La Tunisie est devenue une destination de plus en plus intéressante pour les investisseurs originaires des pays du Golfe, même si les pays de l’Union européenne restent omniprésents dans ce pays, avec une forte présence, notamment dans le sect...
La Tunisie est devenue une
destination de plus en plus intéressante pour les investisseurs
originaires des pays du Golfe, même si les pays de l’Union
européenne restent omniprésents dans ce pays, avec une
forte présence, notamment dans le secteur du textile, des
centres d’appels et du tourisme.
C’est
ce qu’a observé le cabinet d’expertise londonien
Oxford Business Group (OBG) dans une récente étude dans
laquelle il a été noté que, depuis 2006, les
investissements provenant des pays du Golfe (Koweït, Emirats
arabes unis et Arabie saoudite) s’accélèrent et
concernent non seulement le tourisme, mais aussi d’autres
secteurs prometteurs comme les TIC, les banques et l’immobilier.
En plus du rachat effectué en 2006 par TECOM Investments et Dubai Investment Group de 35 % du capital de Tunisie Télécom (2,25 milliards de dollars), Sama Dubai, filiale d’investissement international du groupe Dubai Holding développe le projet de la cité du Siècle, The Mediterranean Gate, qui représente un investissement de 14 milliards de dollars, soit le plus gros jamais réalisé en Tunisie, propulsant ainsi Dubai en tête des investisseurs étrangers dans le pays.
Lors du Forum économique de Tunisie qui s’est tenu au début de ce mois, Mohammed Al Gergawi, ministre d’Etat, chargé des Affaires du Conseil des ministres des Emirats arabes unis a indiqué que la Tunisie «offre d’innombrables opportunités d’investissement au niveau de l’Afrique du Nord et même de l’Europe du Sud : elle constituera la capitale économique de cette région».
Toutefois, notent OBG, même si les investisseurs du Golfe présents au forum ont souligné que la croissance économique, la stabilité politique et l’environnement favorable des affaires attirent les investissements étrangers, ils ont cependant estimé que de nombreux progrès restent encore à faire, notamment dans les domaines financier et bancaire.
Ce dernier demeure encore «peu développé et relativement faible» et «ne reflète pas la croissance réelle de l’économie tunisienne», a dit Mustafa Farid Geninah, P-DG de Dubai Capital. Il a ajouté que «le gouvernement doit encourager les fusions dans le secteur bancaire, et inciter davantage les entreprises et banques tunisiennes à s’introduire en Bourse».
La convertibilité totale du dinar pose problème Outre ces insuffisances, les participants au forum ont relevé le problème de la convertibilité totale du dinar dont les investisseurs voudraient l’accélération du processus. Mais pour le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, M. Tawfik Baccar, «la libéralisation totale du dinar est liée au développement du système bancaire.
La Tunisie doit donc en premier lieu développer et moderniser ses institutions bancaires, en corrélation avec les standards internationaux, avant de pouvoir accéder à la convertibilité totale du dinar». Selon les experts londoniens, les flux d’investissements directs étrangers (IDE) ont joué un rôle primordial dans le développement de la Tunisie au cours des 20 dernières années où ils sont passés de 100 millions de dinars en 1986 à 4,4 milliards en 2006.
Au cours de cette période, le nombre d’entreprises étrangères implantées dans le pays est passé de 402 en 1986 à 2 803 à la fin de 2006. «La promotion des investissements a permis d’augmenter sensiblement les exportations qui contribuent aujourd’hui pour plus de la moitié au produit intérieur brut, sous l’impulsion gouvernementale», observe OBG.
Ce dernier explique que la progression des IDE est due à plusieurs facteurs, notamment au programme de privatisation qui a entraîné un transfert d’expertise et un apport de capitaux étrangers dans de nombreux secteurs économiques. D’autre part, la Tunisie a encouragé le développement d’un climat des affaires considéré comme «très attractif», puisque le pays «jouit d’une grande stabilité économique et sociopolitique, à une époque où les investisseurs recherchent avant tout un environnement stable».
Les experts britanniques relèvent que «la Tunisie a déployé des efforts considérables pour conforter une position géographique idéale aux yeux des exportateurs et autres investisseurs». La stratégie de développement engagée a d’ailleurs été positivement accueillie par le Fonds monétaire international dans la mesure où elle est orientée à l’international.
Par ailleurs, le plan de développement quinquennal (2007-2011) qui a été adopté et qui est jugé «ambitieux» devrait avoir pour effet de «stimuler l’investissement privé, notamment dans les secteurs à haute valeur ajoutée», et d’«améliorer le climat des affaires et attirer davantage d’IDE», selon OBG.
Source : 20minutes.fr
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