On a cru qu'avec les nouvelles mesures de sécurité mises en place au port de Casablanca le vol de marchandises allait cesser une fois pour toute.
On a cru qu'avec les nouvelles mesures de sécurité mises en place au port de Casablanca le vol de marchandises allait cesser une fois pour toute.
Et bien non. Preuve en est le vol du container de la société Sportflex le mois dernier.
De l'avis de plusieurs transitaires et même de certains opérateurs économiques, les vols des containers à l'enceinte portuaire sont monnaie courante sauf qu'ils sont moins médiatisés qu'avant.
Selon un transitaire, le seul fléau qui a quasiment disparu au port est les immigrés clandestins. Le vol de marchandise est, quant à lui, d'actualité, nous a-t-il indiqué.
" Si on n'entend pas souvent parler de ce problème, c'est parce qu'il y a moins de réclamations parce que certains opérateurs ne déclarent pas réellement la valeur de leur marchandise et préfèrent donc se taire où cas où ils étaient victimes de vol par crainte des représailles des services de douane.
Les seules entreprises qui osent se rebiffer sont celles qui sont en règles ", nous précise un autre.
Pour voir un peu clair dans cette histoire de vols à l'enceinte portuaire, nous avons contacté à maintes reprises Marsa Maroc.
A chaque fois, on nous demande de laisser nos cordonnées et que les responsables allaient nous rappeler plus tard. Seulement, plus jamais rien.
Donc plus aucun moyen de savoir la version des faits de ladite société qui a même refusé d'effectuer un constat sur le container dévalisé.
Dans une lettre de réclamation adressée à la société Marsa Maroc, le transitaire Ouahla Transit Transport lui a signifié que le cadenas qui a servi à la fermeture du container qui contenait les chaussures a été remplacé par un simple fil métallique et lui a demandé de procéder à une expertise.
A la surprise générale, la division juridique de Marsa Maroc a opposé un refus catégorique à cette requête.
On peut ainsi lire sur le fax de ladite division ce qui suit : " Suite à votre fax de référence concernant le TC visé en objet, nous signalons que ce TC a été débarqué plombé et remis à vos services plombé pour visites douanières. Aussi, nous regrettons de ne pouvoir vous accorder un quelconque rendez-vous de constat, sur ledit container qui est actuellement au port, et vous prions de procéder à son enlèvement".
Ce refus suscite plusieurs interrogations quand au raisonnement qui a prévalu surtout que la société Sporflex a été déjà victime d'un vol similaire en 2005.
Il est à signaler que le container dévalisé en 2005 portant le numéro GLDU 214 9674 et appartenant à la même société a été cambriolé à l'enceinte du Port.
Il contenait 2 350 paires de chaussures entreposées dans 365 cartons dont la valeur totale a été estimée à l'époque à 587.000 DH.
Ce nouveau vol que certains pourraient qualifier d'acte banal ou de simple fait divers pour en minimiser l'importance révèle au grand jour les défaillances de la sécurité au port de la métropole, surtout que le container dévalisé était entreposé dans une zone surveillée par caméras.
Et le port de badge permet la traçabilité des mouvements de personnes opérant ou accédant au port.
Et si les services concernés n'arrivent pas à neutraliser ceux qui sont derrière ces vols, c'est que tout ce système financé à coup de millions de DH n'est pas fiable à 100%.
Rappelons que le port est équipé d'un système de télésurveillance composé de 33 caméras et des équipements du PC, de scanners pour camions et containers et de portiques rayon X pour l'activité des passagers et des détecteurs de métaux et de drogue.
Conformément au plan de sûreté approuvé par les autorités compétentes et aux normes établies par le Code ISPS, l'accès à l'enceinte du port est assujetti au port d'un badge apparent de couleur spécifique identifiant la ou les zone(s) concernée(s) par l'activité.
La mise en place du système a nécessité préalablement des contacts directs avec tous les usagers et les clients réguliers du port, ainsi que des annonces au niveau des différentes portes d'accès et sur les 7 subdivisions du port dites zones restreintes: la zone arrière du port (ZA), la zone terminal à conteneurs et rouliers Est/terminal à conteneurs et rouliers Tarik (TC), la zone terminal minéralier/terminal des agrumes et passagers/terminal des marchandises diverses (TD), la zone terminal phosphatier (PH), la zone terminal céréalier (CR), la zone jetée Moulay Youssef (JMY) et la zone marchandises inflammables (ZI).
La marchandise qui transite par le port se
trouve tour à tour sous la responsabilité de l'armateur
quand elle est sur le bateau, sous celle de l'importateur quand elle
est en dédouanement et sous l'Office des ports une fois
stockée dans le port.
Source : Le Matin
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