Le Maroc est parvenu, au cours des
dernières années, à améliorer de façon constante et remarquable les différents
indicateurs de santé, à la faveur de la ferme volonté du Roi Mohamed VI qui
accorde un intérêt particulier à la santé de tous les Marocains et grâce aux
différents programmes et mécanismes mis en œuvre par le ministère de la Santé à
cet effet.
Les performances réalisées dans ce domaine se sont traduites,
notamment, par l'amélioration de l'espérance de vie à la naissance des Marocains
qui est aujourd’hui de 73 ans.
L'évaluation de l'état de santé de la
population appréciée à travers un certain nombre d'indicateurs a permis de
mettre en relief un ensemble d'acquis positifs en terme d'amélioration de l'état
de santé de la population, de l'offre de soins, du financement, des médicaments
et de la sécurité sanitaire.
L'état de Santé de la population
La démographie de la population
marocaine a enregistré un changement notable grâce aux efforts entrepris
notamment par le programme de planification familiale.
En effet, le taux
d'accroissement annuel a connu une diminution sensible avec, en 2004, un taux de
1,4% alors qu'il était de 2,7% en 1964.
L'indice synthétique de fécondité a
connu également une forte diminution passant de 7 enfants par femme en 1962 à
2,5 en 2004.
Grâce aux différentes stratégies adaptées au contexte
épidémiologique spécifique à chaque maladie, des acquis indéniables ont été
enregistrés. Il s'agit notamment de :
* L'éradication ou l'élimination d'un
certain nombre de maladies (poliomyélite, diphtérie, tétanos néonatal, rougeole,
trachome, paludisme, bilharziose) ;
* Généralisation de la couverture
vaccinale, 95% en 2006. Elle est de 92% pour le BCG (xaccin contre la
tuberculose), 94% pour le DTCP3 (vaccin contre la diphtérie, tétanos, coqueluche
et poliomyélite), 92% pour le VAR (vaccin anti-rougeoleux), 92% pour le HB3
(vaccin contre l'hépatite Virale B), de 89% pour les naissances protégées contre
le TNN (tétanos néonatal) et de 88% pour la RR (vaccin contre la
rougeole-rubéole en milieu scolaire) ;
* Contrôle de l'endémie de la
tuberculeuse et la décentralisation de sa prise en charge avec intégration dans
le réseau des soins de santé de base ;
* Amélioration de la situation des
ophtalmies transmissibles surtout celles relatives au trachome ;
*
Généralisation de l'accès et de la gratuité à la trithérapie pour les malades
atteints du SIDA ;
* Substitution de l'insuline humaine 40 unités par
l'insuline humaine 100 unités afin d'augmenter la sécurité et la qualité des
soins au profit des malades diabétiques.
L'offre de soins
La couverture sanitaire par les Etablissements de
soins de santé de base (ESSB) s'est nettement améliorée.
Le nombre de ces
établissements est passé de 394 en 1960 à 2.578 en 2006. La desserte de la
population qui était de 29.500 habitants par ESSB en 1960, est passée à 11.890
en 2006.
Cette augmentation a permis la prise en charge de la population et plus
particulièrement celle du milieu rural dont le ratio habitant par ESSB est passé
de 27 300 en 1960 à 7.164 en 2006. En
milieu urbain, ce ratio est passé d'un
ESSB pour 37.000 habitants en 1960 à 25.319 habitants en 2006.
S'agissant des
hôpitaux, leur nombre est passé de 52 en 1960 à 130 en 2006 dont 35 sont des
hôpitaux spécialisés et 95 sont généraux, soit une augmentation de 75
établissements hospitaliers au cours des quatre dernières décennies.
Quant à la
capacité litière, elle est passée de 15 500 à plus de 26.452 lits pour la même
période.
Le réseau hospitalier est renforcé par la construction de trois
nouveaux centres hospitaliers universitaires et de pôles d'excellence (centres
d'ophtalmologie pédiatrique, centres des brûlés et centres d'oncologie).
De
même, on souligne la mise à niveau du plateau technique d'un nombre important
d’hôpitaux, ainsi que l'équipement des établissements de santé.
Les
Ressources humaines
En matière des ressources humaines, on souligne
surtout l'évolution positive de l'effectif des médecins qui est passé de 979
médecins en 1960 à 17.188 en 2006. La densité médicale a atteint en 2006, soit 1
médecin pour 1.775 habitants.
De même, on note un développement et une
autonomie importante dans la formation des professionnels de santé. La capacité
nationale de formation des médecins à partir de 1962 a permis de pourvoir le
système en médecins généralistes et spécialistes, en pharmaciens et chirurgiens
dentistes.
La formation médicale s'est renforcée par la mise en fonction de deux
facultés supplémentaires à Fès et Marrakech, celle de Tanger et d’Oujda vont
bientôt voir le jour.
La formation du personnel paramédical a connu également
un développement considérable. Les structures actuelles de formation sont au
nombre de 21 avec une capacité d'accueil avoisinant 2.000 étudiants.
Le financement
Pour améliorer davantage la solvabilité de la demande
dans le cadre d'une approche de solidarité et de mutualisation du risque et
augmenter le financement global du système de santé qui ne représente
aujourd'hui que 5% du PIB, on souligne la mise en place d'un nouveau système de
couverture médicale de base composé d'une assurance maladie obligatoire de base
(AMO) fondée sur les principes de l'assurance au profit des personnes actives et
des titulaires de pensions des secteurs public et privé, et d'un régime
d'assistance médicale (RAMED) fondé sur le principe de l'assistance sociale au
profit des personnes qui ne sont pas éligibles à l'Assurance maladie obligatoire
de base.
L'AMO, qui est entrée en vigueur le 18 août 2005, a permis d'étendre
la couverture maladie à plus de 30% de la population pour un panier de soins
couvrant tous les grands risques y compris les greffes d'organes.
Concernant le
RAMED, il fait l’objet d’une expérimentation dans un site pilote dans la région
de Beni-Mellal, sa généralisation progressive sur l’ensemble du territoire est
prévue pour 2010
Le médicament
Le secteur pharmaceutique
privé, bien organisé, est classé à travers son industrie, deuxième d'Afrique par
la production d'une large gamme de produits en obéissant aux standards de
qualité internationaux.
Le secteur de la distribution des produits
pharmaceutiques est performant et permet de couvrir l'ensemble du territoire
national. Le réseau des pharmacies s'est largement densifié, ne couvrant plus
seulement les zones urbaines mais s'étendant de plus en plus au milieu
rural.
La sécurité sanitaire
En vue d'assurer la qualité des
médicaments et des produits pharmaceutiques, le ministère de la Santé, s'appuie
sur le Laboratoire national de contrôle des médicaments (LNCM) qui vient d'être
accrédité (fait partie du réseau des laboratoires européens de
référence).
Afin de renforcer et de sécuriser l'approvisionnement du sang, de
ses dérivés en respectant les standards et les règles techniques qui en
régissent l'utilisation, le ministère de la Santé a pu construire un nombre
important de Centres régionaux de transfusion sanguine, de banques de sang et
l'organisation d’audits continus au niveau de tous les centres de transfusion
sanguine ainsi que l'instauration de l'hémovigilance et de l'assurance qualité à
l'échelle nationale.
Dans le cadre de la surveillance individuelle des
travailleurs professionnellement exposés aux rayons ioniques et la surveillance
de l'environnement et des denrées alimentaires et la gestion des problèmes
toxicologiques à l'échelle individuelle et collective, le Ministère de la Santé
dispose des centres nationaux performants à savoir le Centre national de radio
protection (CNRP), le Centre national anti-poison et de pharmacovigilance (CAPM)
et l'Institut national d'hygiène (INH).
NB : Les chiffres qui figurent
ci-dessus peuvent avoir connu des modifications du fait de l’évolution rapide du
secteur. Nous nous ferons un plaisir de les actualiser ces données dés que
possible.
Source : Al Bayane