Chasse au gaspi et optimisation de la consommation…, c’est le mot d’ordre du ministère de l’Energie qui fait de l’efficacité énergétique son cheval de bataille.
C’est même un axe important de la stratégie déclinée par Amina Benkhadra, ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement.
D’ailleurs, une loi sera consacrée à l’efficacité énergétique et le Centre des énergies renouvelables se transformera en Agence et y sera dédié.
Une panoplie de mesures impliquant plusieurs départements ministériels est prévue. Elle touche les industriels et les particuliers et permettrait de réaliser 15% d’économie en 2020.
Pour réduire la part des produits pétroliers dans le bilan énergétique, industriels et particuliers sont invités à changer de manière de faire et de consommer. Le département de l’Energie propose aux industriels de recourir à chaque fois que possible à la cogénération et à l’autoproduction pour limiter la consommation de fuel.
Dans l’éolien, le seuil d’autoproduction est revu à la hausse. Il passe de 10 à 50 MW. Ce qui permettra aussi d’optimiser le gisement éolien dont dispose le Maroc.
La consolidation et la généralisation de l’audit technique et d’évaluation des chaînes de production pour limiter les pertes dans le processus de fabrication est également au menu. «Des tests effectués ont montré leur efficacité.
Ils ont permis aux industriels de réduire leur facture et d’améliorer leur process de consommation », souligne Benkhadra. Face aux résultats obtenus, la ministre est même favorable à ce que cet audit devienne obligatoire.
Les grands industriels pourraient l’effectuer eux-mêmes alors qu’un soutien sera accordé aux PME et PMI à travers l’Agence de l’efficacité énergétique. Celle-ci se fera par la suite remboursée sur les économies réalisées par ces entreprises.
L’optimisation de la consommation de l’essence et du gasoil renvoie à toute la problématique du transport. Ce volet est traité en collaboration avec le département de l’Equipement, et en particulier le volet amélioration des transports publics.
Le renforcement de l’efficacité des véhicules passera par l’accroissement des contrôles techniques et la sensibilisation à la bonne conduite. Des programmes spécifiques seront introduits dans les auto-écoles et permettront aux conducteurs d’économiser 15 à 20% de leur consommation normale.
Le développement progressif du transport collectif et professionnel, ainsi que l’encouragement du covoiturage sont également prévus.
Le rajeunissement du parc automobile initié par l’ancien gouvernement se poursuivra et les vignettes seraient modulables selon l’âge et la puissance du véhicule pour dissuader le recours aux grosses cylindrées.
En tout cas, une proposition dans ce sens sera introduite par le département de l’Energie.
De son côté, la subvention du butane se poursuivra et ce, en attendant la refonte de la Caisse de compensation à laquelle s’attelle le ministère des Affaires générales.
«Il y aura probablement un ciblage des populations et un transfert des subventions vers les plus modestes selon des critères de développement social à travers l’éducation des enfants et le suivi sanitaire de la famille», soutient la ministre de l’Energie.
Dans le bâtiment, des dispositions garantissant l’efficacité énergétique seront introduites dans le code de l’urbanisme. Il s’agit des normes spécifiques en termes d’orientation par rapport à l’ensoleillement, de la généralisation des lampes basse consommation dans les bâtiments et de l’introduction des chauffe-eau solaires.
L’objectif est de développer 440.000 m2 de capteurs à l’horizon 2012.
En attendant la sortie du code, le ministère de l’Energie et celui de l’Habitat ont décidé d’agir à coup de circulaires pour informer les opérateurs des changements qui seront introduits. Ce qui permettra d’avancer plus rapidement.
Parallèlement à ces différentes actions, le ministère de l’Industrie s’attaquera à la normalisation et l’étiquetage des produits consommateurs d’électricité tels que les climatiseurs et les chaudières.
Source : l'Economiste
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