Cette dernière option, prise par cinq ministres des Affaires étrangères (France, Espagne, Egypte, Tunisie et Jordanie) réunis mardi soir au Caire, est une goutte d’eau dans un désert de mésentente.
L’heureux élu s’appelle Ahmad Massa’deh. Il est jordanien. Mais son élection n’est pas acquise, puisqu’il faudra attendre une autre réunion, prévue le 12 janvier prochain à Bruxelles, pour entériner cette nomination.
Il est déjà avancé que le Jordanien sera secondé par un Palestinien, un Israélien, un Turc et un représentant de la Ligue arabe. Un véritable patchwork, si on ajoute que le siège du secrétariat général sera situé à Barcelone, en Espagne. Cela est, par contre, technique.
Sauf que cette avancée sur le terrain technique n’est pas forcément suivie d’un consensus politique. Et pour cause ! Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, d’habitude très optimiste, est amené, cette fois-ci, à reconnaître des «difficultés au niveau ministériel».«Oui, au niveau des ministres, il reste de petits problèmes entre certains ministres des Affaires étrangères. Nous allons les résoudre pas à pas», a-t-il estimé. Et les difficultés dont parle le chef de la diplomatie sont essentiellement liées à la présence de Avigdor Lieberman, le très radical ministre des Affaires étrangères d’Israël.
Mais cette difficulté, venue essentiellement des pays arabes et musulmans qui partagent l’espace méditerranéen, ne date pas d’aujourd’hui. Les premiers signes de cette défection remontent tout juste à une année.
C’était fin décembre 2008 que l’armée israélienne commettait un véritable massacre en tuant plus 1 400 Palestiniens (dont un tiers d’enfants) sous les regards presque complice du monde occidental. Cela a poussé les pays membres de la Ligue arabe à geler leur participation à cette instance naissante.
«Nous ne pouvons pas nous asseoir à la même table qu’un membre de l’UPM, Israël en l’occurrence, qui agresse un autre membre, la Palestine», avait affirmé au début de l’année 2009, Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères.
Et la position algérienne est partagée par beaucoup d’autres pays. Bien sûr qu’en plus de la question palestinienne, d’autres questions ont freiné l’élan de ce projet lancé en grande pompe le 13 juillet 2008 par Nicolas Sarkozy.
Il s’agit essentiellement de la nature même de l’Union qui n’a jamais été sérieusement définie. «Nous ne voulons pas d’une entité politique», s’est offusqué le ministre algérien des Affaires étrangères qui, comme beaucoup de ses collègues, préfère plutôt une entité qui développe des projets concrets dans des domaines bien précis tels que l’environnement et l’agriculture.
L’Union pour la Méditerranée, qui regroupe 43 pays de l’Union européenne et du Sud de la Méditerranée, a été lancée officiellement à Paris en juillet 2008. Elle est co-présidée par la France et l’Egypte.Mais depuis son lancement, cette entité, qui ambitionne de remplacer le processus de Barcelone et le groupe des 5+5 qui n’ont jamais réellement fonctionné, n’a pas enregistré d’avancées sérieuses, en dehors de certaines rencontres ministérielles et l’accord trouvé d’établir son secrétariat général à Barcelone, en Espagne.
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