Le déséquilibre de la balance commerciale s'accentuerait davantage dans les mois à venir, du fait du renchérissement des importations conjugué à la stagnation, en vue des exportations qui souffriraient du relâchement de la demande étrangère.
Le déséquilibre de la balance commerciale s'accentuerait davantage dans les mois à venir, du fait du renchérissement des importations conjugué à la stagnation, en vue des exportations qui souffriraient du relâchement de la demande étrangère.
C'est ce que prévoient les conjoncturistes du Haut commissariat au plan (HCP). «Selon les données disponibles, le contexte extérieur du Maroc devrait être marqué, au cours des mois à venir, par un ralentissement de la croissance dans la zone euro et par les tensions qui pèsent sur les prix du pétrole et des matières premières alimentaires », précisent-ils dans la dernière note de conjoncture du HCP.
Toutefois, nuancent-ils, « l'amélioration anticipée du climat des affaires des entreprises concurrentielles et l'utilisation favorable des capacités de production, alimentées notamment par la demande intérieure, sont de nature à favoriser l'évolution de l'activité des secteurs hors agriculture, dont la croissance pourrait avoir atteint 6,5%, au cours du troisième trimestre ».
Cette tendance baissière de la demande étrangère adressée au Maroc a déjà commencé, il y a quelques mois, avec « des signes qui se sont manifestés au niveau des exportations ». Ces dernières ont affiché une progression plutôt timide au cours des neuf premiers mois de l'année en cours, selon les dernières statistiques de l'Office des changes relatives aux neuf premiers mois de l'année en cours.
En effet, au terme du troisième trimestre, les échanges extérieurs du Royaume ont enregistré un déficit de l'ordre de 94,8 milliards de dirhams, contre 74,9 milliards une année auparavant, soit une aggravation de 26,6%.
Suite à cette évolution, le taux de couverture des importations par les exportations a perdu 4,8 points pour s'établir à 47,8% à fin septembre dernier, contre 52,6% une année auparavant.
Ainsi, au moment où les importations ont évolué de 15,1%, (181,8 MMDH au lieu de 157,9 MMDH), les exportations n'ont progressé que de 4,7% pour atteindre quelque 87 MMDH, selon l'Office.
Cette baisse est due, selon le HCP, au manque de compétitivité liée, entre autres, à la dépréciation du dirham face à l'euro.
Les importations, toujours dopées par une demande interne soutenue et subissant les effets d'un renchérissement des cours des matières premières sur le marché mondial.
Par ailleurs, en plus de cette décélération de la demande mondiale adressée au Maroc, le deuxième trimestre est marqué également par la consolidation de l'investissement, l'orientation favorable des activités non-agricoles et la reprise du marché boursier au troisième trimestre.
A l'inverse de l'activité agricole, explique la note de conjoncture du HCP, les secteurs non-agricoles ont maintenu leur orientation favorable, comme en témoigne le profil ascendant des indicateurs synthétiques de conjoncture.
La valeur ajoutée du bâtiment et des travaux publics a, ainsi, vu son rythme de croissance s'accélérer, pour s'établir à 12% au deuxième trimestre. Le secteur de la construction bénéficie d'une forte demande pour les logements neufs, en ligne avec la hausse de 12% des ventes de ciment et de 33% des crédits immobiliers.
Ainsi, précise-t-on, stimulé par une reprise de la demande locale, le secteur industriel a vu son élan de croissance se renforcer lors du deuxième trimestre (4,7%), malgré le renchérissement des coûts des intrants et le ralentissement des exportations.
L'activité minière a, pour sa part, profité de la fermeté de la demande étrangère de phosphate brut, favorisée par la contraction des stocks mondiaux de céréales.
Source : le Matin.ma
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