Une campagne a été lancée mercredi dernier à Beyrouth contre la contrefaçon de produits pharmaceutiques qui semble faire rage au Liban ainsi que dans les pays en voie de développement : estimé a 1 % dans les pays développés, ce trafic atteint ailleurs les 30 %, voire 35 % pour le Liban (Sources : Organisation mondiale de la santé, 2004).
Au très chic Habtoor Grand Hotel, où se déroulait le lancement de cette campagne, ont été présentées les affiches aujourd’hui placardées à Beyrouth : ces affichent représentent des médicaments sous forme de gélules qui se metamorphosent en balles se dirigeant tout droit vers le cœur d’une cible avec le slogan ‘’Les médicaments contrefaits tuent’’ Une façon pour les organisateurs, dont le ministre de la Santé, Mohammad Jawad Khalifeh, d’ illustrer le climat d’inquiétude croissante généré par ce probleme, et d’appeler toutes les personnes concernées, des médecins aux patients, en passant par les hommes politiques, à réagir.
Alors que cette nouvelle campagne bat son plein, certains restent dubitatifs comme Sukkariyyah, avocat et législateur qui milite depuis longtemps contre le trafic de médicaments : ‘’Sansune volonté politique nationale pour une meilleure gestion des médicaments sur le territoire, on ne pourra jamais obtenir de résultats réels ‘’. Pourtant, il y a urgence : l’an dernier, le sujet a fait la une de l’actualite quand on a appris que les médicaments pour soigner des cas de cancer dans un hôpital libanais ne contenaient rien d’autre que de l’eau.
Pour Ziad Nassour, a la tête du syndicat des pharmaciens libanais et vice-président de la conférence internationale des pharmaciens francophones, l’objectif principal est aujourd’hui de réunir tous les acteurs ‘’responsables de la santé du patient’’ afin de définir ‘’une seule ligne de conduite commune’’ pour amener le système judiciaire libanais à considérer la contrefaçon médicamenteuse comme un délit criminel et non plus comme une simple violation des droits privés.
L’absence de centre d’analyse des médicaments, et d’un centre de contrôle efficace contre les entrées illégales de ces produits posent problème. Les politiciens eux-mêmes ne semblent pas exempts de reproches, même si le Liban parait donner le ton a une envie de changement dans la région concernant cette question.
Ainsi pour Sukkariyyah, cette campagne est bonne ‘’en théorie ‘’ mais la nécessité d’un centre d’étude indépendant du gouvernement s’impose pour en garantir le succès.
Source : iloubnan