En dépit de la crise qui secoue le secteur de l’automobile, les banques s’activent de plus bel pour proposer des prêts voitures et inciter le consommateur libanais à s’approprier un véhicule neuf en achetant à crédit. Résultat : la demande des crédits automobiles a augmenté, malgré le recul de la demande des voitures neuves.
C’est en tout cas ce qui ressort des entretiens réalisés avec les banques, car il n’existe pas de statistiques consolidées au niveau du secteur. Le résultat – paradoxal – s’explique par le fait que les acquéreurs de véhicules (neufs et usagés) trouvent les conditions des plans d’endettement plus attirantes en période de crise qu’en période normale.
Selon Assaad Dagher Hayeck, PDG de SIDIA « près de 85 % des clients financent aujourd’hui l’achat d’une voiture neuve à travers un prêt bancaire »
. À la Société Générale de banque au Liban (SGBL), par exemple, la demande des prêts voitures a augmenté de 70 % en 2006 et e 15 % au premier semestre de 2007. Quant à la Credit Bank, la hausse observée entre 2005 et juin 2007 est de 70 % alors qu’à la banque Byblos, le nombre de prêts octroyés a grimpé de 30 % au cours des six premiers mois de l’année.
Ces taux de croissance soutenus sont le résultat d’une politique agressive des banques destinées à élargir et à fidéliser la clientèle. « Au lendemain de la guerre, nous avons reporté de trois mois les délais de paiement pour les emprunteurs lésés », souligne Michel Fiani, responsable stratégie et marketing à la SGBL. « Nous avons également accompagné les concessionnaires à partir de septembre 2006 dans leur politique de relance du marché à travers une offre spéciale : pas de premier versement assorti à une période de grâce de trois mois », ajoute-t-il.
Les banques locales sont de plus en plus nombreuses à proposer des formules souples et alléchantes : montant de prêt pouvant atteindr e 60 000 dollars, premier versement entre 0 % et 35 % du prix du véhicule, remboursement sur une période pouvant aller jusqu’à six ans, taux d’intérêt variant entre 4 % et 4,9 %, formulaires remplis via Internet etc. Quant aux prêts pour les voitures d’occasion, ils sont généralement remboursables sur quatre ans avec un taux d’intérêt fixe de 6,5 %.
En plus de ces conditions financières, les formalités nécessaires pour l’obtention d’un crédit sont devenues plus simples et plus rapides, assure Carine Haber, de la Credit Bank. Les critères d’étude d’une demande semblent avoir perdu en rigidité mais les principes généraux n’ont pas changé : le requérant doit être un employé depuis au moins deux ans au sein d’une entreprise, ou avoir exercé une pro- fession libérale pour une période minimale de trois ans.
La mensualité du prêt ne doit en aucun cas dépasser le tiers du revenu du requérant.
Quant aux garanties exigées, elles se résument généralement au nantissement de la voiture, une assurance vie et une assurance obligatoire couvrant entièrement le prix du véhicule.
Mais cette bataille à laquelle se livre les banques locales n’est pas toujours gagnante. La concurrence est telle, que le crédit automobile perd de jour en jour de sa rentabilité.
Source : DubaiFrance
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