LA nouvelle aérogare de l’aéroport Ibn Batouta reflète exactement l’esprit de la ville qu’elle dessert, une nouvelle plateforme à la pointe de la technologie et ouverte sur le futur.
La nouvelle aérogare qui soufflera dans quelques mois sa première bougie est, en effet, le symbole de la renaissance d’une ville. Elle a été inaugurée en juillet dernier par le Roi et n’a eu aucun mal à être certifiée pour la troisième année ISO 9001/2000.
Cette infrastructure a apporté à Tanger un réel gain, tant en capacité aérienne qu’en image. «L’ancien aéroport n’était absolument pas à la hauteur des aspirations de la ville de Tanger», se plaît à faire remarquer Mohamed Hitmi, agent de voyages et ancien président du CRT de Tanger-Tétouan.
Spacieuse, aérée et naturellement éclairée, elle contraste largement avec l’ancien terminal. Dès leur descente d’avion, les voyageurs sont accueillis dans un grand espace où sont accomplies les formalités de police et qui est capable de traiter un gros porteur en moins de 15 minutes, selon Bouchta Mosaid, directeur de l’aéroport Ibn Batouta.
Pour lui, la certification n’est qu’une formalité, le point nodal reste le voyageur. «Le voyage n’est pas toujours une expérience de tout repos et il s’agit de tout faire pour assurer un transit dans de bonnes conditions», explique le directeur.
Et là, l’aérogare de Tanger est bien placée avec une capacité de plus de 1,5 million de passagers par an et un hall d’accueil qui s’accapare une grande partie des 12.000 mètres carrés de superficie.
La salle d’attente est, elle aussi, assez spacieuse pouvant accueillir plus de 500 personnes et capable de gérer deux départs en même temps. Quant à l’arrivée, Ibn Batouta est capable de prendre en charge jusqu’à 4 avions.
Environnement oblige, la nouvelle structure est dotée d’un système d’économie d’énergie active et passive. Ce dernier est basé sur l’éclairage naturel à travers les murs et cloisons en verre dont est équipé l’aéroport, à l’image des grandes plateformes européennes.
En parallèle, Ibn Batouta est équipé d’un système de génération d’énergie solaire qui permet d’économiser jusqu’à 25% sur la facture finale, confie Mosaid. D’ailleurs, un grand écran affiche en permanence la consommation électrique issue des panneaux solaires ainsi que l’équivalent en CO2 non rejeté.
Le voyage via l’aéroport de Tanger peut s’avérer aussi une expérience «artistique». En effet, ce terminal accueille de manière permanente des collections de toiles exposées le long des salles d’attente et des couloirs du hall d’entrée.
Il s’agit de meubler le temps d’attente par une activité enrichissante, explique Zahir Rhimou, responsable qualité de l’aérogare.
Mais la plus grande révolution réside dans le traitement des bagages. C’est cet aspect qui faisait, en effet, l’essentiel des critiques de l’ancienne aérogare. Dans la structure actuelle, leur traitement s’opère grâce à des moyens modernes et leur transfert des soutes de l’avion vers les tapis roulants se fait, désormais, en quelques minutes.
En matière de sécurité, il n’y a rien à signaler. Un réel contrôle d’accès avec scanner et système de surveillance électronique par caméras vidéo est instauré. Prochainement, le système sera étendu à l’ensemble du périmètre.
Et comme une bonne nouvelle ne vient jamais seule, les chiffres d’exploitation de l’aéroport de Tanger affichent une progression à deux chiffres alors que d’autres aéroports commencent à s’essouffler.
En effet, Ibn Batouta a accueilli, depuis le début de l’année, 146.000 passagers, soit une croissance d’environ 49% par rapport à la même période 2008. Des chiffres qui démontrent le potentiel de la plateforme et aussi son attractivité.
Déjà, l’année dernière, l’aéroport avait accueilli près d’un demi-million de passagers (soit une croissance de 30% par rapport à 2007). Selon les projections de l’ONDA, la capacité maximale de l’aéroport, 1,5 million de passagers par an, sera atteinte en 2015.
L’aérogare s’étend sur 12.000 mètres carrés. L’investissement a été de 240 millions de DH, dont les deux tiers pour le bâtiment central. Les équipements aéroportuaires ont coûté près de 36 millions de DH. Elle est équipée de 200 mètres carrés de cellules photovoltaïques produisant quelque 18 kilowatts-heure, de quoi satisfaire le quart des besoins énergétiques des installations.
Source : l'Economiste
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