDH alors que le Fonds Hassan II
pour le Développement Economique et Social avancera 400 MDH.
Le
reste, soit 2,4 milliards de dirhams, sera financé par des
prêts garantis par l’Etat et les Collectivités
Locales.
Cette convention a été signée par Chakib
Benmoussa, ministre de l’Intérieur, Salaheddine Mezouar,
ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Sajid,
président du Conseil de la ville et Abdelouahed El Kabbaj,
président du directoire du Fonds Hassan II. Les travaux du
Tramway commenceront avant la fin de l’année prochaine.
La
première ligne aura une longueur de 28 Km et desservira
plusieurs quartiers de Casablanca, transportant 300.000 personnes/jour.
Pour
assurer la réalisation de l’ensemble de ces projets, leur
gestion et leur suivi et se donner les moyens de la bonne gouvernance,
trois nouvelles structures ont été créées
à savoir: Casa Aménagement SA, l’autorité
organisatrice des transports urbains et la société Casa
Transport SA.
Source : Al Bayane
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