En raison du cours élevé du baril sur le marché international,
la bioénergie, un bon substitut au pétrole, attire davantage de regards.
La
hausse des prix du pétrole offre une nouvelle opportunité de développement pour
l'industrie de l'énergie de la biomasse. L'industrie chinoise concernée prend
actuellement la forme.
Lors de la récente conférence de l'Académie chinoise des sciences
et de l'Académie chinoise d'ingénierie, Huang Qili, membre de l'Académie
chinoise d'ingénierie, a présenté le rapport Recherche sur la stratégie de
développement des énergies renouvelables en Chine, dans lequel il a indiqué que
la Chine devrait développer activement et de façon pérenne le combustible
liquide dérivé de la biomasse et les produits industriels d'origine biologique
pour remplacer le pétrole.
Dans le Plan à long et moyen terme pour le développement des
énergies renouvelables, publié en septembre 2007, la Chine a formulé un objectif
précis : la consommation annuelle de l'éthanol-carburant biologique (de source
non céréalière) et du biodiesel devrait atteindre respectivement 2 millions de
tonnes et 200 000 tonnes en 2010.
Tandis qu'en 2020, ces deux chiffres devraient
grimper à 10 millions de tonnes et 2 millions de tonnes, pour se substituer à 10
millions de tonnes de pétrole raffiné par an.
Quant à l'exploitation du
biocarburant, la Chine suit le principe de « ne jamais employer les céréales
réservées à la consommation des habitants ni les terres cultivées pour la
production céréalière ».
Des restrictions strictes sont imposées pour la
production du biocarburant à base de maïs et d'autres céréales et plantes
oléagineuses.
Shi Yuanchun, académicien de l'Académie chinoise des sciences et
de l'Académie chinoise d'ingénierie et professeur à l'Université agricole de
Chine, a indiqué que le principe du gouvernement chinois de développer le
biocarburant non céréalier assure l'approvisionnement céréalier et oriente
également l'exploitation du biocarburant. Non seulement il s'adapte aux
conditions spécifiques du pays, mais aussi suit la tendance du développement
dans le monde.
La Chine entame ainsi un bon départ quant au remplacement du
pétrole par le biocarburant.
Comme la Chine est un pays très peuplé, la terre cultivable est
inférieure à 0,1 hectare par habitant. Il est évidemment impossible d'utiliser
des céréales vivrières comme matière première pour produire le biocarburant.
Pourtant, la Chine est riche en ressources non céréalières.
Selon Shi Yuanchun,
il y a en Chine deux atouts pour le développement de l'énergie de la biomasse.
Le premier est les tubercules, principalement le manioc et la patate douce.
La
Chine est une grande productrice de tubercules, la superficie de terres
réservées à leur culture représente deux tiers du total mondial. Pour le moment,
en Chine, ces produits sont utilisés pour la production des mangeailles et de
l'amidon.
« Selon les normes internationales, les tubercules n'entrent pas dans
la catégorie des céréales, mais en Chine, lors des années de mauvaise récolte,
elles servaient de céréales et s'inscrivaient dans les grains selon la
proportion de 1/5.
Avec le développement de l'économie, les tubercules ne font
plus partie de la catégorie des céréales », a expliqué Shi.
L'autre atout est le sorgho doux. Selon Shi, avant que le
biocarburant de la deuxième génération, avec la cellulose comme matière
première, ne réalise une percée technologique et soit commercialisé, le sorgho
doux et les tubercules jouent un rôle important, et ils sont ainsi appelés
biocarburant de la 1,5e génération.
Shi a expliqué que leur avantage le plus
significatif est qu'ils peuvent être plantés dans la plupart des terres de
mauvaise qualité, tels que sols salins et alcalins, terrains sableux, collines
et terrains en pente.
En outre, la culture de ces plantes est simple, elle
présente aussi un faible coût de production et un grand potentiel de croissance
de production. En général, 1 hectare de sorgho doux ou de tubercules permet de
produire 3 à 5 tonnes de biocarburant, voire 10 tonnes.
En Chine, 50,24 millions
d'hectares de terres à faible rendement sont disponibles pour réajuster la
structure de culture. Il y a également 7,34 millions d'hectares de terres
arables.
La Chine possède aussi des technologies les plus avancées au monde
concernant la production du sorgho doux et la fermentation en la matière.
Les prix des céréales ont récemment monté en flèche sur le marché
international. En vertu du principe de « ne jamais employer les céréales
réservées à la consommation des habitants ni les terres cultivées pour la
production céréalière », les entreprises de production de l'éthanol-carburant
traditionnel s'attellent à la refonte technologique.
Le Groupe Tianguan du
Henan, entreprise de production d'éthanol la plus ancienne et la plus connue en
Chine, a une capacité de production annuelle de 500 000 tonnes
d'éthanol-carburant.
Selon Zhang Xiaoyang, président du conseil d'administration
du Groupe, à la suite de la transformation de la chaîne de production d'éthanol,
Tianguan possède maintenant une capacité de production de 200 000 tonnes
d'éthanol-carburant à partir du manioc.
Plusieurs provinces, régions autonomes et municipalités
développent actuellement l'industrie de l'énergie de la biomasse selon les
conditions locales.
L'entreprise Guangxi Zhongliang Biomass Energy Co. Ltd est
chargée d'appliquer le premier programme pilote du pays en matière de production
d'éthanol-carburant avec des matières premières non céréalières.
Sa capacité de
production annuelle de 200 000 tonnes d'éthanol-carburant à partir du manioc lui
permet de composer quelques 2 millions de tonnes d'essence d'éthanol à usage
automobile.
La ville de Bayan Nur en Mongolie intérieure prévoit d'augmenter la
superficie de plantation de sorgho doux à 1 million de mu (66 667 hectares)
d'ici à 2015.
Pour ce faire, une zone de production d'énergie de la biomasse au
niveau national, d'une capacité de production annuelle de 300 000 tonnes
d'éthanol-carburant, est en construction. Tandis que dans le district de
Shuangbai du département yi de Chuxiong, dans la province du Yunnan, une usine
de transformation brute du biodiesel a été mise en chantier, celle-ci devra
produire le diesel à partir des fruits d'une plante appelée jatropha curcas.
Vers 2015, la superficie de plantation de jatropha curcas devra atteindre 10
millions de mu pour produire 1 million de tonnes de biodiesel par an, ce qui
permettra au Yunnan de devenir l'un des grands producteurs de biodiesel de la
Chine.
En outre, les planifications spéciales de la production d'éthanol
avec des matières premières non céréalières, élaborées par quatre provinces dont
le Hubei, le Henei, le Jiangsu et le Jiangxi, et la municipalité de Chongqing
ont récemment passé l'examen de la Commission nationale pour le développement et
la réforme.
Cela signifie que la Chine accélère le développement de l'industrie
du biocarburant à partir des matières premières non céréalières.
Source : Beijing Information