La quinzaine de journalistes qui a pris part à deux jours de
formation (23 et 24 novembre à l’Institut de l’eau et d’assainissement
dudit Office) organisés par l'ONEP n’a pas perdu son temps, bien au contraire.
Un séminaire qui vient à point nommé à la veille de la conférence
internationale sur le climat à Copenhague, au cours de laquelle les
chefs d’Etat, de gouvernement et les représentants des ONG pour la
défense de l’environnement déclineront leur vision sur la dégradation
climatique pour les années à venir.
A la veille du séminaire, on venait
de fêter la journée nationale de l’Environnement.
Le Maroc, en proie à
la rareté pluviométrique, ne peut dans ces conditions qu’élaborer des
politiques de préservation de ses ressources hydriques afin d’éviter
les scénarii catastrophiques du stress hydrique, prévu pour les
décennies à venir.
Déjà, de 2000 m3 d’eau en 1970 par personne, ce
chiffre se situerait à 500 m3 d’eau en 2025, après être passé sous la
barre de 700 m3 d’eau en 2010, si rien n’est fait. Une problématique
qui concerne au premier plan l’établissement que dirige M. Ali Fassi
Fihri.
En l’espace de quelques années, le directeur général de l’Office
a fait de cette institution une référence à l’échelle internationale et
un cas d’école dans la coopération Sud-Sud en matière de production et
de gestion des ressources hydriques.
Pour comprendre l’effort que
déploie l’ONEP, il faut dire que le bilan en année moyenne est de 150
milliards de m3 (apport pluviométrique) dont 30 milliards de m3 en
pluie efficace et 22 Milliards de m3 (potentiellement mobilisable).
Dans ce chiffre, seuls 18 milliards de m3 d’eau sont en surface et 4
milliards de m3 en eaux souterraines. Ce qui fait que la gestion de
l’eau se trouve dans tous les débats institutionnels et prise en otage
(sic) par une pléthore d’organismes.
Sinon comment expliquer que le
Conseil supérieur de l’eau ne se soit pas réuni depuis 2001. Quelle
politique peut-on adopter dans ces conditions ?
Ce qui fait dire à des
analystes que si la loi 10-95 promulguée par Dahir n° 1-95-154 du 16
août 1995 (B. O du 20/9/95) a modifié en profondeur les modalités
institutionnelles de la gestion des ressources en eau, elle n’a pas
cependant mis fin à ce qu’il convient d’appeler la bureaucratie
étatique.
Pourtant ce texte a permis la domanialité publique et
l’unicité de la gestion de l’eau, la reconnaissance de la valeur
économique de l’eau, l’adoption du principe préleveur-payeur et
pollueur- payeur, la solidarité entre usagers, entre secteurs et entre
régions ainsi que la concertation dans la gestion de l’eau.
Il
n’empêche que l’ONEP investit dans le domaine.
D’ailleurs, les
investissements prévus, soit dans le cadre du contrat programme (fin
2010), et au-delà de cette échéance (2011-2012) sont éloquents.
Ainsi
dans le volet urbain, l’investissement prévu durant cette période de
4,2 milliard DH TTC. Ce qui permettra à l’Office d’atteindre des
objectifs comme le renforcement de la production par un débit
supplémentaire de l’ordre de 5 m3/s avec des projets dont la mise en
service est prévue en 2014 ainsi que l’amélioration du taux de
branchements individuels au réseau de distribution à plus de 96% ou
encore l’amélioration du rendement du réseau à 78%.
Des efforts qui
vont crescendo au sein de l’Office. Toujours est-il que cet atelier a
atteint ses objectifs puisqu’il a permis de renforcer les capacités de
compréhension des journalistes traitant des questions de l’eau et de
l’assainissement en particulier et de l’environnement en général.
Mais
aussi, il a favorisé le rapprochement entre les journalistes et les
professionnels du secteur, le tout dans un cadre d’échange des
connaissances et de vulgarisation de l’information en vue d’une
meilleure compréhension, interprétation et analyse des informations
relatives à ce secteur vital pour le développement socio-économique du
royaume. Une démarche à renouveler.
Source : la Nouvelle Tribune