Si vous êtes prêt à attendre entre 45 et 90 minutes,
vous pouvez peut-être encore vous faire livrer à Beyrouth.
En voiture.
Si vous êtes prêt à attendre entre 45 et 90 minutes,
vous pouvez peut-être encore vous faire livrer à Beyrouth.
En voiture.
Car depuis mardi 18 heures, les deux-roues – mobylettes ou motos – n’ont plus le droit de circuler dans la capitale ni dans ses banlieues (celles où les forces de l’ordre ont droit de regard, évidemment).
Cette décision a été justifiée par la nécessité de contenir la situation sur le terrain, et tant pis si un grand nombre d’agents économiques doivent en payer le prix. Pour le moment, les considérations sécuritaires priment sur toutes les autres.
Au Liban, pays de services par excellence, la livraison à domicile est presque un must, que ce soit pour les restaurants, les pharmacies ou encore les agences de voyages.
Dans la restauration, en particulier, le « home delivery » a permis à de nombreux établissements de survivre, même durant les périodes d’insécurité.
Sauf que dans une ville aussi congestionnée que Beyrouth dans la journée, le seul moyen d’offrir ce service dans des délais acceptables est de recourir aux deux-roues, chose désormais impossible de jour comme de nuit.
« Plus de 70 % des restaurants ont un service de livraison à domicile qui, pour beaucoup d’entre eux, représente entre 40 et 60 % du chiffre d’affaires, s’indigne le président du syndicat de la restauration, Paul Ariss.
Certains restaurants, comme Pizza Hut, ont même développé des filiales entièrement dédiées à la livraison. » Et cela ne vaut pas que pour le « fast food ».
« Le loyer annuel d’un restaurant à Gemmayzé, par exemple, est d’au moins 80 000 dollars pour 150 mètres carrées, il est donc difficile de rentabiliser l’affaire sans recourir aux livraisons à domicile, poursuit M. Ariss.
Or dans Beyrouth, à midi, il est impossible de livrer de la nourriture censée arriver chaude, en voiture, sans même parler du coût de l’essence. Cette mesure a totalement paralysé l’activité. »
« Nos ventes à domicile ou au bureau ont baissé de 75 % ces deux jours », confirme le responsable de deux grandes enseignes de « fast food » à Beyrouth, qui réalisent 40 % de leur chiffre d’affaires grâce à ce service.
« Nous avons loué 25 voitures pour continuer à livrer, poursuit-il. Mais lorsque le client apprend qu’il doit attendre parfois jusqu’à 1h30 pour recevoir la commande, en fonction des bouchons, il renonce. » Dans ces restaurants, une centaine d’employés sont entièrement dédiés au service de livraison, à Beyrouth seulement, dont 40 chauffeurs de mobylettes qui se sont retrouvés au chômage forcé.
Au total, la restauration emploie 600 chauffeurs pour la livraison à domicile, a indiqué Paul Ariss.
À Zaatar w Zeit, « les délais d’attente sont passés de 25 minutes à plus de 45 minutes, voire 1h15 pour certains quartiers », a indiqué un responsable.
De même, le MacDo, qui compte cinq établissements dans la capitale, a dû louer plusieurs voitures à 25 dollars la journée, mais les commandes se font rares en journée.
Et les restaurants ne sont pas les seuls touchés. Les sociétés de livraison express sont frappées au cœur même de leur métier.
« Cette mesure réduit la flexibilité qui fait notre valeur ajoutée », explique Zein Asma Abboud, directrice d’Aramex qui compte 25 mobylettes immobilisées.
« Sans parler des coûts supplémentaires que nous supportons pour louer des voitures, car nous ne pouvons pas les répercuter sur le client, qui subit déjà d’énormes retards.
Bien sûr, les sociétés de livraison n’utilisent pas que les deux-roues, mais à Beyrouth, c’est le seul moyen d’offrir un service de qualité. »
Même son de cloche chez les coursiers. « Ce matin, je devais livrer 10 enveloppes. En temps normal, cela m’aurait pris une demi-heure maximum.
Aujourd’hui j’ai mis deux heures et demie pour le faire, et j’ai dû payer une personne pour m’accompagner car il est évidemment impossible de se garer », témoigne le coursier d’une société.
Interrogé par L’Orient-Le Jour, le directeur des FSI, Achraf Rifi, a affirmé comprendre les difficultés rencontrées, « mais la situation est très sensible », a-t-il souligné.
Pour le moment, la décision est donc maintenue, mais des flexibilités pourront être introduites dans deux ou trois jours, « en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain », a-t-il ajouté.
Des dérogations pour les mobylettes légalement enregistrées et bénéficiant d’un logo visible, c’est tout ce que réclament les entreprises concernées. Quant aux motards amateurs, ils devront attendre des jours meilleurs.
Source : l'Orient-le Jour
Car depuis mardi 18 heures, les deux-roues – mobylettes ou motos – n’ont plus le droit de circuler dans la capitale ni dans ses banlieues (celles où les forces de l’ordre ont droit de regard, évidemment).
Cette décision a été justifiée par la nécessité de contenir la situation sur le terrain, et tant pis si un grand nombre d’agents économiques doivent en payer le prix. Pour le moment, les considérations sécuritaires priment sur toutes les autres.
Au Liban, pays de services par excellence, la livraison à domicile est presque un must, que ce soit pour les restaurants, les pharmacies ou encore les agences de voyages.
Dans la restauration, en particulier, le « home delivery » a permis à de nombreux établissements de survivre, même durant les périodes d’insécurité.
Sauf que dans une ville aussi congestionnée que Beyrouth dans la journée, le seul moyen d’offrir ce service dans des délais acceptables est de recourir aux deux-roues, chose désormais impossible de jour comme de nuit.
« Plus de 70 % des restaurants ont un service de livraison à domicile qui, pour beaucoup d’entre eux, représente entre 40 et 60 % du chiffre d’affaires, s’indigne le président du syndicat de la restauration, Paul Ariss.
Certains restaurants, comme Pizza Hut, ont même développé des filiales entièrement dédiées à la livraison. » Et cela ne vaut pas que pour le « fast food ».
« Le loyer annuel d’un restaurant à Gemmayzé, par exemple, est d’au moins 80 000 dollars pour 150 mètres carrées, il est donc difficile de rentabiliser l’affaire sans recourir aux livraisons à domicile, poursuit M. Ariss.
Or dans Beyrouth, à midi, il est impossible de livrer de la nourriture censée arriver chaude, en voiture, sans même parler du coût de l’essence. Cette mesure a totalement paralysé l’activité. »
« Nos ventes à domicile ou au bureau ont baissé de 75 % ces deux jours », confirme le responsable de deux grandes enseignes de « fast food » à Beyrouth, qui réalisent 40 % de leur chiffre d’affaires grâce à ce service.
« Nous avons loué 25 voitures pour continuer à livrer, poursuit-il. Mais lorsque le client apprend qu’il doit attendre parfois jusqu’à 1h30 pour recevoir la commande, en fonction des bouchons, il renonce. » Dans ces restaurants, une centaine d’employés sont entièrement dédiés au service de livraison, à Beyrouth seulement, dont 40 chauffeurs de mobylettes qui se sont retrouvés au chômage forcé.
Au total, la restauration emploie 600 chauffeurs pour la livraison à domicile, a indiqué Paul Ariss.
À Zaatar w Zeit, « les délais d’attente sont passés de 25 minutes à plus de 45 minutes, voire 1h15 pour certains quartiers », a indiqué un responsable.
De même, le MacDo, qui compte cinq établissements dans la capitale, a dû louer plusieurs voitures à 25 dollars la journée, mais les commandes se font rares en journée.
Et les restaurants ne sont pas les seuls touchés. Les sociétés de livraison express sont frappées au cœur même de leur métier.
« Cette mesure réduit la flexibilité qui fait notre valeur ajoutée », explique Zein Asma Abboud, directrice d’Aramex qui compte 25 mobylettes immobilisées.
« Sans parler des coûts supplémentaires que nous supportons pour louer des voitures, car nous ne pouvons pas les répercuter sur le client, qui subit déjà d’énormes retards.
Bien sûr, les sociétés de livraison n’utilisent pas que les deux-roues, mais à Beyrouth, c’est le seul moyen d’offrir un service de qualité. »
Même son de cloche chez les coursiers. « Ce matin, je devais livrer 10 enveloppes. En temps normal, cela m’aurait pris une demi-heure maximum.
Aujourd’hui j’ai mis deux heures et demie pour le faire, et j’ai dû payer une personne pour m’accompagner car il est évidemment impossible de se garer », témoigne le coursier d’une société.
Interrogé par L’Orient-Le Jour, le directeur des FSI, Achraf Rifi, a affirmé comprendre les difficultés rencontrées, « mais la situation est très sensible », a-t-il souligné.
Pour le moment, la décision est donc maintenue, mais des flexibilités pourront être introduites dans deux ou trois jours, « en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain », a-t-il ajouté.
Des dérogations pour les mobylettes légalement enregistrées et bénéficiant d’un logo visible, c’est tout ce que réclament les entreprises concernées. Quant aux motards amateurs, ils devront attendre des jours meilleurs.
Source : l'Orient-le Jour
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