Une cérémonie de remise d’attestations a été organisée à l’institut Don Bosco Technique (DBT), à el-Fidar, pour fêter la fin d’une formation de trois semaines, au cours de laquelle 15 étudiants ont appris à produire et installer des panneaux solaires.
En présence de l’ambassadeur d’Italie au Liban, M. Gabriele Checchia, les participants ont à tour de rôle reçu un diplôme, ainsi qu’une boîte à outils, des mains de leur doyen.
« Au cas où ils auraient besoin de réparer quelque chose », avec un léger sourire Victtorio Pozzo, un des prêtres salésiens ayant assisté à la cérémonie.
En effet, les responsables de Don Bosco Technique ne sont pas des hommes d’affaires ou des directeurs d’entreprise, mais des fervents fidèles de saint Jean Bosco, un homme qui considérait que l’éducation reposait tout d’abord sur l’amour et la confiance.
Tout au long du XIXe siècle, ce dernier accueillait les garçons pauvres et leur procurait un toit et une formation professionnelle. « Ce que nous faisons à travers le Don Bosco Technique s’apparente à une mission, explique le père Pozzo.
Aujourd’hui, nous avons plus de 700 bâtiments techniques dans le monde entier, et tout particulièrement dans les pays en développement, telles l’Amérique du Sud et l’Inde. »
Tout âge, toute origine, toute
religion
De Jbeil à Baalbeck, de Saïda à Tripoli et Beddawi, les élèves sont
originaires de toutes les régions du Liban. Trois d’entre eux sont même des
réfugiés palestiniens résidant dans le camp de Nahr el-Bared. L’aspect
multiculturel de la formation est encore plus renforcé par la diversité
confessionnelle des étudiants, dont l’âge varie entre 20 et 30 ans.
« Je crois que les cours ont finalement appris aux élèves comment dialoguer entre eux, sans se préoccuper de leurs provenances », déclare Valentina Franchi, responsable au Volontariat international pour le développement (VIS).
En charge de la coordination, cette organisation non gouvernementale a assumé la sélection minutieuse des participants appelés à bénéficier des cours autant théoriques que pratiques. Ainsi, elle a conçu une liste de critères spécifiques auxquels les candidats doivent se soumettre.
Par exemple, l’étudiant doit vouloir continuer dans le secteur de l’énergie après sa formation. « Et il ne doit pas avoir les moyens de payer des études », insiste Valentina, rappelant que les cours sont gratuits et « doivent représenter une opportunité sans précédent pour l’étudiant ».
Avec l’appui du Lebanese Center for Energy Conservation Project (LCECP), l’organisation tente ensuite de faciliter l’insertion professionnelle des apprentis, à travers un soutien par micro-crédits et l’ouverture de petites et moyennes entreprises.
Pour Bassam, étudiant de 25 ans, c’est une bonne nouvelle. « Mon futur commence enfin », annonce-t-il avec un air triomphant. « La formation m’a assuré un bon avenir, j’en suis certain », ajoute-il.
L’intervention de Checchia
Financé par la Coopération
italienne au développement, le projet a également été parrainé par la province
italienne de Bolzano, qui a manifesté son soutien par l’envoi de deux
techniciens dans le cadre de la formation.
Leur objectif, avec celui du DBT et du VIS, est le même : permettre le déploiement d’une énergie alternative dans un monde où l’énergie fossile, tel le pétrole, devient de plus en plus rare. Lors de son discours de cérémonie, l’ambassadeur M. Checchia a souligné l’importance des énergies solaire et renouvelable, en se référant aux Grecs de l’Antiquité, qui construisaient leurs maisons en direction du Sud pour que le soleil les garde au chaud pendant l’hiver.
« Depuis toujours, nous essayons de gagner le maximum de cette source d’énergie interminable, qui nous garantit la vie sur cette planète.
Et dans un monde où nous trouvons de moins en moins d’énergie fossile, l’investissement dans de nouvelles énergies renouvelables devrait être encouragé », a-t-il déclaré, avant de féliciter les étudiants ayant réussi leur formation, une formation qui, jamais auparavant, n’a été reconnue par le ministère de l’Énergie et le ministère d’Éducation.
Dans quelques semaines, le Don Bosco Technique finalisera la construction de la première voiture solaire au Moyen-Orient, assemblée par l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et cofinancée par la Coopération italienne au développement.
Source : l'Orient-le Jour
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