Un nouveau programme permettra d'étendre le nombre d'hôpitaux marocains offrant des services d'oncologie, tout en s'attachant à la prévention et à la détection précoce.
Les autorités sanitaires marocaines ont lancé une campagne visant à combattre le cancer en ouvrant de nouveaux centres de traitement et en étendant la couverture de santé.
Le Maroc a lancé cette campagne de 8 milliards de dirhams le 23 mars, dans le but de rendre plus accessibles les traitements, la détection et les soins préventifs.
Quatre centres régionaux seront ouverts à Safi, Laayoune, Meknès et Tanger, en plus de deux centres anti-cancéreux spéciaux pour les femmes à Rabat et Casablanca, et de deux centres d'oncologie pédiatrique à Fez et Marrakech. Des unités de soins palliatifs seront ajoutées dans plusieurs hôpitaux de province, tandis que les centres d'oncologie existants seront étendus.
Le Maroc compte actuellement cinq centres publics et quatre cliniques privées de traitement du cancer, qui représente 7,2 pour cent des décès chaque année, avec 30 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année.
"Ce plan tombe à point nommé pour répondre aux besoins grandissants de lutte contre le cancer aux niveaux national et régional, et reflète l'attachement du Maroc à la stratégie régionale en la matière", a déclaré le directeur régional de l'OMS pour la Méditerranée orientale, Hussein Gezairy.
Cette campagne de lutte contre le cancer étendra également le droit des patients à bénéficier d'une couverture sociale pour compenser les coûts élevés des traitements, une mesure critique dans un pays où près des deux tiers des citoyens n'ont aucune couverture médicale.
Selon le ministère de la Santé, les patients doivent supporter jusqu'à 90 pour cent des coûts des traitements de certains types de cancer, ce qui renforce encore la pauvreté d'eux-mêmes et de leurs familles.
Fatiha, une femme au foyer de 52 ans, sait trop bien l'impact que peuvent avoir les coûts d'un traitement, après avoir subi une mastectomie et une chimiothérapie.
"La séance me coûte 2 600 dirhams", a-t-elle expliqué à Magharebia. "Ce sont les bienfaiteurs qui m’aident à me soigner. Autrement, je serais morte depuis longtemps."
Une partie importante de cette campagne sera axée sur la prévention et le dépistage précoce. Pour ce faire, le ministère de la Santé construira plus de 30 centres de dépistage dans tout le pays au cours des dix prochaines années, pour détecter les cancers du sein et du col de l'utérus chez les femmes.
Cette campagne mettra également l'accent sur les mesures préventives que les personnes peuvent adopter pour empêcher l'apparition de cette maladie, en menant une vie plus saine, en arrêtant de fumer et en évitant les autres substances carcérinogènes. Près de 40 pour cent de tous les cancers peuvent être évités, affirment les spécialistes.
Le ministre de la Santé Yasmina Baddou a applaudi ce plan pour "sa réponse ambitieuse et réaliste au cancer" et ses efforts pour assurer des soins abordables et de haute qualité à ceux qui souffrent de maladies longues.
Les militants de la santé se félicitent également de la portée de cette initiative et estiment qu'elle aura un impact réel sur la vie des Marocains.
"Le plan national de lutte contre le cancer permettra de régler le problème de l’insuffisance des infrastructures nécessaires", affirme le Professeur Abdellatif Ben Idder.
Latifa El Abida, directrice de l'Association Lalla Salma Association de lutte contre le cancer, s'est félicitée des implications très ambitieuses de ce plan.
"Ce plan permettra au Maroc de faire face à ce mal funeste selon les meilleures approches et les plus efficaces en vigueur dans le monde, tout en tenant compte des spécificités nationales", a-t-elle expliqué à Magharebia.