Cette réunion qui se poursuivra
jusqu'au mercredi 10 février concerne la région MENA (Moyen-Orient et
Afrique du Nord) et s'inscrit dans le cadre des consultations sous
régionales effectuées par la BM afin de définir les grands axes de sa
stratégie environnementale pour 2010.
La consultation devant être finalisée vers la fin de 2010, a pour
objectif d'assurer la représentation régionale et sectorielle des
points de vue des différents acteurs concernés (Gouvernements,
institutions, secteur privé) et d'aboutir à un consensus sur la
nouvelle stratégie environnementale de la BM, de manière à répondre aux
besoins prioritaires des pays de la région et d'optimiser l'utilisation
des mécanismes de financement mis à leur disposition dans ce domaine.
Pour ce qui est de la Tunisie, M. Nadhir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable, a indiqué que cette nouvelle stratégie sera axée sur plusieurs créneaux prioritaires.
Ceux-ci ont trait à la préservation durable des ressources naturelles,
la lutte contre la pollution toutes formes confondues, l'adaptation aux
changements climatiques, la réutilisation des eaux usées, la
valorisation énergétique des déchets et la préservation du littoral.
Le ministre a insisté également sur le dossier des ressources
hydriques, qui, a-t-il dit, constitue l'un des domaines prioritaires
qu'il convient d'intégrer dans la nouvelle stratégie de la Banque.
Il a rappelé que la Tunisie, doté d'un potentiel hydrique ne dépassant
pas les 4,5 milliards de mètres cubes annuellement et une consommation
de l'ordre de 450 mètres cubes par an et par habitant, est parvenue à
mobiliser environ 90 pc de ses ressources en eau et à généraliser les
techniques d'économie des eaux d'irrigation à un rythme annuel estimé à
environ 20 000 hectares.
Cette politique, a-t-il poursuivi, sera renforcée au cours de la
prochaine période en vue d'atteindre un taux de mobilisation de l'ordre
de 95 pc et une meilleure exploitation des ressources hydriques non
traditionnelles (eaux marines et saumâtres, eaux usées traitées..).
M. Hamada a fait savoir qu'un programme est actuellement engagé en vue
de réutiliser environ 130 millions de mètres cubes par an d'eaux usées
traitées produites dans les stations d'épuration du Grand Tunis en vue
de la promotion des cultures fourragères et céréalières, avoisinant à
moyen et à long termes, les 35 000 hectares dans les gouvernorats de
Kairouan, Sousse et Zaghouan.
Autres questions prioritaires évoquées par le ministre: la
désertification et la dégradation des terres agricoles. Il a appelé,
dans ce cadre, à déployer plus d'efforts dans les domaines de la
conservation des eaux et du sol (CES) et de la valorisation du
patrimoine génétique national.
M. Hamada a également plaidé pour une meilleure intégration des
programmes de reboisement et de protection des écosystèmes forestiers
dans le cadre de la nouvelle stratégie de la BM.
L'accent doit être mis également, a-t-il ajouté, sur les secteurs de
gestion de déchets, de maîtrise de l'énergie et de la promotion des
énergies renouvelables.
Sur ces sujets, le ministre a souligné que la biomasse traditionnelle,
notamment les déchets de margine, le bois de feu et le charbon de bois,
constituent une importante source d'énergie et offrent un potentiel
important pour la valorisation énergétique, le compostage,
l'enrichissement et la fertilisation des terres, d'où l'enjeu d'en
optimiser la gestion, a-t-il dit.
Il en est de même pour les déchets verts, dont les quantités sont
estimées à 7 millions de tonnes par an et les déchets organiques
notamment la fiente des volailles, qui représentent de part leur
quantité et leur richesse nutritive et énergétique, un créneau
prometteur à exploiter.
Au chapitre des changements climatiques, M. Hamada a relevé qu'à
l'instar du portefeuille national pour les projets MDP (mécanisme de
développement propre), un portefeuille national similaire pour les
projets d'adaptation aux changements climatiques est en cours de
finalisation avec le concours des parties concernées.
Le ministre a appelé la Banque mondiale à assister au mieux les pays de
la région MENA afin de leur permettre de tirer profit des mécanismes de
financement offerts par les fonds prévus dans le cadre de l'adaptation
aux changements climatiques (Fonds d'investissement climatique et le
programme d'investissement pour les forêts (FIP)). Sur le plan
régional, le débat animé par Mme Dahlia Lotayef de la Banque mondiale,
a porté sur les défis environnementaux qui s'imposent à la région MENA.
D'après les données présentées, la région sera confrontée à un problème
d'inadéquation entre ses ressources naturelles limitées et sa
démographie galopante qui risque de doubler d'ici 2050.
Autres défis évoqués: la gestion des ressources hydriques, la lutte
contre la pollution et l'adaptation aux changements climatiques,
notamment dans le domaine de la santé.
Selon les chiffres communiqués, près de 23 pc des décès enregistrés
dans la région MENA sont liés à des problèmes environnementaux.
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