Conçu pour –mieux- transporter les habitants de la capitale, le «Réseau Ferroviaire Rapide» (RFR) va également la transformer profondément, ainsi que cela ressort de l’étude d’impact sur l’environnement de la ligne E –la première à être construite- qui desservira les quartiers de Zahrouni et Sidi Hsine/Essijoumi.
La mise en place de ce nouveau mode de transport, qui viendra s’ajouter à ceux existants –bus, métro, train-, va sans nul doute améliorer la qualité des services dans ce secteur, jusque-là très quelconque.
Toutefois, ce projet va avoir, selon l’étude d’impact réalisé par un groupement de bureaux d’études, outre des retombées positives, des impacts plus ou moins négatifs dans ses différentes phases –acquisition et dégagement de l’emprise des parcelles de terrain nécessaires à sa réalisation, chantier et exploitation- auxquels des mesures générales «d’atténuation et de compensation» sont suggérées par les auteurs.
Durant la première phase, les nuisances prendront la forme d’«empiètement sur 18 parcelles nues, expropriation et démolition d’environ 42 habitations, de 78 locaux commerciaux et administratifs et d’établissements publics (écoles, stade, etc.)», de «dégradation de la qualité paysagère», de «déviation ou déplacement de certains réseaux de desserte (routes, voies ferroviaires SNCFT, eaux usées, lignes électriques, éclairage public, antenne téléphonique), d’«atteintes aux espaces verts et aux arbres d’alignements existants».
Si elle va avoir «un impact positif sur l’emploi et la dynamisation de l’activité de restauration et de certains autres services de proximité dans les quartiers limitrophes», la deuxième phase du projet va également provoquer un certain nombre de nuisances : perturbation de la circulation des biens et des piétons, impacts sonores et visuels dus aux engins et aux travaux, ainsi que sur la qualité de l’air, en raison du dégagement de poussières et émissions gazeuses, risque de pollution accidentelle, etc.
En phase d’exploitation, la plus importante, puisque durable, les impacts sont à la fois négatifs et positifs.
Au rayon des effets positifs, l’étude signale l’«augmentation de la valeur foncière et du standing par l’amélioration de la desserte des quartiers anarchiques de Sijoumi, Jayara, etc.», «les possibilités de développement de nouvelles activités économiques dans les rues voisines et autour des stations», l’«amélioration des conditions de circulation et de l’état des routes», ainsi que «des conditions de drainage le long de l’emprise et des routes latérales», des moyens de transport en commun et du «taux de desserte», la «projection de parking et de parcs de relais», et l’«embellissement» des espaces notamment le long de la sortie ouest et autour des futurs stations.
Les effets négatifs sont également multiples, et se manifestent au niveau des développements économiques et urbains induits, du plan de la circulation et des infrastructures routières, du drainage et de l’écoulement des eaux fluviales : élévation du prix des terrains et «plus grande pression de l’urbanisation sur les terres agricoles périurbaines», «plus grandes difficultés des couches les plus modestes à accéder au logement», «détérioration de la valeur foncière par enclavement des commerces et services ou exposition au bruit et aux vibrations de résidences», «contraintes et difficultés pour le trafic routier», «gêne ou obstacle à l’accès pour les habitations, les commerces et les établissements publics», «suppression d’aires de stationnement ou obstacle à l’accès aux parkings existants», difficultés pour le transit des eaux vers la sebkha, déviation des itinéraires des bus, détérioration du paysage liée à la présence des murs de la ligne RFR.
Pour atténuer ces effets ou les compenser, l’étude propose une série de mesures pour les différentes phases du projets, du dégagement de l’emprise (satisfaire l’ensemble des demandes d’indemnisation «par une démarche concertée», les étendant aux «parcelles non expropriées mais subissant des dommages momentanés ou durables par l’enclavement», et remplacer par des stades de quartiers les espaces actuellement utilisés comme aire de jeu par les jeunes des quartiers de Saïda, Mellassine, Hraïra et Ezzouhour), à l’exploitation (prévoir la croissance urbaine et revoir les documents d’urbanisme, accélérer l’élaboration de l’étude d’aménagement et de valorisation des Berges de Sebkha Essijoumi, étudier l’offre et la demande de logements sociaux dans les délégations de l’ouest de Tunis, mettre en place des plans de circulation routière pour les différents passages à niveau fermés pur organiser le trafic routier, utiliser des procédés de limitation des nuisances sonores, entretenir et nettoyer régulièrement les passages piétons inférieurs et les équiper de caméras de surveillance pour garantir la sécurité des utilisateurs, etc.
En plus de ces mesures, consignées dans un «Plan de gestion Environnementale du Projet» (PGE), l’étude propose de procéder à une deuxième évaluation des impacts deux ans après la mise en service du projet.
Source : WebManagerCenter
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