Si l'éolien a l'avantage de produire, avec un impact
environnemental faible, de l'électricité a partir du
vent, la démultiplication des éoliennes n'est pas sans
causer d'importants problèmes de gestion.
C'est notamment le cas
en Allemagne où les 19 460 éoliennes (au 31
décembre 2007) constituent le premier parc éolien mondial
avec près de 20 GW de puissance installée.
Alors que cette puissance représente près de 15 % de
la capacité totale de production d'électricité du
pays, l'énergie éolienne n'a contribué à la
production qu'à hauteur de 7,2% en 2007, une différence
évidemment due à l'inconstance du vent.
Or cet aspect
imprévisible de la production éolienne complique la
gestion de l'ensemble du dispositif de production et de transport
d'électricité.
En effet, lors des périodes de vent
important, la production éolienne est à son maximum avec
une électricité qu'il convient d'acheminer jusqu'aux
usagers, faute de pouvoir la stocker (1).
Toutefois, les gestionnaires
de réseaux considèrent qu'au-delà de 20 % à
25% d'éolien dans la puissance installée totale, les
fluctuations de production deviennent très complexes à
gérer et sont une source de saturation des lignes
électriques.
Si l'Allemagne n'en est pas encore à ce seuil, elle s'en
approche un peu plus chaque année avec une puissance
éolienne installée qui continue de progresser et
inquiète le président de l'agence fédérale
de régulation des réseaux, Matthias Kurth, lequel
considère qu'un "...engorgement du réseau à moyen
terme n'est pas à exclure".
Pour palier à ce
problème, la solution est simple, construire de nouvelles lignes
à haute tension. Néanmoins, à l'inverse de la
France, il semble qu'il soit plus facile d'installer des
éoliennes que de telles lignes en Allemagne...
Si la pénurie de lignes à haute tension se fait
déjà ressentir, ce n'est rien par rapport à ce que
va nécessiter le développement des capacités de
production d'électricité avec une douzaine de centrales
thermiques (pour l'essentiel au charbon), dans les 4 ans à
venir, et la mise en œuvre d'un important programme éolien
offshore (en mer).
Rien que pour ce dernier, l'agence allemande de
l'énergie estime ainsi que le réseau devra recevoir
l'appoint d'environ 850 km de nouvelles lignes d'ici à 2015 et
voir le renforcement de 400 km de lignes actuelles.
1- Bien que la recherche soit particulièrement active dans le domaine du stockage de l’électricité, aucune solution satisfaisante n'est adaptable à l'échelle industrielle aux parcs éoliens actuels.
Source : Univers-Nature
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