«Malgré la conjoncture, nous avons réalisé en 2008 des résultats records», a affirmé Nabil Chettaoui, PDG de Tunisair, devant le parterre d’actionnaires présents à l’AGO du 18 juin 2009.
«Le nombre de passagers transportés a atteint, pour la première fois, 3,8 millions, le coefficient de remplissage –tous vols confondus– s’est élevé à 70% et les produits d’exploitation ont dépassé le chiffre de mille milliards», ajoute-t-il.
Une performance que le patron de la compagnie impute au plan de restructuration entamé depuis 2003. Ce plan a notamment donné lieu à la filialisation de certaines activités, à la révision de la politique commerciale en axant sur les destinations les plus rentables et l’abandon des destinations déficitaires.
Notons que dans le cadre du programme de modernisation du système d’information, Tunisair a procédé à la création de la filiale AISA (société Aviation IT Services Africa), en juillet 2008, qui aura pour mission de moderniser les outils de gestion et les systèmes d’information du groupe.
Le management a souligné que la première année d'activité de cette filiale a été très positive.
Tunisair a réalisé un résultat net après impôt de 32,8 MDT contre 32,5 MDT en 2007. M. Chettaoui a souligné que cette performance s’est faite malgré l’augmentation fulgurante de 44% du prix du carburant. Pour 2008, la facture carburant a dépassé les 320 MDT.
Pour l'exercice 2008, TunisAir a réalisé un chiffre d'affaires de 1,1 milliard de dinars contre 0,96 milliard de dinars en 2007.
Les actionnaires ont mis l'accent sur l’activité hadging qui a connu une perte de 4,9 MDT en 2008, à cause de la hausse des prix du carburant.
«Ceci n’est pas une perte. Nous avons fait mieux que les autres. A cette phase, nous avons stoppé toute opération de hadging.
On nous proposait le baril à 70 et 80 dollars alors qu’il est à 30 dollars sur le marché. Aucune compagnie aérienne n’a osé acheter», a indiqué le patron de Tunisair.
Concernant le plan de flotte, le PDG de la compagnie a déclaré qu’il s’agit d’«un plan très modéré, très intelligent et très prudent». La livraison des avions s’effectuera, en fait, sur dix ans à partir de 2010 pour se terminer en 2018. Le financement se fera par avion.
La flotte actuelle de Tunisair est de trente avions. Un programme de retraits d'avions sera appliqué en fonction du développement de l’activité.
«Le remplacement répond à un besoin économique : remplacer les avions amortis et ayant des coûts élevés en termes de carburant et de maintenance.
A l’exemple des A300-600 que nous utilisons actuellement et qui consomment 30% de plus que les A330 commandés», a expliqué M. Chettaoui.
Pour 2009, l'accent sera mis sur la stratégie commerciale de la compagnie, surtout au niveau des lignes ayant une rentabilité et un potentiel comme celles de Paris, Lyon, Nice, Rome.
«Cette politique sera consolidée et réorientée vers l’Afrique et le Moyen-Orient. Nous voulons faire de Tunis une plus grande plateforme de transfert et de l’aéroport Tunis-Carthage un hub pour Tunisiair», a confié le responsable de la compagnie.
Tunisair compte également renforcer l’économie des charges avec la création récente d’une commission de haut niveau qui se chargera du scanning et du diagnostic. L’amélioration de la productivité globale sera la troisième action que Tunisair entamera en 2009.
L’utilisation des avions est actuellement de 8 heures par jour. L’objectif est d’accroître ce chiffre progressivement. De même que pour le coefficient de remplissage qui devrait atteindre 71% en 2009 avec l'objectif de passer à 80%.
«Le personnel est aussi concerné par cette action. On n’a pas le choix que d’améliorer la productivité pour atteindre les niveaux des standards internationaux.
C’est un impératif vital pour Tunisiair. Ce n’est ni un slogan ni des simples chiffres», a souligné M. Chettaoui en ajoutant que «nous serons parmi les entreprises qui résisteront aux effets de la conjoncture actuelle».
Source : WebManagerCenter
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