A la recherche d'une nouvelle orientation, les prix des céréales ont peu varié sur les marchés mondiaux.
A la recherche d'une nouvelle orientation, les prix des céréales ont peu varié sur les marchés mondiaux.
Alors qu'à l'international, la faiblesse du dollar favorise toujours les ventes américaines, les céréales européennes, pénalisées à l'exportation par la fermeté de l'euro, pâtissent également de la concurrence des importations de produits fourragers (manioc, sorgho, maïs brésilien) sur le Nord et le Sud de l'UE.
Dans ce contexte d'accalmie foncièrement précaire, «le résultat de l'appel d'offres du Maroc sera particulièrement instructif», fait-on valoir.
Le
Royaume est à la recherche de 500.000 tonnes de blé de
toutes origines pour des livraisons prévues en novembre et
décembre.
Ces quantités devraient compenser
l'énorme déficit qu'accuse la collecte nationale de
céréales.
En effet, la production céréalière s'établit durant la campagne agricole 2006-2007 à 2,04 millions de tonnes contre 8,86 millions de tonnes une année auparavant, soit un recul de 76,9%.
Pour rappel, au titre de la saison 2006-2007, la production
nationale de céréales a marqué une baisse notable
en relation avec les conditions climatiques défavorables ayant
marqué cette campagne.
Cette situation s'est traduite par
la hausse, au terme des huit premiers mois de 2007, du volume des
achats de céréales (blé, orge et maïs) de
40,7% par rapport à la même période de
l'année précédente, selon l'Office des changes.
De ce fait, et compte tenu de la flambée sans précédent des cours mondiaux de céréales, la facture céréalière s'est appréciée, à fin août 2007, de 96,3%, soit une contribution à raison de 73,3% dans l'augmentation de la facture alimentaire et de 16,6% dans la hausse des importations totales.
De ce fait, selon les dernières estimations du Conseil international des céréales (CIC) datées du mois de septembre 2007, la production mondiale des céréales avoisinerait 1.655 millions de tonnes, tandis que la consommation mondiale atteindrait les 1.669 millions de tonnes.
Pour le blé, céréale alimentaire de premier ordre, les prévisions de production mondiale sont estimées à 601 millions de tonnes au moment où la consommation mondiale de blé est évaluée à 612 millions de tonnes.
Ce
déséquilibre entre l'offre et la demande s'est traduit
par un renchérissement des prix sur le marché
international, ce qui a pesé lourdement sur la valeur des
importations alimentaires nationales.
En effet, le prix moyen de
la tonne importée de blé a progressé, selon les
chiffres de l'Office des changes, de 35,2% pour s'établir
à 2.150,4 DH à fin août 2007 contre 1.590 DH
à fin août 2006.
Par ailleurs et dans un contexte de production céréalière mondiale erratique combinée à une montée en puissance de la demande en provenance de pays à forte densité démographique, notamment l'Inde et la Chine, les prix internationaux des céréales devraient atteindre des pics record dans les mois qui suivent.
Cette situation intervient
au moment où l'ONICL évalue les besoins du Maroc en
céréales à 6 millions de tonnes. Afin de parer
à la flambée de la farine, différents
scénarii auront été peaufinés.
Il s'agit de la suppression de subvention sur la farine ou sa substitution par une subvention sur le blé.
Autres
remakes envisagés, l'allégement sur certaines charges
et/ou la livraison en farine subventionnée aux boulangeries. Par
ailleurs, les minotiers avaient demandé à
l'unanimité la suspension immédiate des droits de douane
pour l'importation du blé.
Notons qu'une mesure
prévoit de rehausser le prix de vente du pain à 1,50 DH
les 160 g dès que la farine franchirait la barre de 3,5 DH le
kilogramme.
Au
total, donc, la hausse de l'approvisionnement en céréales
conjuguée à la flambée mondiale des prix durant
les prochains mois devrait grever davantage le déficit de la
balance commerciale
marocaine.
Source : Le Matin
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