Selon
l’Organisation mondiale de la santé, l’AVCI est la
troisième cause de mortalité et la première cause
de handicap chez l’adulte. Ceci est vrai aussi bien pour les pays
industrialisés que dans les pays en voie de
développement.
Et si les années 1990 ont connu une véritable percée dans la connaissance des AVCI ainsi que leur traitement, le développement d’unités neurovasculaires a permis de rationaliser la prise en charge de ces patients et de réduire à la fois la mortalité et la morbidité.
Depuis quelques années, le Maroc a entamé une véritable transition épidémiologique, caractérisée par un rôle de plus en plus prépondérant des maladies chroniques non transmissibles dans la mortalité et la morbidité de la population.
Pour toutes ces raisons, plusieurs scientifiques marocains, ont élaboré un véritable cahier de charge, sous forme d’un travail épidémiologique prospective qui donnera des éléments objectifs pour une connaissance précise de la prévalence et de l’incidence des AVCI au Maroc, du taux de mortalité par AVCI et de la sévérité du handicap (hémiplégie, aphasie, démence...) engendrés par cette maladie, ainsi que de son coût économique.
Il s’agit d’une évaluation quantitative et qualitative du rôle des affections cardiaques, des facteurs nutritionnels, biologiques et génétiques dans la genèse de l’accident vasculaire cérébral ischémique (AVCI), tels sont les objectifs assignés à ce gigantesque travail académique, initié par le collège « sciences et techniques du vivant », relevant de l’Académie Hassan II des sciences techniques, et dont le rapport définitif sera remis par les experts marocains en septembre 2011.
Sur cette étude, intitulée Epidémiologie prospective de l’accident vasculaire cérébral ischémique, travaillent 44 universitaires marocains. Ils sont neurologues, radiologues, généticiens, biologistes, pharmaciens, statisticiens, neurophysiologistes, cardiologues, endocrinologues et nutritionnistes.
Cet intérêt particulier des scientifiques pour les accidents vasculaires cérébraux ischémiques vient du fait que ces derniers constituent un véritable problème de santé publique. Les études cliniques et paracliniques (scanner cérébral, écho-doppler des vaisseaux du cou et échographie cardiaque) ouvriront la voie pour connaître la fréquence des différents types d’AVCI (lacunaires, athéroscléreux, emboliques..), ainsi que la nature des cardiopathies en cause.
L’analyse du rôle des facteurs de risque vasculaire (hypertension artérielle - HTA -, diabète, tabac...), du régime alimentaire et nutritionnel, des anomalies lipidiques et génétiques permettre d’évaluer l’implication de ces différents facteurs dans la genèse des maladies cérébrovasculaires.
La publication des résultats de cette première étude du genre au Maroc, qui aura nécessité un budget de 4 MDH, planifiée pour 2011, sera l’occasion de faire des recommandations précises pour le développement d’une véritable politique de santé concernant les AVCI (mise en place de structures de prise en charge à la phase aiguë et développement de centres de rééducation et de réadaptation pour les patients).
La prévention en matière d’AVCI, qu’elle soit secondaire ou primaire, des facteurs de risque vasculaire est capitale.
Et cette prévention ne pourra être efficace, que si cette même étude, cible également les connaissance et les moyens communicationnelles modernes à mettre en place, pour changer les attitudes et les comportements, des professionnels de la santé et du grand public, vis-à-vis de cette pathologie hautement handicapante.
Source : MarocInfo
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