Ces derniers jours, le drapeau rouge mis sur la carte de la météo des plages, du fait du mauvais temps, tout le long de la côte algérienne, a incité les baigneurs à la prudence face au risque de noyade et non pas à cause de la pollution.
L’environnement marin n’a pas de frontières et la pollution ne fait pas la différence entre les plages.
Pollution marine ou pollution atmosphérique ?
D’abord, les soupçons ont visé les bateaux qui passent au large, le déballastage ou carrément le rejet de déchets toxiques ont été envisagés.
Ensuite, quelqu’un a parlé d’une algue nuisible qui serait présente dans les rivages méditerranéens.
Puis, des responsables de l’ONEDD (Observatoire de l’environnement et du développement durable), repris par la radio, ont évoqué, analyses préliminaires à l’appui, l’hypothèse plutôt d’une pollution atmosphérique puisque «même des personnes qui n’étaient pas dans l’eau ont été touchées».
Autre preuve avancée par l’ONEDD pour étayer cette hypothèse : la faune et la flore marines n’ont pas été contaminées.
Pour l’heure, seuls sont connus les symptômes, rapportés par la presse : gêne respiratoire aiguë, irritation du larynx, affection des yeux et, dans certains cas, dit-on, vomissements et fièvre.
En fait, les premières informations imprécises ont alimenté la rumeur et ce qui est arrivé aux baigneurs d’Aïn Témouchent a créé la psychose chez les estivants.
D’autant plus que sur le littoral algérien, les
années se suivent et se ressemblent. Le discours des responsables est
toujours le même, ils sous-estiment la pollution des eaux de baignade ;
la réalité, critère de la vérité, ne change pas, la pollution est bien
là, visible à l’œil nu. Quand ce ne sont pas les eaux usées qui se
mêlent à l’eau de baignade, c’est une décharge sauvage qui dénature la
plage et le beau paysage.
Il y a des moments de la journée où rien ne flotte à la surface de
l’eau donnant une impression de propreté puis brusquement c’est comme
si un égout s’était déversé sur le bord de mer.
La mousse, les sachets en plastique et d’autres saletés qui surnagent indiquent incontestablement un risque pour les baigneurs qui - sans doute, faute de mieux - s’en accommodent et restent dans l’eau.
Pour protéger les zones côtières contre la pollution, la loi sur le littoral fait obligation aux agglomérations côtières de se doter d’une station d’épuration des eaux usées (pour les plus de 100 000 habitants) ou de procédés quelconques d’épuration pour les autres.
Un commissariat national du littoral créé par cette loi veille, en
principe, au respect de son application.
D’autre part, le gouvernement
est lié par les engagements internationaux de l'Algérie en matière de
protection de la Méditerranée dans le cadre du dispositif mis en place
par la Convention de Barcelone.
Enfin, les dépenses relatives aux actions de protection, de réhabilitation, de dépollution et aux interventions d’urgence, sont couvertes par un Fonds national pour la protection du littoral et des zones côtières.
Source : La Nouvelle République
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