Rebondissement inattendu dans le dossier des Mig 29. De hauts responsables dans le gouvernement et la hiérarchie militaire russe, ont ouvertement reconnu la mauv...
Rebondissement inattendu dans le dossier des Mig 29. De hauts responsables dans le gouvernement et la hiérarchie militaire russe, ont ouvertement reconnu la mauvaise qualité des15 chasseurs Mig 29 livrés à l’Algérie entre 2006 et 2007.
Ainsi, le vice-Premier ministre également chef de la Commission militaire et industrielle, Sergueï Ivanov, et son premier adjoint, Vladislav Putilin, viennent de faire leur mea-culpa dans ce qu’il convient d’appeler désormais «l’affaire des Mig 29».
Une affaire qui lève le voile sur le complexe militaro-industriel qui a pris un coup de vieillesse pour ne pas dire obsolète. Dans leur aveu, les responsables russes ne manquent pas d’arguments pour expliquer une telle «débâcle».
Aussi, s’agit-il de revoir de fond en comble la structure de cette industrie qui passe actuellement par une période critique. Dans leurs confidences, les Russes avouent que la crise a été induite par deux principales causes: la première est due au manque de personnel qualifié.
Actuellement, la majorité du personnel qualifié est arrivé à l’âge de la retraite et il n’y a pas de relève. Cela d’une part, de l’autre, l’industrie militaire n’est plus attractive pour les jeunes générations. Les diplômés des collèges techniques sont réticents à travailler dans l’industrie de la défense.
Les salaires sont assez faibles et les possibilités de carrière sont loin de rivaliser avec celles qu’offrent les grandes firmes pétrolières et gazières. Pour devenir un spécialiste de premier plan, un jeune diplômé doit travailler au moins une dizaine d’années dans le secteur de la défense.
Après avoir obtenu son diplôme d’une école professionnelle technique ou dans un collège, le jeune Russe fait n’importe quel emploi avant d’amasser de l’argent et partir à l’étranger. La seconde raison de la décadence de l’industrie militaire russe est liée à la vétusté de son matériel de fabrication.
Les machines et les technologies utilisées dans les usines russes sont obsolètes, la plupart d’entre elles, datent de l’époque de l’Union soviétique.
Ainsi, les technologies ont vieilli et les équipements font défaut. Les Russes font face à un autre problème: les écoles professionnelles techniques n’existent plus. De ce fait, les meilleurs tourneurs, les bon soudeurs et les monteurs en assemblage valent leur pesant d’or.
Surtout que sans cette main-d’oeuvre qualifiée, il est impossible de construire des aéronefs, des navires ou des missiles de haute qualité. Le mal est donc profond.
Les chasseurs Mig 29 qui seront prochainement rendus par l’Algérie à la Russie sont le parfait exemple de l’illustration des problèmes que viennent d’étaler les responsables.
C’est un véritable scandale dont les incidences seront graves. Elles ne toucheront pas seulement les relations entre la Russie et l’Algérie. D’abord, c’est un contrat de 7 milliards de dollars qui est remis en cause, ensuite c’est la crédibilité qui en prend un sérieux coup.
Et le coup sera particulièrement dur pour la crédibilité et l’image de la Russie en tant qu’exportateur potentiel d’armements. Les concurrents américains, français et chinois vont jubiler face aux bonnes perspectives du marché de l’armement dans le monde.
Au sujet de la concurrence, justement, il faut relever la concurrence féroce entre Paris et Moscou. Paris allait vendre ses Rafale à l’Algérie, mais les responsables algériens ont opté pour le Mig 29 en raison des termes du contrat qui semblaient très avantageux: le prix des avions russes étaient plus compétitifs et les caractéristiques sont pratiquement les mêmes avec celles des Rafale français.
Et puis, en achetant les Mig 29, l’Algérie a fait d’une pierre deux coups: elle s’arme et rembourse sa dette envers la Russie, estimée à 4 milliards de dollars.
Enfin, dans le cadre du paiement, la Russie a offert de reprendre 36 anciens Mig, qui avaient été achetés par l’Algérie en provenance d’Ukraine et de Biélorussie, et pilotés par l’armée de l’air algérienne.
L’affaire était donc largement concluante, n’étaient-ce les graves imperfections constatées dans la marchandise livrée.
Source : l'Expression
Commentaires