Les dernières mesures prises dans le cadre de la LFC 2009, pour
rationaliser les importations, semblent bien rapporter leurs fruits.
En effet, selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS), les importations du blé ont diminué de près de 40,5%, le lait de 29% et les médicaments de 6%.
Cette baisse s’explique aussi par la généralisation de
l’utilisation de la carte magnétique du numéro d’identification fiscale
(NIF) ; cette procédure a permis de réduire de 11% le nombre des
importateurs au cours des dix premiers mois de 2009.
Selon ses initiateurs, la généralisation de l’utilisation du NIF à toutes les opérations de commerce extérieur a été intégrée au Système d’information et de Gestion automatisée des douanes (SIGAD) dans le but d’assainir l’économie nationale.
Cette procédure, qui s’effectue sans aucune intervention
humaine, a permis « un meilleur échange d’informations, une facilité
dans les contrôles fiscaux et un assainissement du fichier, surtout
après la prise par les pouvoirs publics, à partir de cette année, de
mesures d’encadrement », a affirmé à l’APS le directeur du Cnis, M.
Hocine Houri.
L’enregistrement des opérations d’importation et d’exportation, au niveau des bureaux de douanes, est soumis obligatoirement depuis le 10 janvier 2009 à la présentation de la carte NIF, dans le but stratégique d’assainir l’économie nationale, a tenu à rappeler le responsable.
A cet effet, plus de 17 800 interventions ont été
enregistrées lors des 10 premiers mois 2009, contre quelque 20 000 à la
même période 2008, soit une baisse de 10,98%, dont 851 concernent le
secteur public (-13,78 %) et plus de 16 900 pour le privé (-10,83%),
selon les données avancées par le responsable.
S’agissant des relations douanes-banques, M. Houri a souligné que « les douanes travaillent en étroite collaboration avec les banques par la mise en place d’une passerelle d’échanges d’informations permettant le suivi rigoureux des opérations engagées par les banques commerciales notamment ».
Depuis l’adoption en 2001 des recommandations du comité Ad-hoc
concernant les relations entre la douane, la Banque d’Algérie et les
banques commerciales, le Cnis à été chargé de communiquer aux banques
les bases de données des opérations du commerce servant aux apurements
de dossiers de domiciliations engagés par toutes les banques.
Le
dispositif de contrôle sera renforcé davantage grâce aux interventions
coordonnées avec les autres institutions (ministère du Commerce, Banque
d’Algérie et services des Impôts), notamment avec la généralisation du
NIF, ce « qui générera des recettes douanières nettement plus
importantes », a-t-il signalé.
Analysant la structure du commerce extérieur, M. Houri a relève que le solde commercial s’établit à 3,36 milliards de dollars (mds) durant les 10 premiers mois 2009, un excédent en baisse de 90,52% par rapport à la même période 2008.
Ce résultat est dû à une baisse de 47,13% des exportations
qui sont passées de 68,04 mds de dollars durant les dix premiers mois
2008 à 35,97 mds de dollars pour la même période 2009, et des
importations qui se sont stabilisées autour de 32 mds de dollars durant
les mêmes périodes considérées.
S’agissant des importations, le groupe des biens d’équipement industriels occupe le premier rang avec une part de 39,02% du volume global (12,7 mds usd) en hausse de 24,3%, suivi des biens d’équipement agricoles avec 198 millions usd (33,2 %) et le groupe demi-produits avec 25,3%, soit 8,26 mds usd (+1%).
La hausse des importations de ces groupes s’explique, selon
le même responsable, par la relance industrielle et par l’action et
volonté du gouvernement de donner la priorité à la production
nationale.
Par ailleurs, il relève que les produits destinés à la
revente en l’état sont en nette baisse, ce qui s’explique
essentiellement part les mesures prises dans le cadre de la LFC 2009
pour rationaliser les importations.
A ce propos, il a souligné que les importations du blé ont diminué de près de 40,5%, le lait de 29% et les médicaments de 6%.
S’agissant des produits « superflus » (boissons conserves,
dérivés des produits laitiers, chocolat etc…), la facture pour les 10
premiers mois 2009 est de 861 millions USD avec une prévision de
clôture de 1,3 milliard de dollars entraînant ainsi une diminution de
près de 13% par rapport à 2008 (1,17 milliard de dollars).
Evoquant les échanges entre l’Algérie et l’UE, liées depuis 2005 par un accord d’association, M. Houri a relevé qu’au cours des dix premiers mois 2009, les importations algériennes en provenance de l’UE ont enregistré une hausse de 2,07% passant de 17,16 mds dollars en 2008 à 17,52 mds dollars en 2009 malgré une baisse de 27% des produits alimentaires et de 54,39% pour les produits industriels.
Pour les exportations algériennes vers les pays de la ZALE une forte baisse (53,6%) a été enregistrée et qui « s’explique surtout par le fait que l’accord n’est intervenu qu’a partir du début du mois d’avril dernier », selon le responsable.
Le manque à gagner en droits de douanes résultant de l’octroi des avantages préférentiels aux marchandises des pays de la ZALE est évalué à 8,92 milliards de DA, a-t-il dit.
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