Le gouvernement algérien et des aménageurs étrangers ne cessent de vanter les projets prestigieux visant à redessiner le visage de la Baie d'Alger.
Le gouvernement algérien et des aménageurs étrangers ne cessent de vanter les projets prestigieux visant à redessiner le visage de la Baie d'Alger.
De nombreux habitants attendent de voir. Les eaux très polluées de l'oued El Harrach sont là pour atténuer l'enthousiasme de chacun.
Alger devrait bientôt prendre un nouveau visage avec le lancement de plusieurs projets architecturaux à la sortie est de la ville. Centres commerciaux, logements et une nouvelle mosquée sur la baie d'Alger viendront transformer le visage de la capitale algérienne.
Le projet n’est pas nouveau. Durant les années 1980, le gouvernement avait prévu d’aménager la bande côtière se trouvant à l’est du port d’Alger, des quartiers modernes devaient y être érigés à la place des vieilles bâtisses et autres entrepôts datant du XIXème siècle. Mais le projet en était resté au stade de vœux pieux, en raison de la baisse des cours du pétrole qui avait frappé de plein fouet l’Algérie au milieu des années 1980.
"Il y a des projets qui sommeillent depuis des années à cause de la crise financière qu’a connue le pays durant la décennie précédente. Aujourd’hui, l’argent existe et il s’agit de relancer ces projets pour donner à Alger, la capitale, un visage digne d’elle", a déclaré le Président Abdelaziz Bouteflika.
Le projet "Alger Médina" du groupe Dahli a déjà été lancé. Articulé autour des loisirs, ce projet comportera des centres commerciaux, une marina, un parc aquatique, des espaces culturels et un large boulevard piétonnier de 20 kilomètres qui permettra aux Algérois de s’adonner au sport ou tout simplement de flâner en bord de mer.
Le centre commercial devrait ouvrir ses portes en 2008 et les travaux de réalisation d’un ensemble immobilier, bureaux et appartements de standing, devraient être achevés en 2009, selon le président de Dahli, Abdelouahab Rahim.
Outre les centaines d’emplois qui seront créées au fur et à mesure de l’avancement du projet, "Alger Médina" devrait mettre fin à la morosité dont souffrent les familles algéroises, notamment durant les week-ends et les jours fériés, en raison du manque d’espaces de détente et de loisirs. Le centre commercial, par exemple, sera ouvert 24 heures sur 24 durant toute la semaine, avec un parking pouvant accueillir 6 000 voitures et des espaces de jeux pour les enfants.
"La dimension sociale d’Alger Médina est de répondre aux besoins de la population en termes de détente et de loisirs. Le repos hebdomadaire à Alger est plutôt triste en ce moment. C’est l’angoisse pour de nombreuses personnes qui ne trouvent rien à faire", explique M. Rahim.
[Nazim Fethi] Des aménageurs étrangers ont proposé de changer le visage d'Alger à la manière de ce qui s'est fait à Dubaï |
Le promoteur émirati Eemar est lui aussi intéressé par cette bande côtière, où il compte investir une partie des 28 milliards de dollars prévus pour des projets touristiques et hôteliers en Algérie. Le groupe propose de transformer le visage d’Alger à l’instar de ce qu’il a déjà pu réaliser à Dubaï, a expliqué son directeur, Mohamed Ben Ali Al-Abbar, à Magharebia.
Au rang des autres projets figure la restructuration de la gare centrale d’Alger, qui devra accueillir 80 000 voyageurs par jour. La Baie d’Alger sera dotée de marinas, de canaux, sur plus de 4 kilomètres de front de mer, d'hôtels de luxe, de bureaux et d'appartements de haut standing. Au total, 18 kilomètres de la baie devraient être concernés par la transformation.
La Grande Mosquée, qui sera la troisième plus grande mosquée du monde, après celles de la Mecque et de Médine, est le dernier projet lancé pour la Baie d'Alger. Elle pourra accueillir 12 000 personnes. Implantée sur une superficie de 20 hectares dans le quartier Mohammadia à l'est d'Alger, elle englobera des activités spirituelles, culturelles et scientifiques.
Les plans comportent une esplanade, une salle de prière de 20 000 mètres carrés et un minaret abritant un musée. Le projet abritera également "la Maison du Coran", un lieu d’enseignement post-universitaire doté de 300 enseignants, un centre culturel islamique, et un parking pouvant accueillir 4 000 à 6 000 véhicules.
La nouvelle mosquée sera le second grand bâtiment religieux construit dans la région, après la mosquée de l’Emir Abdel Kader, réalisée au milieu des années 1980 à Constantine.
Le Président Bouteflika a initié ce projet pour créer un monument contemporain et historique à l'image des deux célèbres mosquées d'Alger – la Grande Mosquée fondée par les Almoravides au XIème siècle, et la mosquée Ketchaoua, construite par les Ottomans au XVIIème siècle. Les projets proposés par AS Architecture Studio (France), Atsp-Atkins (France et Grande-Bretagne), Krebs Kiefef (Allemagne et Tunisie), Ipro-Plan (Allemagne) et Sarl Genidar (Iran) sont désormais sur le bureau du Président.
Les Algérois, habitués aux projets qui traînent, restent sceptiques. "Le jour où le projet verra le jour, on en reparlera", se contente de lancer Ammi Omar, un habitué de la pêche aux écrevisses près de l’hôtel Hilton.
Nacéra Bouchiba, une enseignante, n’est pas de cet avis. "Au contraire, on a besoin de projets de cette envergure pour changer le visage de la capitale, qui s’enlaidit de plus en plus. Je pense que l’urbanisation de cette zone est de la capitale va permettre aux Algérois de disposer d’espaces de détente, où ils pourront joindre l’utile à l’agréable. Pour les gens qui travaillent pendant toute la semaine, le week-end reste le seul moment pour faire des achats ou sortir en famille. Souvent, on s’en prive, faute de lieux de détente ou de centres commerciaux où l’on puisse trouver des places de stationnement."
[Nazim Fethi] Des hôtels internationaux de prestige tels que le Hilton surplombent déjà la Baie d'Alger |
La partie est de la ville abrite déjà des hôtels de prestige appartenant à de grands groupes internationaux. On y trouve des centres commerciaux, des centres d'affaires, et le tramway d'Alger devrait ouvrir l'an prochain. Seule ombre au tableau : une rivière très polluée qui se déverse dans la mer.
L’oued El Harrach constitue un véritable casse-tête pour le gouvernement et une forte nuisance pour ceux qui habitent sur ses berges. En dépit de l’installation d’une usine de traitement des eaux usées à proximité, la pollution de l’oued reste très élevée, selon une étude confiée à un bureau d’étude japonais qui a mis à l’index les entreprises situées sur les rives de l’oued..
"Le taux de mercure présent dans les eaux de l'oued El Harrach dépasse de 30 fois les normes acceptées mondialement et les prochaines analyses vont démontrer les éventuels risques sur la Baie d’Alger", explique le docteur Mitsuo Yoshida.
Même si le gouvernement algérien a adopté, depuis 2004, le principe du "pollueur-payeur", les usines polluantes continuent à déverser leurs déchets dans l’oued et les installations de traitement des eaux usées installées sur les rives de l’oued restent incapables de résoudre le problème. La dépollution de l'oued El Harrach coûterait plus de 500 millions de dollars.
"Les Américains ont le Mississippi, et nous, nous avons le "Missipipi’", explique Rachid Nouri, un habitant du quartier de Mohammadia.
Et de poursuivre: "L’Etat doit débourser trois milliards de dollars pour la construction d’une mosquée, pour le prestige. Ce même Etat est incapable de traiter les eaux de l'oued El Harrach."
Source : Magharébia
les projets que vous citez sont en consultation des rétissances car les Architectes at plus précisemment l'Ordre nationale des Archiyecte Algériens sont décus du faites que l'etat ne fait pas appel aux compétances Algériennes et que ces projets n'ont été publiés pour un appel a concourir ou appel d'ofres nationnaux et internationnaux ces projet sont déja choisi bien avant. la transparance et l'information sont les points faibles en algérie. c'est désolant Je suis Architecte.
Rédigé par : Vincent | mercredi 09 jan 2008 à 22:40