C’est officiel : après le désistement de l’opérateur émirati, ses partenaires marocains dans le projet Amwaj, à Rabat, se préparent à sélectionner un autre investisseur disposé à prendre le relais.
Sama Dubaï est loin de voir le bout du tunnel. La dernière confirmation en date des difficultés persistantes du groupe émirati a pris la forme d’une annonce de son retrait du projet Amwaj, le complexe immobilier et touristique de 2 milliards de dollars qu’il devait réaliser à Rabat, en partenariat avec la Caisse des Dépôts et Gestion et SABR Management.
En effet, selon le quotidien marocain "la Vie Eco" , l’Agence d’aménagement de la vallée du Bouregreg (AAVB) et le gouvernement marocain auraient décidé de lancer un appel d’offres en vue de céder les 50% de la joint-venture en charge du projet détenus par Sama Dubaï à un ou plusieurs investisseurs, après que des discussions avec un groupe immobilier d’Abu Dhabi n’aient pas permis d’aboutir à un accord de gré à gré.
En mars dernier, Sama Dubaï avait déjà demandé à ses partenaires –l’AAVB, le groupe CDG et la Caisse Marocaine des Retraites, détenteurs respectivement de 20%, 20% et 10% du capital- et des deux sous-traitants –les entreprises Somagec et Besix- d’arrêter les travaux.Cet épilogue arrive près de deux semaines après l’annonce de l’échec des efforts visant à permettre à ce groupe de Dubaï se sortir de l’ornière par le biais d’une fusion entre Emaar Properties et trois filiales immobilières de Dubai Holding –Dubaï Properties LLC, Sama Dubaï LLC, et Tatweer LLC-, appartenant à Cheikh Mohammed Bin Rachid Al Maktoun, gouverneur de l’Emirat de Dubaï. Annoncé en juin dernier, ce projet a été abandonné parce qu’il n’est pas «économiquement viable pour l’instant», expliquent les deux parties.
La même cause aura-t-elle en Tunisie le même effet qu’au Maroc ? A priori, on ne peut pas l’exclure, d’autant que les retombées des graves difficultés financières de Sama Dubaï sur ses projets dans les deux seuls pays du Maghreb où il s’est effectivement engagé –le Maroc et la Tunisie- ont commencé à s’y faire sentir à quelques semaines d’intervalle.
En effet, c’est en octobre 2008 que le repli de Sama Dubaï, sous l’effet de la crise, s’est manifesté en Tunisie, sous la forme d’une liquidation de "Sama techn Tunisia", une des deux filiales de l’opérateur émirati dans le pays, montée avec le britannique EC Harris, pour superviser l’exécution du projet- la deuxième, «Med Gate Developement» demeurant opérationnelle, du moins sur le papier.
Mais cette mesure n’a pas été suivie –du moins à ce jour- de l’annonce du report et encore moins de l’annulation du projet de la "Porte de la Méditerranée", dont la première pierre avait été officiellement posée en juillet 2007 par le président Zine El Abidine Ben Ali et Cheikh M’hamed Ben Rached Al Maktoum, vice-président de l’Etat des Emirats Arabes Unis, président du conseil des ministres et gouverneur de Dubaï –une cérémonie suivie en octobre 2008 de l’ouverture d’un bureau des ventes.
En fait, il semble que Sama Dubaï, apparemment plus attaché à son projet tunisien, d’une toute autre envergure, ait demandé et obtenu l’accord des autorités tunisiennes pour un report du démarrage des travaux, initialement prévu en mars 2008, jusqu’au recouvrement d’une meilleure santé financière.
C’est ce que donne à penser une déclaration de M. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération internationale, à «Jeune Afrique», en septembre 2009, dans laquelle il assurait que Sama Dubai n’a pas renoncé au projet «Porte de la Méditerranée» et expliquait que «face aux difficultés inhérentes de la crise financière mondiale, le groupe concerné est obligé à demander un délai par rapport au calendrier initial».
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