Dans un entretien avec « L’Orient-Le Jour », Alain Tabourian souligne qu’il n’y a pas de « solution miracle » au problème des coupures de courant.
En dépit des nombreuses promesses des responsables concernés, le durcissement du rationnement du courant, entré en vigueur depuis plusieurs semaines, continue d’assombrir le quotidien de la population.
Seule la capitale bénéficie d’un traitement avantageux qui lui permet de rester alimentée en courant 21 heures sur 24. Les autres régions, elles, subissent des coupures d’électricité aléatoires et interminables, atteignant souvent les 15 heures par jour.
Dans le cadre de son suivi continu de ce dossier crucial pour le bien-être de la population et pour l’économie du pays, L’Orient-Le Jour a de nouveau interrogé le ministre de l’Énergie, Alain Tabourian, sur l’avancée des travaux de réparation des unités de production dont la panne est responsable, selon Électricité du Liban, du durcissement du rationnement.
« Les unités en panne à Jiyé ont été remises en marche dès hier (jeudi), a expliqué le ministre à cet égard. Les travaux de réparation à Zahrani devraient prendre fin demain (aujourd’hui). Par conséquent, nous pourrions améliorer l’alimentation des foyers en courant dans les prochaines heures. »
Alain Tabourian a toutefois souligné que même la fin des travaux de réparation ne permettra pas d’en finir avec les coupures d’électricité car la production du courant du pays est largement inférieure à sa consommation.
« Nous produisons quelque 1 500 mégawatts d’électricité alors que nos besoins oscillent entre 1 500 et 2 200 mégawatts, a-t-il poursuivi. Il n’y a pas de solutions miracles à ce problème. Il est indispensable d’élargir nos capacités de production en construisant de nouvelles centrales. »
Le ministre a révélé être en train d’étudier la faisabilité et l’utilité d’une centrale fonctionnant au charbon.
« Quelque 78 % de la production électrique d’Israël et la moitié de la production américaine sont générées par des centrales fonctionnant au charbon, a-t-il ajouté. Une installation de ce type ne sera certainement pas plus polluante que les centrales de Jiyé et de Zahrani.
Il suffira de fixer des normes environnementales et technologiques adéquates pour limiter le surcroît de pollution que pourrait générer une nouvelle centrale alimentée en charbon. »
Pour Alain Tabourian, l’utilité du charbon provient du fait qu’il s’agit « de la source d’énergie la moins chère ».
« D’ailleurs, nous devons diversifier nos sources d’énergie entre charbon, gaz et fioul pour limiter notre exposition à tout éventuel renchérissement des différentes matières premières, a-t-il noté.
Toujours est-il que nous sommes en train de comparer les coûts d’investissement et la productivité des différentes technologies pour choisir celle qui est la plus adaptée à nos besoins.
Notre but est d’avoir une capacité de production de 150 % de nos besoins pour pouvoir alimenter le pays en courant 24 heures sur 24 et éviter à la population les coupures dues à des pannes impromptues ou des travaux de maintenance ».
Et le ministre Tabourian d’indiquer que les travaux de construction d’une centrale durent en moyenne 5 ans.
« Il appartiendra à l’État de prendre les mesures adéquates pour approvisionner au mieux le pays en électricité pendant la durée du chantier. » Si ce dernier est effectivement lancé, bien entendu.
Source : l'Orient-le Jour