En présence de juristes et économistes tunisiens, marocains, égyptiens et jordaniens la Fondation Allemande Konrad Adenauer a organisé pendant deux jours
(En présence de juristes et économistes tunisiens, marocains, égyptiens et jordaniens la Fondation Allemande Konrad Adenauer a organisé pendant deux jours 3 et 4 avril 2008) à Tunis une rencontre d’information sur le thème de «l’accord d’Agadir pour la zone de libre échange entre les pays arabes méditerranées, bilan et perspectives ».
En vue d’ensemble, cet accord issu d’un feu « traité de Barcelone », s’est en fait trouvé mis dans un coffre pour s’y ajouter à un nombre d’autres traités et accords, jusqu’à présent restés presque sans aucune réalisation concrète sur le terrain.
La réunion a donné l’occasion aux acteurs de pays méditerranéens, notamment arabes, de débattre des obstacles qui se dressent devant la réalisation de la zone de libre échange des pays arabes méditerranéens, ou encore des perspectives à l’entrée en application de la zone de libre échange euro- méditerranéenne.
L'accord d'Agadir a été signé, en 2004 par la Tunisie, le Maroc, la Jordanie et l'Egypte pour l'établissement d'une zone de libre-échange entre eux et a été ratifié en 2006. Il est entré effectivement en vigueur en mars 2007.
L'unité technique, chargée de la mise en œuvre de cet accord d'Agadir et présidée par le Tunisien Ferid Tounsi, a été lancée le 8 avril 2007 à Amman (Jordanie). La zone de libre-échange est ouverte à tous les pays arabes riverains de la Méditerranée et liés à l'Union Européenne par un accord de libre-échange.
Pas encore assez solide, cet accord se prépare à inviter au club d’autres pays, tel que le Liban qui entame actuellement des consultations en vue de son adhésion à cette zone.
Réunissant un nombre d’universitaires, la manifestation a permis de jeter la lumière sur les perspectives de l’accord. L
’universitaire tunisien Azzam Mahjoub, s'est interrogé sur les raisons de l'inertie dans le processus d'intégration régionale des pays arabes méditerranéens. Il a précisé que les pays signataires de l'accord d'Agadir comptent 120 millions d'habitants, représentent 0,5 % du PIB mondial et autant du commerce mondial mais n'ont attiré au cours de la période entre 1995 et 2006, que 0,6 % des flux des investissements directs étrangers.
Et A. Mahjoub d’ajouter que le PIB par tête d'habitant de ces pays (1632 dollars) ne représente que le 1/4 du PIB moyen dans le monde.
Selon les propos de l’universitaire tunisien, l’espace d’Agadir dispose «de potentialités non négligeables qu'offrent les pays du groupe d'Agadir, résultant en premier lieu de l'ouverture de leurs économies (taux de l'ordre de 12 à 13 %). Toutefois, les échanges entre ces pays ne représentent que 1 % de leurs échanges totaux ».
Pour le côté allemand, Hardy Ostry, directeur pour l'Afrique et le Proche-Orient à la Fondation Konrad Adenauer, a estimé que la mise en place de la zone de libre-échange avec l'Union Européenne, constitue une forte incitation pour les pays méditerranéens en vue de la création d'un plus grand marché global, indiquant que «nous nous apprêtons à animer l'Union Méditerranéenne qui mettra en place des conditions plus favorables à la coopération Sud-Sud».
Et au directeur de l’Afrique et du Proche orient au sein de la fondation allemande d’ajouter «nous nous souvenons tous de l’enthousiasme qui régnait à l’époque autour de l’UMA, quand en 2004, le Maroc, la Tunisie, la Jordanie et l’Egypte signait la convention d’Agadir, nombreux était ceux qui voulait déjà anticiper sur l’échec de ce nouvel élan, il est certainement juste, que ce processus a subi des retards voulus et non voulus », cependant ajoute t-il « cela ne peut et ne doit pas signifier qu’il ne pourra pas y avoir du succès».
Citant le Secrétaire général de l’UMA répondant à un journaliste à la thèse que le Maghreb pourrait avec l’aide de l’UMA devenir le nouveau tigre de l’économie mondiale, qui disait qu’il lui suffisait qu’il devienne «la vache laitière de l’économie mondiale », le représentant de cette fondation allemande rappelle a terminé en disant que «l’enthousiasme avait fait place au désenchantement ».
Il reste cependant optimiste, malgré les obstacles, et lance, comme un vœux pieu que «cela ne peut et ne doit pas signifier qu’il ne pourra y avoir de succès» !
Représentant, politique malgré lui, d’une organisation allemande qui «observe et accompagne les processus d’intégration entamés, avec beaucoup d’intérêt», Hardy Ostry ne peut s’empêcher d’évoquer l’intervention de la chancelière allemande dans la transformation du projet du président français d’une Union Méditerranéenne à une Union Pour la Méditerranée dont il s’est « particulièrement heureux » et qui a selon lui «réussi à éviter les initiatives individuelles, et d’en faire une idée que l’Europe réunie proposera à tous les pays riverains du sud de la méditerranée».
Source : AfricanManager
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