La valorisation énergétique et la gestion écologique des déchets industriels au Maroc : Tel était le thème principal d'un atelier organisé à Casablanca, jeudi dernier, par ECOCIM, une entreprise créée par trois groupes cimentiers au Maroc, et l'agence allemande de coopération internationale la GTZ. Intervenant lors de cet événement, l'ambassadeur d'Allemagne au Maroc, Ulf Dieter Klemm, a indiqué que son pays s'est décidé à accompagner et faire profiter le Maroc de son expérience et de son savoir-faire en matière de production propre et d'environnement.
Chose qui est tout à fait souhaitable vu que «la croissance démographique, le développement économique et l'amélioration du niveau de vie aient engendré une augmentation de la quantité et une complexité de la qualité des déchets », a déclaré Abdelkader Ajir du secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement.
Surtout que cette évolution, a-t-il ajouté, n'a pas été accompagnée par des mesures adéquates entraînant ainsi des effets négatifs sur la santé de l'Homme et sur l'environnement en général.
En effet, la gestion des déchets au Maroc souffre de plusieurs contraintes, tels la multitude d'intervenants et la faible coordination entre eux, l'insuffisance des moyens financiers alloués, l'absence d'une filière adaptée de tri, collecte et traitement des déchets spéciaux, l'absence d'un système approprié de surveillance et de contrôle, manque aussi de normes relatives à la gestion des déchets et l'insuffisance de la formation et de la sensibilisation du personnel.
Pour remédier à cette situation, selon A. Ajir, « le Maroc a entrepris, récemment, une série d'actions visant la mise en place des outils et de mécanismes nécessaires pour une gestion écologique et rationnelle de ce secteur ».
C'est dan s ce cadre que s'inscrit le Partenariat public privé (PPP) entre le secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement, GTZ et ECOCIM. Ce PPP contribuera à la maîtrise des impacts environnementaux et des dangers et risques liés à une mauvaise gestion des déchets industriels.
Il participera également à la préservation des ressources et matières premières à travers le développement de filières de valorisation et de recyclage des déchets industriels, et à l'économie en énergie moyennant l'utilisation de combustibles alternatifs dans les fours de cimenterie. A cet effet, plusieurs mesures ont été prises.
Quatre sont en cours de concrétisation, à savoir la valorisation des déchets ménagers de la commune de Témara, celle de biomasse à travers des installations de biogaz, le montage et l'implémentation d'un programme de formation initiale et continue sur la gestion des flux de matière dans le secteur des Déchets et la valorisation matérielle et énergétique et gestion écologique des déchets industriels non dangereux.
Quatre autres sont en cours de préparation. Il s'agit de l'élimination des emballages vides de produits phytosanitaires, la gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques, le recyclage et valorisation de matériaux/ déchets contenant du plastique en coopération avec l'Association marocaine de plasturgie (AMP) et, le recyclage et la valorisation des déchets électriques et électroniques.
Reste à signaler qu'à la fin de l'atelier, trois groupes de travail, animé par des experts en gestion des déchets, ont été constitués pour sonder les besoins et les attentes des entreprises et partenaires du projet de partenariat.
Ce projet de partenariat public-privé (PPP) entre le Secrétariat d'Etat chargé de l'Eau et de l'Environnement, GTZ et ECOCIM cadre parfaitement avec la politique gouvernementale visant à promouvoir un développement durable et respectueux de l'environnement.
D'autant plus qu'il va permettre aussi bien de maîtriser les impacts environnementaux et les dangers et risques liés à une mauvaise gestion des déchets industriels, que la réalisation des économies d'énergie.
A titre d'exemple, les cimentiers en Allemagne ont économisé 52% de leur consommation en recourant à l'incinération des déchets ; en France, l'économie est de 30 % alors qu'au Maroc elle est établie à 15%. Le recours aux déchets comme combustibles de substitution peut être développé davantage au Maroc sachant que le pays produit par an, selon Ecocim, quelque 475.000 tonnes de déchets industriels (dont 204.000 tonnes dangereuses) et près de 7 millions de tonnes de déchets ménagers.
Source : le Matin
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