La dégradation de la qualité de
l’eau de robinet est-elle la principale cause qui a poussé
les habitants de plusieurs régions notamment ceux du Grand-Tunis
(gouvernorats de Tunis, Manouba, Ariana et Ben Arous) à opter
pour l’eau minérale, souvent coûteuse ?
D’un goût un peu salé, on constate lorsqu’on remplit un verre d’eau du robinet, que l’eau a une couleur blanc-grise accompagnée d’une fermentation.
Dans d’autres cas, l’eau prend la couleur rouille ou jaune de sable. Ces cas sont souvent observés lorsqu’il y a une reprise de l’eau du robinet après une coupure de quelques heures. Dans le premier cas, la coloration est due à la pression de l’air avec l’eau.
Trois minutes après, l’eau retrouve sa couleur d’origine et on peut boire tranquillement. Tandis que dans le second cas, le changement de la coloration est généré par le mélange de l’eau avec des grains de sables ou avec des résidus de rouille au moment de la réalisation des travaux de réparation au niveau de la canalisation d’eau.
Dans ce dernier cas, il est déconseillé de boire cette eau, il faut attendre jusqu’à ce que l’eau du robinet devienne propre, nous expliquent des responsables au complexe de production de l'eau potable de Ghdir El Golla (délégation de Mornaguia).
L’eau qu’on boit dans la région du Grand-Tunis, destiné à presque deux millions habitants qui consomment en moyenne entre 280.000 m3 d’eau par jour en hiver et 450.000 m3 par jour en été, est un mélange d’eau en provenance du Canal Mejerda (Medjez El Bab), Barrage Kasseb (Amdoun) et Barrage Béni M'tir (Fernana).
L'eau brute en provenance de ces ressources est traitée (décantation, filtration et désinfection) dans le laboratoire du complexe de production de l'eau potable de Ghdir El Golla, situé sur une superficie totale de 400 ha.
Le complexe dispose, également, d’une réserve en eau brute qui permet la sécurisation de l’alimentation et l’approvisionnement en eau du Grand-Tunis et aussi du Nord du Cap-Bon (Zaghouan et Bizerte) durant un mois.
Des prélèvements périodiques d'eau sont effectués, par le laboratoire de Ghdir El Golla, au niveau des gouvernorats du Grand-Tunis, Zaghouan et Bizerte, en particulier au niveau des régions couvrants les universités, les foyers, les hôpitaux, les cafés, l'objectif étant d'analyser et contrôler la qualité de l'eau (degré de salinité, produits nocifs, pollution,...).
Selon les chiffres fournis, sur 92 mille prélèvements effectués par an dans cette région, un taux de 1,5% est détecté infirme.
Ce taux est "conforme" aux normes internationales qui sont fixées à 5% par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), précise un chef au laboratoire.
La capacité de traitement de l’eau dans le complexe de Ghdir El Golla est de 600.000 m3 par jour ce qui permet de répondre aux besoins de la région du Grand-Tunis jusqu’à 2010. Selon des experts de la Sonede, les efforts déployés en Tunisie en matière de mobilisation de ressources hydrauliques vont favoriser jusqu'à 2030, un équilibre entre l'offre et la demande estimée à 2721 millions m3.
Au-delà de cette date, un déséquilibre va apparaître et la demande d'eau sera supérieure aux ressources conventionnelles exploitables, entraînant nécessairement un accroissement du recours aux ressources non conventionnelles.
Sur un total d’environ 2 millions d'abonnés à la Société Nationale d'exploitation et de distribution d'eau (Sonede), ceux des régions côtières (propriétaires d'hôtels, d'usines) constituent les plus gros consommateurs d'eau avec un taux de 46%, suivis des abonnés de la région du grand Tunis (34%) et des régions intérieures (20%).
Et pourtant, la moyenne de consommation annuelle par tête d’habitant en Tunisie a été multipliée par 10 en l’espace de 20 ans. Cette moyenne annuelle par habitant qui était de 5 litres est actuellement de 50 litres et les prix sont plus chers que le litre de lait !
Source : AfricanManager
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