Le gouvernement algérien a ordonné aux opérateurs nationaux de téléphonie mobile de mettre un terme à la vente anonyme de téléphones mobiles et de cartes SIM, au vu du rôl...
Le gouvernement algérien a ordonné aux opérateurs nationaux de téléphonie mobile de mettre un terme à la vente anonyme de téléphones mobiles et de cartes SIM, au vu du rôle qu'ont joué ces systèmes dans une série d'attentats terroristes dans le pays.
Les opérateurs algériens doivent désormais identifier chaque abonné avant le 20 avril, faute de quoi, les abonnements seront bloqués.
Au vu des préoccupations concernant l'utilisation de téléphones mobiles dans les attentats terroristes, l'Autorité de Régulation des Postes et Télécommunications (ARPT) algérienne souhaite maintenant mettre un terme à la prolifération des cartes SIM non indentifiées.
Les responsables de la sécurité en Algérie affirment que les terroristes mettent à profit le caractère anonyme et la grande disponibilité de ces cartes.
Officiellement, la vente des cartes SIM (Subscriber Identity Module) se fait sur la base d’un contrat, qui identifie nommément le nouvel abonné. Ces dernières années cependant, les consommateurs ne sont plus tenus de remplir des formulaires ou d'acheter leurs cartes chez des revendeurs officiels.
Préférant des prix réduits, ils ont choisi de les acheter auprès de vendeurs ambulants et de buralistes qui ne demandent aucun renseignement particulier.
Bien que de notoriété publique, ce phénomène n’avait jamais inquiété outre mesure. Jusqu’à ce que les services de sécurité révèlent que plusieurs attentats à la bombe avaient été commis en utilisant une mise à feu à distance à partir d'un téléphone portable, avec une carte non identifiée, ce qui rendait l'enquête encore plus difficile.
Les trois opérateurs de téléphonie mobile présents sur le marché algérien, Mobilis, OTA et Nedjma, avaient déjà été appelés à contrôler la vente des cartes SIM, sans grand résultat toutefois.
Le 27 février, ils ont été sommés par le président de l'ARPT, Mohamed Belfodil, d'utiliser une identification systématique de leurs abonnés et de mettre un terme au phénomène des cartes SIM anonymes.
Si leurs propriétaires restent non identifiés d'ici la fin du mois d'avril, a-t-il averti, leurs téléphones seront automatiquement bloqués.
Lors d'un forum organisé à Alger, M. Belfodil a indiqué que sur un total de 28 millions d'abonnés à la téléphonie mobile, 10 à 15 pour cent n'étaient pas identifiés. Jusqu'à présent, a-t-il expliqué, "l'ARPT n'a pas usé de méthodes brutales pour des raisons économiques", mais cette procédure d’assainissement a été mise en place avec la collaboration des opérateurs.
Selon M. Belfodil, ces changements entraîneront certains avantages pour les clients. Il sera ainsi possible de créer un annuaire des abonnés à la téléphonie mobile.
Il a également indiqué que le basculement à dix chiffres, lancé le 22 février, se déroulait sans problème. Il a annoncé pour la fin du mois de mars la mise en place de mesures visant à assurer une couverture téléphonique universelle en Algérie, un dispositif qui permettra aux habitants des zones rurales et des régions enclavées d'accéder aux services des télécommunications. Son financement, outre l’apport de l’Etat, se fera par la contribution des opérateurs de téléphonie à hauteur de 3 pour cent de leur chiffre d'affaires annuel.
M. Belfodil a souligné que ces nouvelles procédures permettront aux abonnés fixes et mobiles de conserver leur numéro, même s'ils changent d'opérateur.
"Le citoyen deviendra propriétaire de son numéro, dès que le service d'itinérance national sera mis en place", a-t-il expliqué.
Avec près de 28 millions d'abonnés à la téléphonie mobile (contre 86 000 en 2000), l'Algérie se classe juste derrière l'Egypte en termes de taux de pénétration dans les pays de la région, a encore précisé M. Belfodil.
Selon les estimations de l'ARPT, le secteur algérien des télécommunications a créé 200 000 emplois et représente une valeur de 327 milliards de dinars, soit 4 pour cent du PIB national.
Source : Magharébia
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