Au moment de sa création, en 1990, par Alain Ghozzi,
investisseur français né au Maroc, Paris-Texas
était une modeste structure d’à peine 50
sala...
Au moment de sa création, en 1990, par Alain Ghozzi,
investisseur français né au Maroc, Paris-Texas
était une modeste structure d’à peine 50
salariés.
Aujourd’hui, le groupe, implanté à Casablanca, compte dix sociétés spécialisées dans les métiers du textile, brasse un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros par an et emploie près de 5.000 personnes à plein temps.
Ces chiffres en font assurément le premier groupe dans son secteur d’activité.
Mais si vous lui demandez s’il a encore envie de lancer une nouvelle usine au Maroc, le président de ce groupe œuvrant dans la fabrication de vêtements, le délavage et la teinture, vous répondra tout de go: «C’est tout simplement impensable!»
Etant donné la perte d’attractivité du Maroc, Ghozzi est donc allé s’implanter sous des cieux plus cléments: L’Egypte.
«Mais, attention, nous ne nous sommes pas installés en Egypte pour délocaliser le Maroc, c’est pour contrecarrer l’Asie», prévient Mohamed Benmakhlouf, directeur financier et administratif.
Pour lancer leurs deux antennes égyptiennes, Esperanto Jeans et Sochal, dont la production est destinée à l’export vers l’Europe, les dirigeants de Paris-Texas ne sont pas partis à l’aveuglette: «Nous avons examiné les textes de loi, visité les sites Internet et discuté avec les responsables du ministère de l’Industrie.
Et il s’est avéré que les avantages de ce pays étaient bien réels». Mais que peuvent-ils bien être? «Il existe d’abord une réelle volonté du gouvernement égyptien d’attirer les investisseurs étrangers. Quand vous voulez demander un renseignement ou que vous avez un problème, ils vous accueillent à bras ouverts, du bas de la hiérarchie jusqu’au sommet».
L’autre argument est, évidemment, d’ordre fiscal. «Nous sommes installés dans une zone franche très connue en Egypte, 10th Of Ramadan, où nous ne payons absolument pas d’impôts, contrairement au Maroc où vous êtes exonéré pendant 5 ans pour une société nouvelle.
Après, vous avez une réduction d’impôts pendant 8 ans, ce qui vous ramène à 25%».
Autre avantage de taille, le foncier. «Les terrains valent 18 à 20 dollars le mètre carré, payables en dix ans. Après avoir examiné votre projet, ils vous fournissent rapidement en eau, électricité, gaz et à un prix dérisoire.
Quand vous arrivez à faire bouger les Chinois et les Indiens ne serait-ce que pour les prix de l’énergie, sachant que les salaires en Egypte sont à des niveaux pareils, c’est que l’énergie est vraiment un gros avantage.
Il faut savoir que l’essence, par exemple, en Egypte vaut 1,80 DH environ».
Autre point fort cité par les dirigeants de Paris-Texas, la liberté de change. «Vous pouvez travailler avec la devise de votre choix», précise Benmakhlouf.
«On n’est pas sous le contrôle systématique de l’Office des changes. On peut faire un investissement en Espagne ou en France à partir du bureau en Egypte.
C’est très facile. Si on veut le faire à partir du Maroc, il faut attendre l’autorisation de l’Office des changes. Le temps d’avoir une réponse et c’est déjà trop tard», se plaint Ghozzi.
«Autre atout: les exportateurs en Egypte bénéficient d’une prime à l’export de 7% par an», renchérit Benmakhlouf. Si on fait un comparatif entre les deux pays, en Egypte, l’Etat vous donne une cerise de 7% sur vos exportations.
Au Maroc, l’Etat rembourse la TVA parce que vous êtes exportateur, mais au bout de 24 mois seulement.
Et votre TVA, vous n’en retirez rien à cause des intérêts et de tous les frais que vous payez entre-temps!».
Concrètement, Esperanto Jeans et Sochal, qui emploient 1.500 salariés payés entre 50 et 80 dollars, ont réalisé en 2007 un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros.
L’Etat égyptien a reversé au patron 900.000 euros environ.
Exactement l’équivalent de la masse salariale annuelle des deux usines, qui tablent sur un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros pour 2008. De quoi séduire plus d’un investisseur marocain.
Et selon les dirigeants de Paris-Texas, ils seraient nombreux à étudier la possibilité de se délocaliser au pays des Pharaons.
Source : l'Economiste
Aujourd’hui, le groupe, implanté à Casablanca, compte dix sociétés spécialisées dans les métiers du textile, brasse un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros par an et emploie près de 5.000 personnes à plein temps.
Ces chiffres en font assurément le premier groupe dans son secteur d’activité.
Mais si vous lui demandez s’il a encore envie de lancer une nouvelle usine au Maroc, le président de ce groupe œuvrant dans la fabrication de vêtements, le délavage et la teinture, vous répondra tout de go: «C’est tout simplement impensable!»
Etant donné la perte d’attractivité du Maroc, Ghozzi est donc allé s’implanter sous des cieux plus cléments: L’Egypte.
«Mais, attention, nous ne nous sommes pas installés en Egypte pour délocaliser le Maroc, c’est pour contrecarrer l’Asie», prévient Mohamed Benmakhlouf, directeur financier et administratif.
Pour lancer leurs deux antennes égyptiennes, Esperanto Jeans et Sochal, dont la production est destinée à l’export vers l’Europe, les dirigeants de Paris-Texas ne sont pas partis à l’aveuglette: «Nous avons examiné les textes de loi, visité les sites Internet et discuté avec les responsables du ministère de l’Industrie.
Et il s’est avéré que les avantages de ce pays étaient bien réels». Mais que peuvent-ils bien être? «Il existe d’abord une réelle volonté du gouvernement égyptien d’attirer les investisseurs étrangers. Quand vous voulez demander un renseignement ou que vous avez un problème, ils vous accueillent à bras ouverts, du bas de la hiérarchie jusqu’au sommet».
L’autre argument est, évidemment, d’ordre fiscal. «Nous sommes installés dans une zone franche très connue en Egypte, 10th Of Ramadan, où nous ne payons absolument pas d’impôts, contrairement au Maroc où vous êtes exonéré pendant 5 ans pour une société nouvelle.
Après, vous avez une réduction d’impôts pendant 8 ans, ce qui vous ramène à 25%».
Autre avantage de taille, le foncier. «Les terrains valent 18 à 20 dollars le mètre carré, payables en dix ans. Après avoir examiné votre projet, ils vous fournissent rapidement en eau, électricité, gaz et à un prix dérisoire.
Quand vous arrivez à faire bouger les Chinois et les Indiens ne serait-ce que pour les prix de l’énergie, sachant que les salaires en Egypte sont à des niveaux pareils, c’est que l’énergie est vraiment un gros avantage.
Il faut savoir que l’essence, par exemple, en Egypte vaut 1,80 DH environ».
Autre point fort cité par les dirigeants de Paris-Texas, la liberté de change. «Vous pouvez travailler avec la devise de votre choix», précise Benmakhlouf.
«On n’est pas sous le contrôle systématique de l’Office des changes. On peut faire un investissement en Espagne ou en France à partir du bureau en Egypte.
C’est très facile. Si on veut le faire à partir du Maroc, il faut attendre l’autorisation de l’Office des changes. Le temps d’avoir une réponse et c’est déjà trop tard», se plaint Ghozzi.
«Autre atout: les exportateurs en Egypte bénéficient d’une prime à l’export de 7% par an», renchérit Benmakhlouf. Si on fait un comparatif entre les deux pays, en Egypte, l’Etat vous donne une cerise de 7% sur vos exportations.
Au Maroc, l’Etat rembourse la TVA parce que vous êtes exportateur, mais au bout de 24 mois seulement.
Et votre TVA, vous n’en retirez rien à cause des intérêts et de tous les frais que vous payez entre-temps!».
Concrètement, Esperanto Jeans et Sochal, qui emploient 1.500 salariés payés entre 50 et 80 dollars, ont réalisé en 2007 un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros.
L’Etat égyptien a reversé au patron 900.000 euros environ.
Exactement l’équivalent de la masse salariale annuelle des deux usines, qui tablent sur un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros pour 2008. De quoi séduire plus d’un investisseur marocain.
Et selon les dirigeants de Paris-Texas, ils seraient nombreux à étudier la possibilité de se délocaliser au pays des Pharaons.
Source : l'Economiste
Commentaires