Dans un contexte
économique actuel assez difficile, la plupart des marchés sont à
l’arrêt en attendant les signes d’une reprise. Paradoxalement, pour
certains pays, c’est l’aubaine.
De fait les investisseurs se bousculent
au portillon au point qu’ils se retrouvent à l’étroit sur leur marché
habituel.
Le Maroc fait aujourd’hui figure de destination de choix pour
les entreprises internationales. Plusieurs chantiers structurants
confèrent au pays ce positionnement.
Parmi ceux-ci la mise en place
d’infrastructures importantes, notamment un vaste réseau autoroutier.
L’axe Casablanca-Tanger en constitue un des moteurs.
Le Royaume compte
se doter à l’horizon 2015 d’un réseau de plus de 1.800 km pour un
investissement total de 36 milliards de DH sur la période 2008-2015.
Une revue des différents chantiers en cours témoigne de la volonté du
Royaume de s’affirmer comme plaque tournante des échanges entre le Nord
et le Sud.
Marrakech-Agadir : c’est
l’un des maillons importants dans le développement du réseau
autoroutier.
Longue de 230 km, 50 km de cet axe, correspondant au
contournement de la ville de Marrakech, ont déjà été ouverts à la
circulation en janvier 2009. Chez Autoroutes du Maroc (ADM) on estime à
environ 60% l’état d’avancement global des 180 km encore en chantier.
La mise en service de cette deuxième partie est prévue pour mi- 2010.
L’une
des grandes difficultés pour la réalisation de cette autoroute se situe
au niveau du relief très accidenté entre Marrakech et Agadir.
Aussi, de
nombreuses entreprises ont été mises à contribution pour la réalisation
de cette infrastructure. Il s’agit de la société marocaine Houar, mais
aussi les entreprises Seprob et SNCE.
La réalisation des travaux à
partir du tronçon Imintanout – PK 13, considéré comme très difficile en
raison de la traversée d’une zone montagneuse, a été confiée en grande
partie à des entreprises étrangères.
Par
ailleurs, des soucis liés notamment à la résiliation des contrats avec
la société serbe Planum, adjudicataire du tronçon Amskroud-Agadir (11
km), et la koweïtienne Burhan (RN 8 et Chichaoua), ont perturbé
l’avancement effectif des travaux.
La réalisation de ces tronçons, qui
a nécessité de nouveaux appels d’offres, a été confiée à la société
Hajji et à la turque Mak-Yol. Autres perturbations, qui ont rapport
avec les fortes pluies enregistrées en début d’année, ont ralenti les
travaux.
Toutefois,
«l’autoroute sera livrée dans les temps», assure-t-on à ADM. Déjà le
groupement Houar-Seprob, en charge des travaux sur le tronçon
Chichaoua-Imintanout (33 km), estime remettre sa partie en mars.
Même
son de cloche chez la société chinoise Covec qui pense finir dans les
délais.
L’axe
Marrakech-Agadir est le lieu d’un fort trafic des véhicules poids
lourds. Selon ADM, la circulation de ces véhicules sur ce tronçon
dépasse la moyenne nationale. D’un coût de 8 milliards de DH, la mise
en service de cette autoroute va permettre de décongestionner les
villes traversées par ces poids lourds.
Cela a également l’avantage de
favoriser « un gain de temps (2 heures) pour les transporteurs ainsi
qu’une réduction du coût d’utilisation des véhicules de l’ordre de
20%», indique-t-on à ADM.
Fès-Oujda : la
région de l’Oriental connaît une dynamique assez importante ces
derniers mois. Entre la mise en place de la première zone industrielle
intégrée à Oujda, l’inauguration de la première partie de la station
Saïdia et le projet Nador West Med, l’ouverture à la circulation de
l’autoroute Fès-Oujda prévue en 2011 tombera à point nommé.
Celle-ci va
permettre une connexion de l’Oriental aux autres pôles de développement
du pays. Elle nécessitera un investissement de plus de 10 milliards,
hors coût d’acquisition des terrains.
La nouvelle infrastructure
prolongera l’axe Rabat-Meknès-Fès, pour former à terme un grand axe
structurant Est-Ouest. Longue de 320 km (plus grand axe autoroutier mis
en chantier par ADM), la réalisation de cette autoroute se fera sur 12
sections.
Chez Autoroutes du Maroc, on annonce un taux d’avancement
global des travaux de l’ordre de 28%. Ce qui pourrait laisser planer
quelques doutes par rapport à la livraison effective de cette
infrastructure prévue en 2011. Un report serait-il envisageable?
Chez
ADM, on se veut confiant: «les travaux avancent conformément aux
prévisions. L’achèvement sur l’ensemble des tronçons est prévu pour
2011». Selon la société Covec, adjudicataire des tronçons entre Taza et
Guercif (64 km), on annonce la fin des travaux pour octobre 2010.
Contrairement à l’autoroute Marrakech-Agadir, celle de Fès-Oujda sera
livrée en bloc. D’autres appels d’offres concernant la signalisation
verticale, celle horizontale et les gares de péage sont en attente
d’être lancés.
Casablanca-Rabat : c’est
l’axe majeur du réseau autoroutier du Royaume. Il concentre la majorité
des flux entre le Nord, le Sud et le Centre du pays. Selon ADM, «40.000
véhicules par jour ont transité par cet axe en 2008, soit une
augmentation de près de 8% par rapport à 2007».
Aussi,
l’élargissement de l’autoroute de deux à trois voies devrait-il
permettre de supporter l’évolution croissante du trafic sur cet axe.
Les travaux d’élargissement, sur une distance de plus de 57 km, se
feront par l’intérieur dans le terre-plein central sur 85% du linéaire
et par l’extérieur sur les 15% restants, à l’approche des viaducs de
franchissement des oueds.
Concrètement,
l’élargissement se fera à l’intérieur des terres par ajout d’une voie
de 3,50 m dans les deux sens de circulation. Les travaux se feront
entre la bifurcation de Casablanca au sud et la rocade de Rabat au
niveau de l’échangeur de Hay Riad au nord.
Déjà
la première phase des travaux a démarré en début d’année. Ceux-ci
consistent à dégager le terre-plein central grâce à l’enlèvement des
plantes et au nettoyage.
Le gros des travaux démarrera en septembre, en
raison de la saison estivale.
L’élargissement de l’autoroute nécessitera un investissement de plus d’un milliard de DH. La fin des travaux est prévue en 2012.
La
mise en service de ces infrastructures devrait doper le chiffre
d’affaires de ADM. Pour 2008, il s’élevait à 1,21 milliard de DH, soit
une hausse de 16% par rapport à 2007. Une croissance attribuée
essentiellement à l’augmentation du trafic de l’ordre de 12,7% sur la
même période.
Source : Yawatani