Après plusieurs mois de discussions, le gouvernement syrien a finalement ratifié un projet de loi définissant un nouveau seuil minimal à la capitalisation des banques privées locales. Désormais, le capital de ces dernières doit être d'au moins 10 milliards de livres syriennes, soit environ 217 millions de dollars.
Ce seuil représente un accroissement significatif par rapport à la norme précédente de 1,5 milliard de livres syriennes.
Dans un entretien avec l'agence de presse Reuters en juillet dernier, Adib Mayaleh, gouverneur de la Banque de Syrie, avait déclaré que le capital minimum passera à 80-100 millions de dollars, soit quelque 4 - 4,5 milliards de livres syriennes.
Le 28 septembre, soit deux jours avant que le gouvernement ne prenne une décision, M. Mayaleh a annoncé que le plancher sera fixé à 300 millions de dollars.
En pratique, l'obligation de conserver un capital de 10 milliards de livres syriennes ne concernera que les banques conventionnelles, tandis que les institutions islamiques devront avoir un capital d'au moins 15 milliards de livres (326 millions de dollars), contre un seuil de 5 milliards de livres précédemment.
Notons qu'une période de cinq ans sera accordée aux banques locales pour lever les capitaux nécessaires. La plupart d'entre elles ont d'ores et déjà augmenté leurs capitaux respectifs au-delà du seuil minimal requis par la loi, afin de financer leur développement et leur croissance. Néanmoins, ce plancher représente un obstacle majeur pour certaines banques d'envergure plus modeste.
De plus, si la limite budgétaire de 49 % qui est imposée aux participations étrangères dans les banques syriennes reste inchangée, les filiales bancaires de sociétés non syriennes seront obligées d'avoir recours aux investisseurs locaux, étant dans l'incapacité d'obtenir l'intégralité des fonds nécessaires de la maison-mère. Il s'agit d'une difficulté additionnelle pour les banquiers locaux, qui ont exprimé leur hostilité envers les nouvelles exigences émises par le projet de loi, d'autant plus qu'ils peinent à investir leurs liquidités.
Le gouvernement syrien a justifié sa décision par le besoin de s'aligner sur les critères de Bâle II et la nécessité de se protéger des risques posés par l'intégration croissante des banques locales aux marchés mondiaux.
Au cours du même Conseil des ministres tenu le 30 septembre, le gouvernement syrien a également décidé d'augmenter le capital nominal de la Banque foncière, la Banque d'épargne, la Banque industrielle et la Banque populaire à 10 milliards de livres chacune.
Les deux autres banques étatiques de Syrie, à savoir la Banque de la Coopérative agricole ainsi que la Banque commerciale, possèdent des capitaux de 15 et 70 milliards de livres syriennes respectivement.
Source : l'Orient-Le Jour
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