La médecine aéronautique au Maroc vient d’être reconnue en tant que spécialité.
La Faculté de médecine de Rabat a, depuis début mai, son UFR de médecine aéronautique.
La médecine aéronautique est une médecine
d’expertise, qui vise non pas à ce qu’un pilote ou toute personne
navigante soit bien portante mais plutôt à «être apte», physiquement et
psychiquement.
Et cela doit être conforme à des normes et des standards
très stricts. Si ces derniers sont actualisés de façon continuelle en
Europe et aux USA, au Maroc, plusieurs observateurs estiment qu’il est
urgent et impératif de changer plusieurs dispositions en matière
d’expertise médicale du personnel navigant.
Et pour être au diapason
des récentes données scientifiques dans ce domaine, la Société
marocaine de médecine aéronautique a organisé à la Faculté de médecine
de Rabat, le 9 mai, une journée scientifique, dont les principaux
thèmes ont porté sur la formation en médecine aéronautique, les normes
ophtalmologiques pour un pilote, la désinfection et la désinsectisation
des avions.
Le Pr Driss Moussaoui, président actuel de la Société
marocaine de médecine aéronautique, rappelle que cette dernière a été
créée en 1996 par des médecins civils et militaires, qui ont le diplôme
français de médecine aéronautique et spatiale de France.
C’est une
spécialité qui s’intéresse à l’interface santé et milieu aéronautique
civil et militaire. La santé des pilotes et du personnel navigant
commercial (stewards, hôtesses de l’air), la santé des passagers et
l’influence du milieu aéronautique sur la santé et les pathologies des
passagers sont au centre de ses préoccupations. Autre aspect important
de cette spécialité médicale, la détermination des normes de santé qui
permettent au personnel navigant de voler et de continuer de voler.
Les
normes marocaines suivent celles en vigueur en Europe (normes JAR) et
en Amérique du nord et surtout celles de l’Organisation internationale
de l’aviation civile (OACI). Ces normes sont appliquées par le Centre
d’expertise médicale du personnel navigant de l’Hôpital d’instruction
militaire Mohammed V de Rabat, précise le Pr Moussaoui.
La nouveauté au
Maroc est que la spécialité vient d’être reconnue officiellement par
les autorités marocaines. Par ailleurs, la Faculté de médecine de Rabat
va, pour la première fois, ouvrir un poste de professeur agrégé en
médecine aéronautique.
D’ailleurs, cette même faculté vient de créer
début mai 2009, l’unité de formation et de recherche (UFR) en médecine
aéronautique. Cette spécialité s’intéresse à deux grandes familles de
patients. Les pilotes à risque médical, diabétiques, en post-infarctus,
opéré des yeux, asthmatiques, âgés ou pilotes de voltige.
Puis, il y
a les passagers à risque, notamment ceux opérés récemment des yeux,
avec une pathologie du tympan ou ayant des antécédents de pneumothorax.
Autre grande problématique de santé à laquelle doit faire face le
spécialiste de la médecine aéronautique, c’est la prescription
médicamenteuse, dont la principale recommandation est de ne pas
prescrire des médicaments ayant des effets sur la vigilance,
l’équilibre et la vision et éviter tout médicament récent (de moins de
5 ans), dont on ne connaît pas toute la pharmacovigilance.
Enfin, pour toutes les questions relatives à la santé du personnel navigant, il faut s’informer auprès du Centre d’expertise médical du personnel navigant à l’Hôpital d’instruction militaire Mohammed V de Rabat.
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