L’idée de créer une «Union pour la Méditerranée», est chère au Président de la République.
L’idée de créer une «Union pour la Méditerranée», est chère au Président de la République.
En plusieurs occasions, notamment avec nos partenaires allemands encore tout récemment à Hanovre et au cours du Conseil Euromed du jeudi 11 mars, il a été mis en évidence combien la forme de ce projet nécessitait une explication de texte approfondie, afin de ne pas compliquer davantage un empilement déjà dense d’espaces de dialogue, de partenariats, d’associations et de politiques de voisinages solidement ancrés dans l’espace méditerranéen…
Entre temps, la participation plus «en amont» des 27 Etats
membres de l’UE semble actée et l’on évoque
désormais une co-présidence paritaire partagée
entre représentants des Etats de la rive Nord comme de la rive
Sud. Ce co-pilotage va de pair avec une approche très souple
quant au secrétariat exécutif qui assurera la mise en
place et le suivi effectif des 5 à 6 projets retenus (Plan
Horizon 2020 visant à la dépollution de la
Méditerranée, Plan solaire méditerranéen,
autoroute maritime reliant Tanger à Alexandrie, création
d’un espace méditerranéen scientifique et de
formation, création d’un centre
méditerranéen de protection civile, constitution
d’une agence financière spécifique à
gouvernance paritaire, la mise en place d’un Office
méditerranéen de la Jeunesse, sur le modèle de
l’OFAJ existant…).
Outre le changement
sémantique autour du projet, l’Appel de Rome, le 20
décembre dernier, à l’initiative des chefs
d’Etat et de Gouvernement français, italien et espagnol
semble également donner au projet une nouvelle impulsion, apte
à rappeler à nos partenaires, notamment les Etats
européens non riverains, la complémentarité de
cette « union de projets », qui se veut
caractérisée par une souplesse d’action et une
intelligence pragmatique tant dans son élaboration que sa mise
en œuvre.
Il rappelle surtout la vocation de l’UpM
de privilégier la coopération entre les 25 pays du
pourtour méditerranéen concernés plutôt que
de viser à leur intégration.
La première
légitimité du projet réside incontestablement dans
le besoin de mieux structurer cet espace méditerranéen,
fort de 22 Etats riverains (auquel on a coutume d’intégrer
la Mauritanie, le Portugal, la Jordanie), à la fois carrefour et
passerelle de civilisations, peuples, religions historiquement
imbriquées mais non dénouées de facteurs de
tensions chroniques et de conflits récurrents.
Cela
réside dans des solidarités concrètes et de
complémentarités transméditerranéennes,
notamment quant aux acteurs financiers et modalités
d’action et d’impulsion. Il est ainsi souvent
rappelé que la « valeur ajoutée » du projet
réside dans les complémentarités
transméditerranéennes, notamment pour ce qui est des
acteurs économiques et financiers méditerranéens
comme périphériques.
Les pays de la rive sud
étant déjà liés par leurs appartenances
à d’autres organisations transnationales et
subrégionales, en premier lieu desquelles l’Union
africaine (UA), la Ligue arabe, l’appartenance des Etats
musulmans, l’Organisation de Coopération Islamique (OCI),
ou encore l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF),
un des principaux objectifs résidera dans la conciliation de
l’UpM avec ces logiques infra-méditerranéennes.
Les
pays du Maghreb insistent, à cet effet, sur la
nécessité de profiter de la nouvelle dynamique en
Méditerranée née de ce projet pour renforcer
l’Union du Maghreb arabe (UMA, laissé quelque peu
«en jachère» depuis 1989).
A cet
égard, plusieurs autres exemples de coopération
économique et de politiques régionales existent à
travers le monde, notamment dans le voisinage immédiat des pays
concernés par le projet, à l’instar de la zone de
coopération économique de la mer Noire, du Conseil de
coopération des Etats du Golfe (CCG) ou encore de la
Communauté des Etats Sahélo-Sahariens.
L’on évoque, d’ailleurs, de plus en plus
fréquemment le modèle que pourrait constituer le Conseil
des Etats de la mer Baltique, qui permet à l’UE de
définir dans ce cadre une politique d’intérêt
septentrional. Le parallèle semble pertinent pour le versant
méridional…
C’est aussi la sauvegarde de
la stabilité et de la paix globale, les conditions
d’existence de la sécurité des échanges des
biens et des personnes, le développement des
intérêts économiques croisés et la gestion
des flux migratoires de part et d’autres du bassin qui sont
principalement en jeu.
La
spécificité de chacun des pays concernés devrait
ainsi être mise collectivement à contribution pour la
stabilité, la sécurité et le développement
équilibré de l’ensemble de la région, sur la
base d’une perspective stratégique élaborée
en premier lieu par les riverains eux-mêmes, et dans le but de
sécuriser leur cadre de vie au quotidien.
Tous ces éléments semblent ainsi légitimer le
concept innovant de «sécurisation du
développement», propre à rappeler qu’il
existe de part et d’autres du bassin de nombreux facteurs communs
d’insécurités, notamment environnementales, qui
vont affecter durablement le cadre de vie méditerranéen.
Ce destin collectif pour la Méditerranée doit ainsi
permettre de saisir toutes les opportunités de croissance et de
développement, qui accompagnent les exigences de
stabilité, de sécurité et de développement
économique et humain équilibré, préalable
à un développement durable de part et d’autres du
bassin.
Source : Europe & Us
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