LES déchets ont envahi ces derniers temps les artères de la capitale économique.
Les habitants doivent encore supporter ces amas d’ordures domestiques, leurs odeurs infectes, les bouteilles vides et les sacs en plastique.
Que des éléments néfastes pour la santé publique … Cet état de fait ne concerne pas seulement les quartiers défavorisés de la ville, mais également des artères comme les boulevards Massira Al Khadra, Anfa ou encore Ibn Sina réputés avenues chic de la grande ville.
Tout cela remet en cause les efforts fournis par les trois sociétés délégataires en charge de l’assainissement liquide dans la métropole (Sita Maroc, Segedema et Tecmed).
Rappelons que les termes de l’accord liant ces entreprises au Conseil de la ville portent essentiellement sur la collecte, le transport et l’évacuation des déchets ménagers vers la décharge de Médiouna. Il est à noter que la quantité de déchets produite annuellement par les Casablancais est estimée à 1 million de tonnes.
A la signature du contrat, en février 2008, les sociétés délégataires se sont engagées à nettoyer les points noirs de la ville, à sensibiliser les habitants à la question environnementale et à mener auprès de ces derniers des campagnes d’information sur la propreté et la salubrité urbaines.
Contactée
par L’Economiste, Tecmed, dont «l’ambition est de faire de Casablanca
une ville propre et saine», affirme que les moyens techniques ont été
aménagés et les moyens humains mieux organisés.
Le matériel est
sophistiqué et le personnel compétent: de nombreux camions-bennes à
ordures, des agents de collecte de déchets et de nettoiement beaucoup
plus motivés et constamment contrôlés.
En chiffres, l’opération de collecte des ordures s’appuie sur 1.060 agents de la commune en plus des 400 employés que Tecmed a elle-même mobilisés.
Malgré des efforts notables, les sociétés délégataires, toutefois, peinent à débarrasser la ville de ses détritus. Cette dernière reste sale, ce qui entraîne des problèmes très préoccupants.
En effet, ces amas d’ordures ne sont pas seulement à l’origine des odeurs pestilentielles, ils sont surtout sources de nuisances au niveau de la santé publique. «Les effets sont alarmants, notamment en matière de toxicité, de problèmes respiratoires ou encore d’allergies», souligne Abdelfattah Abdou, médecin généraliste.
Outre l’impact sur la santé publique, il faut aussi tenir compte des conséquences catastrophiques au niveau écologique, entre autres la pollution de la nappe phréatique.
Décidément, Casablanca n’est pas encore tirée d’affaire, il serait peut-être temps de passer aux moyens fermes, par exemple les sanctions à l’encontre des pollueurs, ou plutôt leur mise en application.
Faudrait-il appliquer le principe de pollueur payeur aux citoyens qui se rendent coupables de déversement de déchets sur les trottoirs? Parce qu’en fin de compte, rendre la ville meilleure, c’est aussi réveiller la conscience collective.
Source : l'Economiste
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