La mer Morte, l'étendue d'eau la plus salée du monde, pourrait bientôt se réduire à une simple mare. En cause, l'activité humaine, mais aussi les tensions politiques régionales qui font obstacle au projet de sauvetage.
Le niveau de cette mer, située au point le plus bas du globe, baisse d'un mètre par an et son rivage a reculé de plus d'un kilomètre par endroits. Au total, elle a perdu un tiers de sa surface depuis 1970. La mer Morte est menacée d'assèchement dès 2050.
« C'est très grave et personne ne fait rien pour la sauver » en raison du manque de coopération dû au conflit israélo-palestinien, s'alarme Doureid Mahasneh, hydrologue et ancien directeur de l'Autorité de la vallée du Jourdain, un organisme dépendant du ministère de l'Eau et de l'irrigation.
Premier responsable, le détournement des cours d'eau qui l'alimentent. Israël, la Jordanie et la Syrie captent 95 % du flux total du Jourdain à des fins agricoles et industrielles.
L'activité touristique ajoute au problème, de même que le changement climatique qui influe sur la pluviométrie d'une des zones les plus arides du monde.
Pour Doureid Mahasneh, le sauvetage de cette mer « est une question régionale et même internationale compte tenu de son importance historique, environnementale et géographique ».
Un projet de sauvetage prévoyant l'acheminement de l'eau venant de la mer Rouge est né en 2005. Il avait été conçu par la Jordanie, l'Autorité palestinienne et Israël.
Mais la Jordanie se retrouve aujourd'hui seule à réaliser, pour deux milliards de dollars, la première partie de ce projet pharaonique et sujet à controverse.
Une étude d'impact financée par la Banque mondiale est en cours car beaucoup dénoncent les risques de déséquilibre écologique pour la mer Morte.
Les autorités jordaniennes souhaitent appeler les pays développés à consacrer plus de ressources au sauvetage de la mer Morte lors du sommet de Copenhague.
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