Depuis la flambée des cours mondiaux du prix du baril, le débat sur les énergies renouvelables a pris de l'ampleur à tel point que beaucoup d'analystes conviennent aujourd'hui pour dire que l'éolien, le solaire, la biomasse et le thermique sont l'avenir.
Au Maroc, la question n'est pas non plus éludée car la stratégie nationale, en matière de ressources énergétique, a toujours consacré une large part aux énergies renouvelables. Déjà depuis une dizaine d'année, cette problématique est au coeur des investissements de l'État.
D'ailleurs, les multiples réalisations en attestent largement. On peut rappeler à ce sujet, le Parc de AbdelkhalaK Torres à Tanger, pour une puissance installée de 50.4 MW.
Mis en service en août 2000, cette unité produit annuellement, en moyenne, près de 226 GWh/an. Tout comme le Parc expérimental (Tanger) avec une puissance installée de 3.5 MW pour une production annuelle moyenne de 14.5 GWh.
Il a été mis en service à la même année. Toujours dans le solaire, le Parc de Essaouira constitue une des plus belles réussites (Puissance installée : 60 MW en exploitation) avec une production annuelle de 200 Gwh en moyenne.
C'est l'année dernière qu'il a été mis en service. Pour le solaire, Mme Amina Benkhadra, ministre de l'Énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement, fait le point sur les grandes réalisations (lire l'entretien). Mais les efforts du Maroc, dans sa démarche de diversification de ses ressources énergétiques ne se limitent pas là puisque d'autres projets sont en cours de réalisation.
C'est le cas du nouveau Parc, situé entre Tanger et Tétouan, dont la Puissance installée est de 140 MW pour une production de 526,5 GWh. il sera opérationnel en 2009.
De son côté, la Centrale thermo- solaire à cycle combiné (énergie primaire d'origine fossile et les énergies renouvelables) de Ain Beni Mathar. D'une puissance de 472 MW dont 20 MW d'origine solaire, cette centrale sera mise en service en 2009.
On peut également évoquer le programme "EnergiPro" qui offre la possibilité aux autoproducteurs de produire leur électricité à partir des énergies renouvelables, en acheminant sur le réseau de transport l'électricité à partir des sites de production vers les sites de consommation.
Ainsi par cette mesure, l'excédent de production est racheté par l'ONE à un tarif préférentiel de + 20 % par rapport à l'autoproduction par des moyens d'autoproduction non renouvelables. Pour compléter ses offres, une nouvelle loi vient d'être adoptée (lire l'encadré).
En outre, plusieurs industriels se sont déjà regroupés en consortium pour totaliser des puissances en adéquation avec les gisements éoliens. Il n'est donc pas étonnant que le Maroc affiche son ambition à la hausse dans ce secteur.
"Le Maroc dispose d'un potentiel important en énergie éolienne évalué à 6.000 MW en éolien et d'un ensoleillement moyen de 5 KWH/m2/j, et notre ambition est de pouvoir réaliser 1.000 MW en éolien à l'horizon 2012 dans le sud marocain, comme Tarfaya ou le nord, comme Tanger", soulignon-t-on dans les locaux du ministère.
Cette projection est importante quand on sait qu'à l'état actuel, la part des énergies renouvelables dans le bilan énergétique national est de 4%. D'où porter ce taux à10% à l'horizon 2012, soit l'équivalent de 20% de la consommation électrique nationale, aura un impact appréciable sur l'activité économique.
La même ambition est affichée pour le solaire thermique (production d'eau chaude sanitaire) avec l'installation de 240000 m2 de chauffes eau solaires (CES) à l'horizon 2012 pour atteindre l'objectif de 440 000 m2.
Le solaire photovoltaïque n'est en reste, non plus, puisqu'il est prévu la réalisation de projets pilotes de microcentrales photovoltaïques chez les particuliers; qui débiteront sur le réseau Basse Tension, l'intégration du PV au niveau des applications énergétiques décentralisées, à hauteur de 10 MW en 2012 et 80 MW à l'horizon 2020. Un ensemble de programmes, une fois réalisés, permettront au Maroc de diminuer sa dépendance énergétique.
Après l'adoption, à l'unanimité, par la Chambre des Conseillers dans sa séance du mardi 22 juillet 2008, du projet de loi n°16-08 modifiant et complétant le Dahir n° 1-63-226 du 14 Rabii I 1383 (5 août 1963), puis adopté par le 23 juillet 2008 par la Commission des Secteurs Productifs de la Chambre des Représentants, c'est une nouvelle ère qui s'ouvre dans le secteur énergétique au Maroc.
En effet, cette loi répond désormais aux attentes des auto producteurs désireux d'investir dans la production d'électricité en augmentant le seuil de l'autoproduction qui passe de 10 à 50 MW, elle permet également à l'ONE, dans le cadre de l'autoproduction électrique à partir des sources énergétiques nationales et notamment renouvelables, de conclure avec des producteurs ou des groupements de producteurs des conventions de gré à gré pour la concession de la production d'électricité pour leur usage exclusif.
Cette loi permet enfin aux auto- producteurs d'accéder au réseau de transport dont les conditions seront fixées dans le cadre de convention à conclure avec l'ONE.
Source : La Nouvelle Tribune
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