Les familles les plus nécessiteuses du Maroc auront dorénavant un accès plus facile aux soins médicaux, grâce à un programme lancé mardi à Tadla Azilal.
Le système RAMED offrira au bout du compte une couverture sociale à 8.5 millions de marocains vivant dans la pauvreté.
Après des années d'organisation, le Maroc a officiellement lancé son Régime d'Assistance Médicale (RAMED) à destination des familles financièrement nécessiteuses, mardi 4 novembre dans la région de Tadla Azilal, province dont le nombre de bénéficiaires potentiels est estimé à 420 000.
Le Ramed est destiné aux personnes nécessiteuses, qui ne sont pas éligibles au régime de l’Assurance maladie obligatoire, ou aux autres régimes.
Sa généralisation sera progressive sur toutes les régions du Maroc dans un délai de 10 à 11 mois pour atteindre 8,5 millions de bénéficiaires qui seront classées en deux catégories : les pauvres (4 millions d’indigents absolus) et les vulnérables (4,5 millions).
Ce qui portera à plus de 62 % la population qui bénéficie de la couverture médicale.
Dans une declration faite à Aujourd'hui le Maroc, le Ministre de la Santé Mohamed Cheikh Biadillah a expliqué : "Concernant les critères d'éligibilité, la commission a retenu le critère monétaire qui est un élément fondamental pour déterminer la population bénéficiaire"."
En milieu urbain, les critères retenus seront basés sur la combinaison du taux de pauvreté des communes concernées, des revenus déclarés et des conditions de vie de la population, alors qu'en milieu rural, le patrimoine des personnes concernées sera un élément important.
L’identification des bénéficiaires se fait sur la base d’un formulaire rempli par les chefs de famille, qui doivent fournir des informations sur la composition des ménages, le nombre de personnes à charge outre les biens et revenus dont ils disposent. Les personnes en situation de vulnérabilité auront une carte RAMED d’une validité d’une année moyennant une cotisation annuelle de 120 DH par personne avec un maximum de 600 DH par famille.
Les personnes en situation de pauvreté bénéficieront d’une carte RAMED d’une validité de 2 ans et dont les frais de cotisation seront pris en charge par les collectivités locales.
Les nouvelles cartes - qui ont déjà été distribuées aux premiers bénéficiaires - remplaceront les certificats de pauvreté.
Le gouvernement a mis en place un budget de 57,483 millions de dirhams pour la phase préliminaire de ce nouveau programme. Le projet de loi de finances de 2009 prévoit une enveloppe de 200 millions de dirhams, soit 75% du coût estimé. Les collectivités locales fourniront 6% supplémentaires et les paiements des nouveaux membres constitueront l'enveloppe équivalente aux 19% restants.
Les bénéficiaires procèderont au versement du montant de cette contribution partielle annuelle au profit de l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie (ANAM), sur un compte spécifique ouvert auprès de la trésorerie générale.
"L’entrée en vigueur du RAMED consacre le principe du droit à la santé pour tous les citoyens marocains", dit le Premier Ministre Abbas el Fassi." La couverture médicale de base s’inscrit aussi dans le cadre de la nouvelle politique de santé adoptée par le Maroc."
Selon le ministère de la Santé, le panier des soins de santé prévu par le RAMED comporte les mêmes prestations couvertes par l’Assurance maladie obligatoire. Mais les bénéficiaires n’auront pas droit aux prestations du secteur privé. Ils bénéficient seulement des prestations médicales disponibles dans les hôpitaux publics, les centres de santé et les services sanitaires relevant de l’Etat.
Les prestations portent sur l'hospitalisation, l'accouchement, les consultations spécialisées externes et d'urgence, les analyses de biologie médicale et l'imagerie médicale (sauf scannographie). Le suivi des maladies incurables figurent aussi parmi les prestations.
De nombreux marocains semblent satisfaits de ce nouvveau programme. Fattoma Assasse, femme de ménage à Kénitra, attend depuis des années que le RAMED voit le jour : « Je suis malade et je n’ai pas les moyens surtout de faire des radios et d’acheter des médicaments car je ne suis pas remboursée", dit-elle à Magharebia. "Avec l’entrée en vigueur de ce régime, je vais pouvoir me soigner".
Sahnouni Hmida, de Salé, affiche la même joie. "Maintenant, ma famille va pouvoir avoir droit à une assurance maladie", dit-elle.
"J’ai trois enfants qui tombent souvent malades et je ne peux les emmener chez le médecin, faute de moyens. Dorénavant, je n’aurai rien à craindre. Je me sens comme les autres travailleurs", affirme-t-il.
Source : Magharébia
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