La performance logistique d’un site est la condition sine qua non de son
attractivité dans un contexte mondial de plus en plus concurrentiel, de son
positionnement dans les échanges internationaux et de ses gains de
productivité.
C’est pour cette raison que les pouvoirs publics en Tunisie
ont récemment lancé un plan global pour la promotion de la compétitivité du
secteur du transport avec la mise en place d’une stratégie axée sur la
modernisation des ports afin de porter à 20% (actuellement à 9%), à
l’horizon 2016, la part de la flotte nationale maritime dans le transport
des marchandises, de maintenir les avantages comparatifs du pays et de
fournir aux capitaines d’industrie les moyens de travailler dans l’esprit du
«Just in time».
L’ouverture d’un guichet unique au port de Radès pour la centralisation de
l’ensemble des procédures, le développement des zones de services
logistiques, la création d’un institut de formation des métiers de la mer et
l’élaboration d’un programme de mise à niveau des transitaires et des
armateurs sont autant d’indices qui soulignent la mutation du rôle classique
du transport comme soutien aux opérateurs vers un secteur générateur de
croissance, d’emploi et de valeur ajoutée.
L’Etat aspire à réduire le coût de la logistique de 20% à 15% du PIB, à
l’instar du taux en vigueur dans les pays émergents, entend s’adapter aux
nouveaux modèles de transport en vogue dans le monde où l’intermodalité
prédomine et table sur le doublement des flux logistiques, qui passeraient
de 95 millions de tonnes en 2007 à 190 millions de tonnes en 2016.
C’est ainsi que nous assistons, dans les principaux pôles marchands de la
planète, au développement de la conteneurisation à deux chiffres, induisant
la création de ports de transbordement.
Le mégaprojet du port en eaux profondes d’Enfidha et la zone d’activités
logistiques attenante de 2000 hectares vont permettre, indique une source au
ministère du Transport, de mieux positionner le pays sur le marché
international des marchandises, fondé sur les infrastructures, les dessertes
internationales et les impératifs de réactivité.
Il s’agit, dans un contexte où les divers modes de transport dans le monde
occidental sont interopérables et directement reliés à des zones d’activités
logistiques, de combiner, en Tunisie, souplesse et rapidité de réactions sur
l’ensemble de la chaîne logistique.
Pour répondre à la complexité des activités logistiques, assurer aux
opérateurs économiques la réactivité souhaitée et générer, pour le site
Tunisie, plus de compétitivité, l’Etat a harmonisé la réglementation en
cours à celle de l’Europe, intégré les technologies de l’information et de
la communication aux infrastructures du transport et pris des mesures de
facilitation de la chaîne logistique en procédant à une profonde réforme de
la manutention portuaire avec la suppression du régime du travail des
dockers et l’organisation du travail des entreprises de manutention sans
interruption (7j/7 et 24h/24).
De même, on a entamé, a affirmé M. Abderrahim Zouari, ministre du Transport,
dans sa dernière rencontre avec la presse, une révision de la réglementation
tunisienne notamment le code des ports et celui des douanes pour faciliter
les règles d’exploitation, encourager l’investissement privé dans les
activités portuaires et intégrer ainsi les dispositions de la convention de
Kyoto relative à la simplification et l’harmonisation des régimes douaniers.
In fine, indique une source à l’UTICA, si des négociations pour
l’établissement d’un accord visant la libéralisation des services aériens
(la politique du ciel ouvert) sont en cours avec la Commission européenne,
les autoroutes de la mer sont aujourd’hui, en Tunisie, une réalité avec la
mise en place du premier projet pilote en Méditerranée (MEDAMOS) sur les
axes Tunis-Marseille et Tunis-Gênes, bénéficiant du programme communautaire.
Source : WebManagerCenter