Le transport urbain est parmi les problèmes épineux qu’affrontent les habitants et les visiteurs de la capitale. Pour ces derniers, il s’agit d’un calvaire quotidien: des files d’attente et un service dans de mauvaises conditions.
La situation pourra s’aggraver davantage dans les prochains jours suite à l’arrêt d’activité de la société Al Hanâa. Celle-ci est en situation de liquidation judicaire.
Le jugement du tribunal de commerce de Rabat a été exécuté par l’autorité de tutelle. Du coup, 420 employés se retrouvent au chômage. Ces derniers contestent cette décision tout en rappelant que l’arrêt d’activité doit intervenir à partir du 6 octobre prochain.
«Après son jugement du 7 juillet dernier, le tribunal a accordé un délai supplémentaire de trois mois pour continuer le fonctionnement de notre société», explique un représentant du personnel lors d’un sit-in organisé devant le siège de la wilaya.
Outre cet aspect social, d’autres conséquences sont attendues. Ainsi, plusieurs lignes ne seront plus desservies par les 64 bus de la société liquidée. Il s’agit notamment des lignes n° 10, 15, 16, 28, 35 et 36.
La majorité assure la liaison entre Rabat et certains quartiers de Salé à forte densité de population comme Hay Essalam et la région de Salé jadida. Avec la rentrée des classes, la situation deviendra plus compliquée.
Pour y remédier, «il serait préférable d’autoriser les autres opérateurs privés d’exploiter les lignes vacantes», propose Driss Sentissi, président de l’autorité délégante pour le transport urbain. Selon ce dernier, il s’agit d’une solution provisoire en attendant la désignation du futur gestionnaire du transport au niveau des villes de Rabat, Salé et Témara.
Il s’agit d’un dossier complexe que ce soit sur le plan technique ou social, raison pour laquelle son traitement a pris beaucoup de temps, environ 18 mois.
Sur ce point, il faut rappeler que trois groupements sont restés en lice pour décrocher le contrat de la gestion déléguée. Chacun de ces groupements a pour chef de file un opérateur de renommée internationale.
Il s’agit de Keolis, National Express (maison mère d’ALSA) et Veolia. L’offre de cette dernière a été classée en première position, suivie par celle de Keolis.
Pour le moment, le dossier est entre les mains de l’Intérieur pour préparer le cahier des charges et le contrat juridique pour entamer des négociations avec Veolia en premier lieu.
L’élaboration du contrat a été confiée à un grand avocat de Casablanca. En principe, le document devait être examiné par l’autorité délégante lors de la réunion prévue hier à la wilaya de Rabat.
«Si les négociations avec Veolia n’aboutissent pas, on passera au deuxième candidat, à savoir Keolis», souligne Sentissi. «On espère boucler ce dossier complexe dans les meilleurs délais», ajoute-t-il.
Le social est parmi les aspects les plus difficiles à gérer dans le cadre de ce dossier. Plusieurs sit-in ont été organisés par des employés de certaines sociétés de transport privées. Il en est de même pour les 350 agents de l’ex-Régie autonome de transport urbain de Rabat.
Les responsables de la ville déploient tous les efforts pour assurer le recrutement des employés de ces sociétés par le futur opérateur. Leur nombre dépasse les 2.500 personnes. Cela est possible dans le cadre d’un regroupement entre l’adjudicataire du marché et la majorité des opérateurs privés.
Source : l'Economiste
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