L'année 2007 a connu deux événements marquants dans le domaine de l'efficacité
énergétique appliquée aux bâtiments : la première Réglementation Thermique pour
l'existant et le Grenelle de l'Environnement.
La réglementation dans l'existant
s'est imposée en deux temps : le 1er novembre 2007 pour les travaux ponctuels de
rénovation, notamment dans le résidentiel, et le 1er avril 2008 pour la
réhabilitation de bâtiments de plus de 1.000 m2.
Quant au Grenelle de
l'Environnement, des comités opérationnels, des missions interministérielles,
des groupes de travail sont en train d'étudier la mise en oeuvre des engagements
issus des tables rondes.
Depuis novembre 2007, des exigences de performances
minimales sont imposées aux matériaux ou équipements nouvellement installés ou
remplacés à l'occasion de travaux de rénovation ou de réhabilitation ayant un
lien avec la thermique.
Outre l'isolation des parois opaques et vitrées, ces
exigences s'appliquent aux systèmes de chauffage, de production d'eau chaude
sanitaire, de refroidissement, de ventilation et d'éclairage, ainsi qu'aux
systèmes utilisant une énergie renouvelable.
Depuis janvier 2008, une étude
doit être réalisée pour toute demande de permis de construire dans le neuf et
les bâtiments publics de plus de 1.000 m2 qui doivent afficher de manière
visible leur diagnostic de performance énergétique (DPE).
Depuis avril 2008,
en complément, des seuils de consommation d'énergie sont fixés pour les
bâtiments de plus de 1.000 m2 faisant l'objet de travaux de réhabilitation
importants : plus de 25 % de la valeur du bâtiment hors foncier.
Par ailleurs,
avant d'engager une réhabilitation de cette ampleur, le maître d'ouvrage doit
réaliser une étude de faisabilité technique et économique des diverses solutions
énergétiques envisageables.
Rappelons, qu'en France, le bâtiment est le
secteur le plus consommateur d'énergie : 42,5 % de l'énergie finale totale, ce
qui représente 23 % des émissions nationales de CO2.
Avec une consommation
moyenne annuelle d'énergie primaire de 240 kWh/m2, alors qu'il est possible
d'atteindre les 50 kWh/m2, le bâtiment constitue une des clefs permettant de
diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2050.
Les
conclusions du groupe de travail « moderniser le bâtiment et la ville »
proposent, pour les bâtiments neufs, un passage anticipé au niveau THPE (très
haute efficacité énergétique), soit la référence réglementaire actuelle moins 20
%, dès 2010, avec un tiers des constructions en basse ou très basses
consommation.
Elles envisagent également la généralisation, en 2012, des
logements neufs à basse consommation (< 50 kWhep/m2/an) et celle, en 2020, de
logements neufs à énergie passive ou positive.
Pour le parc existant, un
chantier sans précédent de rénovation thermique va être engagé aussi bien pour
les bâtiments publics, les logements sociaux que pour les bâtiments et logements
privés.
L'attitude des gestionnaires et des consommateurs
s'est très nettement modifiée, durant l'année 2007, vis-à-vis du choix des
équipements consommant de l'énergie, en particulier pour le chauffage et la
production d'eau chaude sanitaire. Investir davantage pour consommer ensuite
moins d'énergie devient une nouvelle ligne de conduite.
Deux moteurs principaux
influent sur cette tendance dans l'acte d'achat : la hausse du coût de l'énergie
et la nécessité de protéger la planète. Les maîtres d'ouvrage et les promoteurs
sont également soucieux de prescrire des installations de chauffage et de
production d'eau chaude sanitaire économes en énergie, car leurs clients
s'avèrent de plus en plus sensibilisés à la future consommation énergétique de
leur logement ou local professionnel.
Ainsi, on note une progression des
chaudières à condensation, gaz naturel mais aussi fioul, et des équipements
utilisant une énergie renouvelable : chaudières bois, capteurs solaires
thermiques, cellules photovoltaïques, pompes à chaleur…
La France est la première
consommatrice de bois-énergie en Europe, le chauffage domestique y étant
prédominant : foyers ouverts et fermés, inserts, poêles.
La part de marché des
chaudières à bûches et granulés devrait progresser dans les années à venir. Il
existe également plus de 1.000 chaufferies industrielles et 500 chaufferies
collectives au bois.
Cette consommation de bois énergie représente plus de 9
millions de tep (Tonnes Equivalent Pétrole) par an, soit 40 millions de m3 par
an, ce qui correspond à 4 % des besoins énergétiques français.
Ce marché devrait
atteindre 14 à 18 millions de tep en 2015, même si le marché des chaudières
domestiques au bois a présenté une baisse des ventes en 2007 : 7.410 chaudières
au lieu de 10.405 en 2006, soit -28,8 % (source GFCC).
D'après Enerplan, le marché métropolitain
solaire thermique compte, en 2007, 253.000 m2 de capteurs installés, soit une
puissance de 177 mégawatts thermiques (MWth), contre 220.000 m2 en 2006 (154
MWth).
Le marché du solaire thermique Outre-Mer est, quant à lui, estimé à
70.000 m2 en 2007.
Notons que l'eau chaude sanitaire collective est le
secteur qui a le plus progressé, en 2007, avec 40.000 m2 installés contre 22.000
m2 en 2006.
Le nombre de chauffe-eau solaires individuels est toujours en
progression avec environ 37.000 CESI vendus en 2007, correspondant à 165.000 m2,
contre 150.000 m2 en 2006.
En revanche, le nombre de systèmes solaires combinés
est en baisse : 4.600 contre 5.000 en 2006. En 2007, les capteurs tubulaires ont
progressé de 21 %, représentant maintenant 10 % du marché solaire
thermique.
Le
marché du solaire photovoltaïque en France a fait un bond en 2007 : + 100 % ! Il
a représenté en 2007 une puissance de 12,2 mégawatts (source ERDF - ENERPLAN),
dont 40 % dans les DOM et 60 % en métropole ; un fort développement constaté
grâce au prix d'achat de l'électricité produite par des cellules
photovoltaïques, mais aussi au crédit d'impôt de 50 % du montant des travaux
(plafonné à 8.000 euros par adulte – 16.000 euros pour un couple).
Pour soutenir le développement de la filière
photovoltaïque, l'Etat a rendu obligatoire l'achat de cette électricité « verte
», et ce, à un tarif du kWh supérieur au prix de vente pratiqué usuellement.
Ainsi, le tarif de base en métropole est de 31,193 centimes d'euros le kWh pour
le résidentiel et le tertiaire, avec une prime supplémentaire de 25,994 centimes
d'euros le kWh pour les installations intégrées au bâti.
Les capteurs solaires
photovoltaïques ont en effet l'avantage de pouvoir être utilisés comme de réels
composants architecturaux : toiture, façade, garde-corps,
brise-soleil…
Le marché des pompes à chaleur en France est passé de
1.500 installations en 1997 à près de 70.000 en 2007. La progression s'est
nettement accentuée entre 2005, 2006 et 2007.
On compte pour cette dernière
année la commercialisation de 69.600 PAC géothermiques et air/eau. La France
constitue le deuxième marché européen de la pompe à chaleur, derrière la
Suède.
Les estimations prévoient une augmentation du marché à 110.000 pompes
à chaleur en 2010 et 130.000 en 2012.
Le marché du chauffage dans les
années à venir va voir se multiplier les systèmes combinés compacts, associant
soit une énergie « classique » et une énergie renouvelable, soit deux énergies
renouvelables : condensation et solaire, pompe à chaleur et solaire…, en
attendant l'arrivée d'équipements associant production de chaleur et
d'électricité (pile à combustible, cogénération, chaudière électrogène).
Bénéficiant d'une solide expertise de plus de 30 ans dans le domaine des
capteurs solaires, Viessmann qui fabrique annuellement environ 400.000 m2 de
capteurs plans à Faulquemont (Moselle), propose trois références de capteurs
solaires thermiques et une en photovoltaïque.
Source : Batipole