La facture de réparation des navires algériens a atteint, en 2006, les 80 millions d’euros. L’Algérie affiche aujourd’hui l’ambition de réduire sa dépendance aux remorque...
La facture de réparation des
navires algériens a atteint, en 2006, les 80 millions
d’euros.
L’Algérie affiche aujourd’hui l’ambition de
réduire sa dépendance aux remorqueurs étrangers en
créant sa propre société de réparation.
Notre pays passera ainsi du statut de client à celui de
prestataire des bateaux étrangers. Le marché est
énorme. Chaque année, plus de 7000 navires font escale
dans les ports algériens. « Des milliers de navires
étrangers nous passent pour ainsi dire sous le nez.
Nous
n’avons pas les moyens de les remorquer ou de les réparer.
Nous avons intérêt à ouvrir le marché de la
réparation navale », a déclaré hier
M. Bouraoui, PDG de l’entreprise portuaire d’Alger,
lors d’une conférence de presse organisée hier au
centre de formation du port d’Alger. La facture de
réparation des navires est en constante augmentation.
En 2004,
les dépenses avoisinaient les 50 millions d’euros.
Seulement 20% des réparations sont effectuées en
Algérie. Une grande majorité des navires algériens
(80%) se dirige vers les ports internationaux pour les besoins de
réparation. Pour donner la mesure du marché de
réparation navale, le PDG du port de Skikda, Lemrabet Laidi,
souligne que la flotte marchande nationale se compose de 70 navires et
la flotte de pêche compte plus de 1000 chalutiers et sardiniers.
Une société de réparation permettrait ainsi de
couvrir les besoins nationaux ainsi que d’assurer des prestations
pour les navires étrangers. Cela est d’autant plus
intéressant pour les navires étrangers que le coût
de la main-d’œuvre algérienne est le plus bas du
bassin méditerranéen.
L’appel d’offres pour
la création en partenariat d’une société de
réparation de navires basée à Oran a
été lancé par le groupement
d’intérêts communs (composé de dix
entreprises portuaires nationales) le 10 octobre.
Déjà,
souligne-t-on, douze entreprises (dont huit étrangères)
ont retiré le cahier des charges. Le directeur de la SGP
Sogeports, Fayçal Khelil, a souligné hier que la demande
en réparation et remorquage sera de plus en plus forte ces
prochaines années. Aujourd’hui, indique-t-il, même
les bateaux de pêche vont se faire réparer à
l’étranger. « Nous voulons mettre en place un
partenariat gagnant-gagnant. A l’heure actuelle,
l’entreprise nationale de réparation navale (Erenav)
n’assure pas totalement les 20%, puisqu’elle a recours
à des soumissionnaires pour l’assistance technique.
Nous
avons besoin jusqu’à 3 entreprises de
réparation », soutient M. Khelil. Le choix du
port d’Oran pour la création de la société
de réparation est lié, souligne-t-il, au fait qu’il
soit situé près du détroit du Gibraltar qui compte
un grand nombre de bateaux qui y font escale et ont, de ce fait, besoin
de réparation ou de remorquage.
La société de
réparation navale d’Oran est, par ailleurs, une
idée qui date de dix ans, mais qui n’a pu être
concrétisée. Il est à signaler également
que dix entreprises portuaires algériennes se sont
constituées en Groupement d’intérêts communs
(GIC) pour procéder à l’achat groupé,
d’ici à 2011, de neuf remorqueurs d’une
capacité de 4000 à 5000 chevaux ainsi que quatre
remorqueurs de haute mer d’une capacité de 11 000 chevaux.
Le parc naval algérien est constitué de 48 unités
acquises auprès de quatre constructeurs à
différentes époques auprès de l’Allemagne,
le Japon, la Hollande et l’Espagne. La quasi-totalité des
remorqueurs date des années 1980.
Les ports rencontrent surtout
des difficultés à trouver les pièces de rechange
spécifiques aux remorqueurs. Après la finalisation de
l’opération de création de la société
de réparation navale, le groupement devrait être
élargi à d’autres missions. Les directeurs des
entreprises portuaires se montrent très optimistes quant
à l’avenir de la maintenance navale en Algérie.
Après cette opération, ont-ils affirmé hier,
l’Algérie pourra se lancer dans la construction navale..
Source : ActuDz.com
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