Un grand marché maghrébin permettrait de "réduire les coûts et d'uniformiser la production [des médicaments]", a déclaré un responsable du ministère de la Santé lors d'une récente conférence à Tunis.
[Fethi Belaid/AFP/Getty Images]
Les pharmaciens du Maghreb se sont rassemblés à Tunis la semaine dernière pour parler de la mise en commun des biotechnologies.
Le Maghreb a besoin d'une coordination régionale pour les achats de médicaments et d'un plus fort développement de l'industrie pharmaceutique, selon les spécialistes qui se sont réunis à Tunis pour une conférence de trois jours qui a refermé ses portes dimanche 7 février.
La Tunisie avait organisé cette rencontre pour examiner "les opportunités de partenariats dans les… industries du médicaments, des sérums et des vaccins, notamment dans des domaines prometteurs tels que les médicaments provenant des biotechnologies", a déclaré le ministre de la Santé publique Mondher Znaidi.
Les participants à la première Convention du Collège intramaghrébin des pharmaciens ont fait part de leurs préoccupations sur le fait que les pays du Maghreb se livrent une concurrence acharnée dans l'industrie pharmaceutique, et ont demandé la mise en place d'un marché commun pour les achats de médicaments.
Un tel marché permettrait de "réduire le coût et d'unifier la production [de médicaments]", a déclaré Kamal Idir, directeur du département de pharmacologie au ministère de la Santé publique, aux participants lors de la première journée de cette conférence.
Il a également appelé à l'unité et à la coordination entre les ministres arabes de la Santé et les pharmaciens du Maghreb.
Dans cette veine d'une plus forte coordination au Maghreb, Mondher Znaidi a annoncé le premier appel d'offres commun jamais lancé par le Maghreb pour des produits pharmaceutiques en 2010, qui sera organisé par le Comité technique du Maghreb pour les achats unifiés de médicaments à Tunis le mois prochain.
Les pays du Maghreb devraient également fonder des partenariats visant la production et la fabrication de vaccins et de sérums, ont déclaré les membres du Collège intramaghrébin des pharmaciens. L'industrie pharmaceutique pourrait également bénéficier d'un espace de libre échange au Maghreb pour les médicaments, et une association indépendante des fabricants de médicaments devrait être mise en place, ont déclaré les participants.
Dans l'état actuel des choses, la plupart des matières premières nécessaires à la fabrication des médicaments vient d'Europe, ce qui empêche une coopération maghrébine dans la fabrication et la distribution des vaccins dans la région, a expliqué Lomrani Cherif, un pharmacien marocain. Il a qualifié les niveaux actuels de partage de médicaments au niveau régional de "faibles".
Les pharmaciens ont également affirmé qu'ils devraient pouvoir jouer un plus grand rôle dans la définition de politiques nationales de la santé, faisant valoir que leurs connaissances dans ce secteur permettraient de réduire les coûts et conduiraient à des politiques de gestion des médicaments plus efficaces.
Une plus grande collaboration dans l'industrie pharmaceutique permettra non seulement d'améliorer la distribution des médicaments dans la région, mais aussi de "créer un espace économique fort" au Maghreb, a expliqué Abdelkrim Hamrouni, président du Conseil national de l'ordre des pharmaciens de Tunisie.
"Le but de notre réunion est de créer un marché pharmacologique du Maghreb unifié", a-t-il expliqué. "Nous voulons unifier l'industrie pharmaceutique et les procédures d'enregistrement entre les pays au niveau de la fabrication des médicaments." Hamrouni s'est également engagé à envoyer les conclusions de cette réunion à tous les ministres arabes de la Santé et au Conseil supérieur des pharmaciens arabes.
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