Dans le cadre du programme LIFE Third Countries 2006 (LIFE06 TCY/MA/000254), la conférence internationale sur la gestion durable des déchets solides (conférence MWM-09) a été organisée le 19 et 20 juin 2009 à Azemmour, sous le thème: « Conception d'un système de gestion de déchets solides domestiques au profit de petites collectivités urbaines au Maroc » (projet WasteSUM).
Ce projet est financé par l'Union européenne avec la contribution de la Faculté des Sciences de l'Université Chouïab Doukkali et de ses partenaires: l'Université Nationale Technique d'Athènes (Grèce) et la Municipalité d'Azemmour. La conférence MWM-09, qui a fait suite à deux autres importantes rencontres internationales récemment organisées par l'Université Chouïab Doukkali en collaboration avec ses multiples partenaires a connu une participation massive de chercheurs, experts et professionnels (plus de 200) de plusieurs pays dont notamment le Maroc, la Grèce, Chypre, l'Angleterre, l'Espagne, la France, l'Algérie, la Tunisie et la Mauritanie.
Lors de la cérémonie d'ouverture, M. Kouam, président de l'Université Chouïab Doukkali a rappelé l'intérêt des problématiques abordées lors de l'atelier et mis particulièrement l'accent sur la nécessité pour la recherche, et les décideurs d'impliquer fortement tous les acteurs dans les différents programmes de développement urbain.
Le représentant de la municipalité d'Azemmour s'est montré très touché du choix de la ville pour accueillir cette conférence internationale.
Ensuite, les participants ont examiné plusieurs thèmes portant, entre autres, sur " la réglementation et la politique nationale de gestion des déchets", " le bio-traitement des déchets solides", "le traitement thermique et physicochimique des déchets solides", "le recyclage des déchets " et "Déchets solides et impact sur l'environnement".
Lors des travaux de cette rencontre, on a démontré qu'il y a cinquante ans, on produisait des déchets sans se soucier de leur devenir. Ensuite, on a développé des outils de traitement conçus pour minimiser l'impact environnemental.
Aujourd'hui, il s'agit de valoriser les déchets, c'est-à-dire d'en faire des ressources. Cette nécessité s'explique par la raréfaction des ressources naturelles et un changement de mentalité avec l'entrée des entreprises dans une phase concrète de développement durable, du moins dans les pays développés.
L'une de leurs premières attentes est de faire en sorte que les déchets soient de plus en plus recyclés et valorisés. Car la dégradation de l'environnement a aussi des effets à long terme sur la production de ressources et sur le potentiel humain et de ce fait menace l'écosystème de façon globale.
Ainsi, cette conférence a été organisée dans le but de trouver les meilleures solutions pour adapter les stratégies de gestion des déchets solides municipaux aux réalités urbaines, foncières, sociales et même culturelles
Selon le Pr. Omar Assobhei, l'Université Chouïab Doukkali, à travers ses équipes de recherches, en particulier le laboratoire Biomare et l'Unité Case, versées dans le domaine des bioremédiations des eaux usées et des déchets solides, compte faire de ces événements un rendez-vous annuel d'échanges d'expériences, d'information sur les meilleures technologies adaptées au contexte méditerranéen et d'ouverture sur le secteur socioéconomique et administratif.
Elle compte ainsi soutenir le secteur de traitement des eaux et des déchets au Maroc en apportant, non seulement des technologies innovantes de par le monde, mais aussi en contribuant à la formation de jeunes chercheurs pour pérenniser cet apport scientifique et technologique.
Il a aussi affirmé que l'expertise acquise par les laboratoires de recherche de l'Université Chouïab Doukkali en matière de traitement des eaux usées et des déchets solides sera mise au service des petites collectivités locales, qui faute de moyens financiers suffisants, ont souvent abandonné ce secteur crucial pour la protection des populations et de l'environnement.
En effet, le laboratoire BIOMARE et l'Unité CASE ont pu développer dans le cadre de quatre grands projets financés par l'Union européenne (Medawre en 2003, Morocomp en 2005 et WasteSum en 2006) et par l'Académie Hassan II des Sciences et Techniques (Ralbi en 2008) des outils et des procédés adaptés aux besoins des petites collectivités locales, en particulier :
-Un logiciel d'aide à la décision pour le choix du meilleur procédé de traitement des eaux usées qui tient compte des options de réutilisation des eaux traitées en agriculture.
-La construction d'une unité innovante de compostage des boues d'épuration des eaux usées et des déchets organiques biodégradables (unité installée à la Station expérimentale de l'ORMVAD à Zemamra).
-Mise au point d'un système de gestion des déchets urbains (outils, logiciel, d'étude d'impact environnemental EIE, LCA, analyse de données, formation, diffusion, etc.).
-Construction d'une station pilote innovante de traitement des eaux usées adaptée aux petites collectivités locales et aux installations touristiques en zones reculées.
L'ensemble de ces réalisations est accessible aux décideurs et professionnels de ce secteur avec des possibilités de formation et d'encadrement pour la maîtrise de ces outils par leur personnel.
Ainsi, la conférence MWM-09 a été une occasion pour les
chercheurs de l'Université Chouïab Doukkali de faire montre de leurs
réalisations et aussi de débattre des perspectives de leur
amélioration. C'était aussi l'occasion de réunir des experts
internationaux pour échanger leurs expériences.
Pour une meilleure qualité de vie
De tous temps et en tous lieux, la production des déchets est inhérente aux activités humaines, qu'elles soient domestiques, agricoles, industrielles ou commerciales.
Ce n'est qu'avec le fait urbain qu'elle devient véritablement une problématique publique. La croissance de la population urbaine et l'extension continuelle de l'espace occupé entraînent d'énormes difficultés dans la gestion de l'environnement.
Aujourd'hui, de nombreuses villes produisent des déchets solides municipaux dont elles ne peuvent se débarrasser. Ainsi, la concentration humaine dans les villes a transformé les périphéries en poubelles.
L'intensification de l'activité humaine (industrialisation, produits synthétiques, concentration sociale …) a modifié considérablement le processus d'élimination des déchets. Le déchet est donc une conséquence de notre mode de vie et sa composition dépend du type d'habitat. Le déchet est finalement une fatalité dès lors qu'on ambitionne de produire et de consommer.
D'autre part, les gestions économiques attendent plus des services de ramassage des ordures, mais portent une attention insuffisante à la réduction de la production de déchets et au recyclage.
La compréhension des dynamiques et coûts de la gestion des déchets solides municipaux doit être améliorée, au sein du public et au sein de l'administration et des politiciens.
L'échec des politiques de gestion des déchets solides municipaux dans la plupart des villes des pays en voie de développement montre qu'il est temps d'adapter les stratégies de gestion des déchets solides municipaux aux réalités urbaines, foncières, sociales et même culturelles, dans ces villes.
Source : le Matin
Commentaires