Un fonds pour financer des projets concrets euro-méditerranéens a été lancé jeudi à Alexandrie, en Egypte, au delà du gel politique de l'Union pour la Méditerranée depuis la guerre de Gaza.
A l'initiative de l'Egypte, qui co-préside l'UPM avec la France, une réunion de bailleurs de fonds a permis le lancement de ce fonds "InfraMed" visant à mobiliser 2 milliards d'euros pour des projets de développement.
"Il s'agit de la première réussite concrète" depuis le début de l'UPM, a déclaré le ministre égyptien du Commerce et de l'Industrie, Rachid Mohamed Rachid, qualifiant ce fonds de "nouveau modèle de développement entre le Nord et le Sud".
Le patron de la mission UPM pour la France, et inspirateur de ce projet-phare, Henri Guaino, s'est félicité de cette "volonté de faire quelque chose en Méditerranée" malgré des "conditions économiques et politiques compliquées".
"C'est un message d'optimisme", a-t-il lancé, notant que depuis les blocages politiques surgis depuis la guerre de Gaza, aucun des 43 membres "n'avait demandé sa dissolution, ni à la quitter". "Tout le monde a fait le dos rond", a-t-il dit.
Victime collatérale de l'offensive israélienne à Gaza, du 27 décembre au 18 janvier, l'UPM n'a pu tenir de réunions politiques, les pays arabes posant toujours des conditions à se réunir autour d'une table avec Israël.
Mais, une réunion informelle la semaine passée à Bruxelles, a donné mandat à la France et à l'Egypte pour animer la machine UMP, qui n'a pas encore de secrétariat, et oeuvrer à la préparation de la reprise du dialogue politique.
Les projets sont centrés sur le développement durable, avec des thèmes clefs comme la dépollution de la Méditerranée, l'énergie, en particulier solaire, l'amélioration de la vie dans les villes, et les infrastructures de transports.
Le fonds InfraMed a été initié l'été dernier par deux institutions, la française Caisse des dépôts et consignations (CdC) et l'italienne, Cassa depositi e prestiti (CdP).
La Caisse de Dépôt et de gestion (CdG) du Maroc, et la banque d'investissement égyptienne, EFG-Hermes les ont rejoint à la réunion d'Alexandrie. D'autres institutions du Golfe pourraient suivre.
Par ailleurs, la Banque Mondiale a annoncé sa disposition à allouer 750 millions de dollars pour financer un ambitieux plan solaire méditerranéen.
Un parc énergétique de 130 centrales solaires dans le pourtour méditerranéen à horizon 2000 devrait coûter entre 60 et 80 mds d'euros.
Ces projets de partenariat publics et privés "ne sont pas suffisants pour que la paix s'installe miraculeusement en Méditerranée, mais ils en sont une condition", a indiqué M. Guaino.
Lancée en juillet 2008 Par le président français Nicolas Sarkozy, l'UPM vise par une "union de projets" à sortir de l'ornière le processus de dialogue euro-méditerranéen dit "de Barcelone", né en 1995.
Source : RomandieNews
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