En
2000, 108 millions de personnes dans cette région ont été dans la
situation de « stress » hydrique et 45 millions de personnes ont
souffert de « pénurie en eau ». Selon différentes études, en 2025, il y
aura 63 millions de personnes en situation de pénurie de l’eau.
La
Méditerranée supporte 30 % du trafic maritime mondial et 22% du trafic
pétrolier. Il semble toutefois que les pollutions par hydrocarbures ne
soient pas les principales impliquées dans la pollution de la
Méditerranée : 80 % des pollutions seraient de source continentale, 70
% des eaux usées déversées chaque année dans la Méditerranée n’étant
pas traités.
En
mars 2008 était approuvée par le Conseil européen l’initiative d’une
Union pour la Méditerranée. L’UpM, qui réunit les Etats membres de
l’Union européenne et les états riverains de la Méditerranée qui n’en
sont pas membres, soit 43 pays au total, a officiellement vu le jour en
juillet 2008.
Il
faut rappeler que l’UpM a été créée sur la base de ce qui avait été
acquis dans le cadre du Processus de Barcelone (1995). L’énergie et
l’environnement sont les thèmes essentiels de l’UpM. Les autres thèmes
tels que l’eau, l’énergie solaire, la dépollution de la Méditerranée et
les autoroutes de la mer sont également au coeur du projet.
La
France a organisé, lors de sa Présidence de l’Union européenne et de sa
Co-présidence avec l’Egypte de l’Union pour Méditerranée, une
conférence des Ministres en charge de l’eau, qui s’est tenue en
Jordanie le 22 décembre 2008.
Les
Ministres ont alors adopté les orientations d’une Stratégie pour l’eau
en Méditerranée (qui sera présentée pour adoption à ces mêmes ministres
et aux chefs de gouvernement en 2010) afin de répondre aux effets du
changement climatique en s’attaquant à des problèmes qui nécessitent
l’implication de plusieurs pays et/ ou organisations.
En effet, le climat méditerranéen, qui compte déjà de courtes périodes de pluie, devrait voir ces précipitations estivales diminuer de 25 %, conséquence des modifications climatiques.
Cette
stratégie commune vise la préservation de la quantité et de la qualité
des eaux tout en réduisant la pression sur les ressources en eau par
des usages plus économes.
Les
projets pour une future labellisation par le Secrétariat Général de
l’Union pour la Méditerranée (UpM) sont entrain d’être identifiés dans
le domaine d’accès à l’eau et de l’assainissement, de développement des
technologies et des usages efficients de l’eau, de protection et de
réhabilitation des milieux naturels et de la dépollution de la
Méditerranée.
Dans
la perspective d’inscrire durablement la participation active des
autorités régionales et locales et de la société civile dans la mise en
oeuvre des projets liés à l’eau dans l’espace méditerranéen, Jean-Louis
Borloo a proposé que ce soit organisé en France, le 23 novembre
dernier, avec l’appui des autorités locales et régionales de le
Méditerrané, une conférence internationale dédiée à « La contribution
des autorités locales et régionales à la Stratégie pour l’eau de
l’Union pour la Méditerranée ».
Focus sur l’un de ces projets
: Accompagner et anticiper durablement les effets des changements
climatiques dans la région Souss Massa Drâa au Maroc (pour les secteurs
urbains / littoraux [Agadir], les secteurs agricoles de la plaine du
Souss, les secteurs ruraux de l’Anti–Atlas).
La
région du Souss Massa Drâa compte parmi les régions les plus
importantes du Maroc. Ses potentialités agricoles, touristiques et
économiques peuvent induire un nouvel élan pour surmonter les défis
actuels. L’une des contraintes majeures, constituant un facteur
limitant, est la disponibilité en eau. L’équilibre ressources /
demandes, reste très précaire dans cette région. Il est encore affaibli
par les sécheresses de plus en plus sévères que connaît la région
depuis les années 1970.
Dans
la région du Souss Massa Drâa, l’eau est un facteur essentiel du
développement, en particulier dans la vallée de l’oued Souss,
caractérisée par d’importantes productions agricoles. La nappe du Souss
est cependant surexploitée et la région dans son ensemble, y compris
les villes d’Agadir et de Ouarzazate, est aussi soumise aux risques
d’inondations soudaines et violentes.
Le
Conseil régional du Souss Massa Drâa en association avec l’Agence du
bassin hydraulique du Souss Massa et du Drâa a engagé une politique de
développement et d’économies des ressources en eau, en particulier par
la modernisation de l’irrigation dans la plaine du Souss et l’apport
d’eau de barrages. Un accord cadre est intervenu en mai 2008 entre le
Conseil régional Souss Massa Drâa, le Conseil général de l’Hérault,
l’Agence de bassin hydraulique du Souss Massa et l’Agence de l’eau
Rhône Méditerranée et Corse.
Le
projet présenté par le Conseil régional du Souss Massa Drâa vise à
préserver une ressource en eau pour les populations actuelles et leurs
activités, et à garantir les conditions de développement de la région
Souss Massa Drâa au bénéfice des générations futures.
Le
projet vient en renfort de la politique imaginée pour enrayer l’exode
rural des zones de montagne : améliorer le cadre de vie des populations
(alphabétisation des femmes, scolarisation des enfants…), notamment
grâce à l’alimentation en eau potable, à l’assainissement et aussi par
le développement de l’irrigation, la création de coopératives de
produits du terroir, la valorisation de la forêt d’arganiers et le
tourisme.
Le
projet, qui s’étend sur une zone géographique large, sera mis en oeuvre
autour de différents axes. Il s’agira d’accompagner l’élaboration et la
mise en oeuvre du Contrat de nappe et de valoriser la production
agricole liée à une gestion rationnelle de l’eau par une meilleure
prise en compte de la fertilité biologique des sols.
Une
procédure de gestion concertée de type SAGE (Schéma d’aménagement et de
gestion des eaux) sera mise en place : approche de gestion intégrée,
incluant notamment l’alimentation en eau potable des quatre Douars de
la commune, la protection de la ressource, l’assainissement, la gestion
du risque inondation et une réflexion sur les spéculations agricoles
associées à une évolution des technologies d’irrigation et à leur mode
de commercialisation. Le projet participera également à la réalisation
d’une opération concertée de type « pluies provoquées » (technique
d’ensemencement des nuages, qui vise à modifier leur structure afin de
les faire pleuvoir).