Une ventilation à froid retire en moyenne un gramme d'eau par mètre cube d'air ventilé. Pour sécher 10 tonnes de foin rentré à 60% de matière sèche (MS), il faut évaporer trois tonnes d'eau.
Le ventilateur doit ainsi fonctionner de nombreuses journées pour que le fourrage atteigne les 88% de MS nécessaires à une conservation optimale.
Un équipement de 70 kW nécessite environ un mètre cube de bois par jour. Avec une telle puissance et pour des séchoirs de taille restreinte (environ 400 m3), il est possible de ventiler entre 8 à 10°C de plus que l'air ambiant.
La soufflerie intégrée au brûleur exige une alimentation électrique. L'installation et le fonctionnement d'une chaudière à bois implique le respect des exigences contre les incendies.
Les chauffages à bois pour habitations, combinés avec un échangeur de chaleur, s'utilisent toujours plus pour le séchage du foin en réchauffant l'entrée d'air du ventilateur. Les échangeurs de chaleur sont relativement avantageux à l'achat.
La puissance de la chaudière et la distance entre le brûleur et le séchoir doivent être cependant adaptées.
Le réchauffage de l'air à l'aide de capteurs solaires est une technique largement reconnue. La faisabilité et la rentabilité d'une telle installation méritent d'être étudiées dans tous les cas. Le recours à un spécialiste est conseillé pour éviter les erreurs de dimensionnement. L'investissement coûte entre 10 000 et 25 000 francs.
La surface optimale de capteurs solaires correspond au double de la surface ventilée. Le dimensionnement du canal doit être conçu de manière à ce que le flux d'air ne dépasse pas 5 m/s.
Les couvertures en tôle conduisent mieux la chaleur que les plaques fibro-ciment, alors que les tuiles sont relativement peu efficaces. Rejets thermiques de biogaz
En été, de nombreuses installations de biogaz ne valorisent pas suffisamment leur production de chaleur. Ainsi, l'utilisation des rejets thermiques pour le séchage du foin pourrait être financièrement avantageuse.
L'installation de biogaz Bregy et Stalder à Viège (VS) chauffe l'eau entre 70 et 80°C et la transfère par pipeline vers le séchoir situé 100 mètres plus loin.
A proximité des ventilateurs, l'eau passe dans un échangeur de chaleur, d'où elle ressort entre 30 et 40°C. L'installation permet ainsi de valoriser au mieux la chaleur durant l'été et d'accélérer le séchage des trois fois 2000 m3 de fourrage séché par année.
Les exploitants, qui ont utilisé en partie du matériel d'occasion, ont investi 40 000 francs dans cette extension.
La soufflerie interne requiert en plus une alimentation électrique. Malgré ces désavantages, les chauffages à mazout sont relativement bon marché, entre 5000 et 10 000 francs. Leur installation est de surcroît flexible et rapide.
Ce système représente une bon- ne alternative pour les exploitations qui n'ont besoin de chauffer l'air que quelques heures par année.
Déshumidificateur - pompe à chaleur
Il faut encore y ajouter des coûts d'énergie supplémentaires. L'entretien annuel du déshumidificateur par une entreprise spécialisée n'est pas à sous-estimer.
Les influences météorologiques et les exigences de qualité de l'exploitant sont deux critères décisifs pour améliorer l'efficacité du séchage du foin.
Ces investissements supplémentaires sont spécialement recommandés pour les exploitations sans ensilage et situées dans des zones humides et à l'ombre.
A l'avenir, le chauffage au sol du tas de foin avec de l'eau chaude pourrait devenir une solution. Mais pour le moment, ce système est encore à l'étude.
Le procédé «ventilation et déshumidification» atteint les coûts les plus élevés, avec 1,53 fr. par dt. Quant au séchage avec capteurs solaires, ses coûts énergétiques sont les plus faibles, avec 0,82 fr. par dt. Les calculs se basent sur un coût au kWh de 13 centimes.
Selon les conditions météorologiques, les capteurs solaires augmentent d'en moyenne 5°C la température de l'air ambiant et font chuter le taux d'humidité relative de 10 à 30%.
L'énergie emmagasinée par ces capteurs permet ainsi une économie substantielle d'électricité par la réduction de la durée de ventilation et ce pour un coût d'investissement relativement modeste.
L'appui d'un conseiller est fortement recommandé pour dimensionner correctement toute nouvelle installation de capteurs solaires. Agroscope Reckenholz-Tänikon a développé un logiciel de calcul à cet effet.
Source : AgriHebdo
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